Le Kremlin s’est montré réservé, hier, après que Volodymyr Zelensky a envisagé la veille une présence de la Russie à un sommet sur l’Ukraine qui serait initié par Kiev.
«Le premier sommet pour la paix n’était pas du tout un sommet pour la paix. Donc, visiblement, il faut d’abord comprendre ce qu’il [Volodymyr Zelensky] entend par là», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, Volodymyr Zelensky a déclaré, la veille: «Je pense que des représentants russes devraient participer à ce deuxième sommet», a-t-il déclaré évoquant « une nouvelle réunion internationale », il a exprimé l’espoir de voir un «plan» en vue d’une telle rencontre d’ici le mois de novembre », date qui coïncide, faut-il le rappeler, avec l’élection présidentielle américaine, prévue le 5 novembre.
Ces déclarations interviennent au lendemain de la tenue du Sommet de l’Otan aux Etats Unis et après la conférence organisée en Suisse, mi-juin, dite «sur la paix en Ukraine» en Occident, mais dont la Russie avait été exclue, suscitant de vives critiques de la Chine et de plusieurs pays non occidentaux, dont l’Inde et la Turquie. L’Ukraine avait finalement concédé qu’une participation de la Russie serait un jour nécessaire.
La position de Kiev jugée hors-sol par Moscou
L’Ukraine a décrété en 2023 l’interdiction de toute négociation avec la Russie tant que Vladimir Poutine serait président de ce pays. Cette ouverture semble une entorse à ses propres principes. Volodymyr Zelensky a posé plusieurs conditions à la paix depuis 2022, évoquant notamment le retrait des forces russes des régions que l’Ukraine revendique encore, dont la Crimée rattachée en 2014 par référendum à la Russie. Des principes jugés irréalistes par Moscou. Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», évoquant aussi une «démilitarisation», une «dénazification» et une levée des sanctions contre la Russie.
R. I.