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JS Kabylie : un parfum de drame

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Lors d’une intervention sur les ondes de la radio Tizi-Ouzou, le chairman kabyle a déclaré qu’il fera de son possible pour sauver l’équipe de la relégation avant de quitter définitivement le monde du
football : «Tout le monde est inquiet certes, mais nous allons faire notre possible pour que la JSK soit toujours debout. Je vais sauver le club de la relégation et quitter définitivement le monde du football. Je ne pourrais plus continuer dans ces circonstances.» Le ton est donné.

Il y a une fin à tout. Fin d’une belle époque. La fin d’un joli compte de fées ou un divorce qui ne dit pas son nom. Les « Canaris » du Djurdjura, qui ont volé très haut dans le ciel algérien en dominant, du haut d’un talent jamais démenti, la compétition en alignant titres après titres prestigieux avant d’aller à la conquête du continent africain et s’imposer comme l’un de ses cadors en trustant les distinctions, semblent plus que battre de l’aile. Et c’est les ailes alourdies par un parcours catastrophique pour le compte d’un exercice 2016-2017 en train d’écrire un de ses plus invraisemblables scénarios, et le moral sous les semelles, que l’association chère à l’incontournable, voire indéboulonnable, mais apparemment usé, mentor, le président Hannachi, doyen des dirigeants du football national encore en exercice, glisse dangereusement dans les profondeurs de la Ligue1 « Mobilis » et met, au grand désarroi d’un public habitué aux exploits, quelques orteils, sinon un pied, dans le palier inférieur. Avec un mental singulièrement atteint, en berne même (le cinglant revers, 3-0, et l’humiliation subie à Béjaia dans le derby kabyle, devant pourtant un des plus sérieux candidats à l’ascenseur et donc dans les mêmes dispositions psychologiques, la lanterne rouge qui évoluait de surcroît sans l’apport de ses supporters pour cause de huis clos, étant passé par là et complique sensiblement les choses), les «jaune et vert» de Tizi-Ouzou, dans une mauvaise passe et en crise, abordent le dernier virage menant aux sanctions de fin de saison (en mai prochain) l’esprit tourmenté. Plus aussi sûrs de sauver les meubles comme le suggère un calendrier malheureusement défavorable et des joueurs abdiquant au fil des sorties, pour ne pas dire baissant pavillon. Carrément si l’on décode le message adressé par le nouvel-ancien coach, Rahmouni, qui ne manquera pas, agacé par le comportement de ses poulains et leur manque d’engagement lors du déplacement de Yemma Gouraya sanctionné par une lourde défaite, de montrer des signes qui ne trompent pas quant à la difficulté de l’opération-sauvetage entamée depuis son retour, en compagnie de son adjoint de toujours et enfant du club, Faouzi Moussouni, à la tête d’un onze incapable de la moindre réaction. Comme totalement résigné. La JS Kabylie, l’incontestable N°1 algérien en termes de titre et détenant fort logiquement, loin devant le trio ES Sétif- MC Alger- USM Alger, le palmarès la plus étoffé du pays et, plus significativement, le seul et unique sigle à n’avoir pas fait le chemin inverse (lire jamais relégué) L1- L2, depuis son accession, au milieu des années soixante (plus d’un demi siècle de fidélité) parmi l’élite, sent, craignent ses fans qui croisent les doigts, le vent de l’enfer de la D2 d’où nombre de formations ne sont jamais revenues indemnes pour avoir fait de vieux os, souffler et risquent d’emporter leurs derniers espoirs d’échapper à la sentence fatidique. Une première dans les annales locales devant, conséquence logique et immédiate, entraîner dans ses flots tumultueux, son boss de toujours, Moh Cherif, sous forte pression et accusé de tous les maux. Rendu responsable de la trajectoire que vient de prendre, contre toute attente, une JSK au plus mal. Dans la tourmente et en manque de solutions (trop tard pour renverser la vapeur ?) en cette fin de saison de tous les dangers, Hannachi, et c’est la question que se posent les observateurs de la scène kabyle, jettera-t-il finalement l‘éponge et rendra-t-il les clefs d’une maison qu’il a su défendre (ses détracteurs lui reconnaissent au moins ça) contre vents et marées en l’éloignant des luttes partisanes qui ont agité la région à une période trouble de l’histoire récente du pays, tout en œuvrant à son arrivée au sommet. Celui qui est devenu l’homme à abattre, l’ennemi public N°1 à Tizi-Ouzou et alentours qui demandent maintenant sa tête et lui montrent la porte de sortie, franchira-t-il le pas pour provoquer, pensent ses détracteurs, le déclic psychologique sur la voie d’une remontée jugée (avec quelques réserves somme toutes compréhensibles) possible, et s’en aller sur un échec monumental lui qui ne compte plus les succès? Une démission (il en a fait état dans une récente sortie médiatique, lundi, et dans laquelle il annonce son intention de tirer sa révérence mais pas avant de mener à son terme le sauvetage de l’équipe) effective cette fois après celles nombreuses suivies de retours fracassants et dans la tradition de tous ces responsables, sévissant à tous les niveaux et domaines, pas seulement sportifs, jamais «tout à fait responsables» des déroutes des structures qu’ils dirigent souvent sans l’ombre d’une opposition. Depuis maintenant près d’un quart de siècle à la tête d’un des plus prestigieux clubs algériens, Hannachi, auquel on assimile l’âge d’or de la JSK et le survol par ses «Canaris» de bien des sommets intra et extra-muros, s’il aura duré longtemps grâce à sa longue expérience du «métier» et ses grandes capacités à faire face à toutes les tempêtes, le meilleur exemple et qu’il saura partir (simples démissions verbales, un jeu dans lequel excellent nos présidents de clubs trouvant dans la pratique la belle parade de faire, sans la moindre casse, le vide autour d’eux) très souvent avant de revenir plus fort. Du haut de ses «performances», Hannachi a su et pu garder la main et évacuer la pression. Sauf que, et cette fois, dangers guettant son club de toujours obligent, les données ne sont plus les mêmes. Ont changé du tout au tout, laissant l’intéressé affreusement seul. Seul à se préparer à assumer le retentissant échec qui est le sien pour n’avoir pas su prévenir la dégringolade. Echoué, lamentablement, sur un registre d’où il tirait sa légitimité avec le flair qui était le sien, sa force de persuasion d’attirer les meilleurs talents exerçant dans nos championnats. Rarement aussi près d’une sortie par la petite porte. Un Hannachi qui paie cash ses erreurs de casting (un choix de joueurs contesté, des entraîneurs – un record en la matière qui fera date- pas à la hauteur du prestige du club et une propension plus qu’exagérée à faire fonctionner le fusible, déstabilisant au plus haut point ces mêmes joueurs au niveau approximatif) lors de cet exercice que tout le monde pense de trop pour un homme appréciant maintenant, et de quelle manière, les dégâts. Dont cette épée de Damoclès qui plane du côté d’un stade du 1er-Novembre risquant de connaître bien des secousses auxquelles il ne devrait pas survivre, lui qui, au lieu d’assumer ses responsabilités dans cet échec programmé, se refuse à toute critique et fait tourner en boucle tous ces arguments fallacieux pour se dédouaner. S’offre des cibles faciles à l’instar tantôt de ces « arbitres partiaux et en voulant à son équipe», tantôt à ces jeux de coulisses visant la «mort» de sa JSK. Curieux destin pour un sigle hier cité en exemple et aujourd’hui invité à peut-être aller voir ailleurs (un infime espoir subsiste quand même mais que ce sera dur) et humer l’air malsain d’un second palier d’enfer. A voir le reste du programme, nul doute que la Kabylie retient son souffle et prie pour ses favoris appelés à montrer mieux à l’entame de ce tournant décisif avant le grand saut vers l’inconnu. Impossible n’est pas kabyle ? A vérifier. Quoique la mission d’aller chercher les points nécessaires pour assurer un maintien des plus problématiques est loin d’être aisée. En commençant par assurer à domicile (le point faible, paradoxalement) en remportant (rien moins que ça) les cinq rencontres qu’ils auront encore à disputer dans leur jardin de Tizi, en plus de récolter les trois unités à prendre en déplacement. Le plus dur commence.
A. A.

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