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Industrie mécanique : booster l’investissement

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Considérée comme l’un des leviers sur lequel reposera la politique industrielle du pays, selon l’approche maintes fois annoncée par Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, la filière mécanique se projette dans la prochaine décennie, répondant, ainsi, à l’objectif de réorganisation du secteur industriel marchand, enclenchée, il y a une année, et entamant, logiquement, la concrétisation des perspectives prometteuses contenues dans le plan d’action pour la période 2016-2022, comme annoncé par le P-DG du Groupe public Mécanique, Bachir Dehimi. En février, le Groupe qui repose sur trois filières industrielles: équipements industriels et hydrauliques (EIH), machinisme agricole et embarcations de pêche (MAG), et matériels roulants et de travaux publics (MRTP), signera un contrat de performance, en vertu duquel le Groupe s’engagera vis-à-vis du ministère de l’Industrie et des Mines à concrétiser les objectifs contenus dans la feuille de route, laquelle est basée sur le développement des activités existantes de ce Groupe à travers la modernisation de la gamme des produits et l’amélioration de leur qualité, ainsi que des activités complémentaires telles que la fonderie et la sous-traitance. Pour la mise en œuvre de leurs plans d’action respectifs, les 38 filiales du Ggroupe seront également signataires avec ce dernier. Et il semble que les objectifs de modernisation, d’extension et de visée de marchés internationaux ne sont pas les seuls que compte mettre en pratique le Groupe, l’introduction dans de nouveaux domaines en est aussi, figurant même dans les priorités de l’heure, avec, à la clé, leurs lots de création d’emplois et de révision à la hausse des potentialités nationales et locales. Ce qui va suivre en est l’illustration probante.

5 projets à l’horizon 2022
Cinq nouveaux projets industriels, validés en novembre dernier par le Comité des participations de l’État (CPE) dans les domaines de la fonderie, de l’énergie éolienne, des forages et de voirie, ainsi que des vannes pour le secteur des hydrocarbures sont en phase de maturation par le Groupe public Mécanique.
Au programme des projets retenus dans le plan 2016-2022, figure la réalisation d’une nouvelle fonderie à Constantine (14 000 à 15 000 tonnes/an) qui viendra renforcer celles de la même wilaya (3 000 t/an), et dont une partie sera destinée à l’export. Trois partenaires sont déjà en négociations pour ce projet qui sera réalisé dans le cadre de la règle 51/49% régissant l’investissement étranger en Algérie. Il s’agit de l’Etrag (une des filiales du Groupe algérien), le constructeur américain de tracteurs Massey-Ferguson, ainsi que d’un fondeur mondial en tant que partenaire technologue. « L’avantage de ce projet est que nous allons le réaliser en partenariat avec un client qui va acheter nos produits, qui est Massy-Ferguson, ce qui signifie que nous devons répondre à ses exigences en matière de la qualité », avance Dehimi. Le projet vise la satisfaction des besoins de l’usine des tracteurs Massey-Ferguson (2 000 unités/an) à Constantine et celle des moteurs Mercedes-Benz dans la même ville (25 000 unités/an), tandis qu’une partie de la production sera exportée vers les usines du constructeur américain implantées à travers le monde. Deuxièmement, on peut citer la rénovation de celle de Berrouaghia (Alger) d’une capacité de 8 000 t/an.
Dans le domaine des énergies renouvelables, il est prévu la réalisation d’une unité de fabrication d’éoliennes d’une capacité de 3,6 mégawatts, sachant que chaque éolienne représentera l’équivalence d’une alimentation de 20 000 habitants. Dans ce cadre, une joint-venture devra être signée prochainement entre Poval (filiale du Groupe public) et un partenaire finlandais et, éventuellement, un deuxième partenaire étranger. Son lieu d’implantation sera à Berrouaghia ou dans les Hauts-Plateaux. Et c’est la première fois que Mécanique s’intéresse aux énergies renouvelables. Par ailleurs, le Groupe investira dans la fabrication des vannes destinées au secteur des hydrocarbures en partenariat avec le français Valco Malbranque, leader dans le domaine, le protocole d’accord ayant été signé en octobre dernier à Paris, alors que fin juin 2016 a été fixée comme date de signature de la joint-venture. Actuellement, selon toujours la même source, les partenaires s’attèlent à élaborer le pacte d’actionnariat et le business plan.
La fabrication des matériels de voirie (bennes…) est le quatrième projet. Il verra le jour à travers un partenariat entre la filiale Magi, le groupe SNVI et l’entreprise portugaise Galucho, à travers une société mixte qui devra être créée durant le premier semestre 2016. Les bennes qui seront produites à Rouiba seront destinées à équiper les camions sortis des chaînes de montage de la SNVI et, selon toute vraisemblance, les anciens camions nécessitant une réhabilitation. Le 5e projet prévu porte sur la fabrication d’outils et d’appareils de forage pour les secteurs de l’hydraulique, de l’énergie et des mines. En dépit de la production d’un prototype, le Groupe espère quand même l’apport d’un partenaire étranger pour une meilleure maîtrise technologique: « Si nous ne trouverons pas de partenaire, nous étudierons ce que nous pourrons faire avec Sonatrach pour la réalisation de ce projet », indique le même responsable.
Les investissements dans la production des moyens de fixation (vis et boulons destinés à l’industrie), des vannes pour le secteur des hydrocarbures, des appareils de forage, ainsi que les équipements pour les énergies renouvelables ne sont pas en reste, le groupe y réserve une partie importante dans le cadre de ses investissements. Ceci évitera, du coup, le recours à l’importation des intrants, talon d’Achille des nations, dont fait partie notre pays, qui compte s’orienter davantage vers l’exportation à travers notamment l’ouverture à l’investissement productif, comme consacré par la réglementation et la législation en vigueur.

4 milliards en autofinancement dégagés
Le Groupe tire sa force, faut-il le rappeler, d’une présence accrue sur le marché local, illustrée par une offensive productive dans la fabrication de moissonneuses-batteuses à Sidi-Bel-Abbès (1 000 unités/an), les tracteurs Massy-Ferguson à Constantine (2 000 unités/an), les moteurs Mercedes-Benz-Deutz-MTU à Constantine (25 000 moteurs/an) et les engins de travaux publics de la marque allemande Liebherr (500 engins/an), ainsi que la visserie et boulonnerie industrielles.
Une société de fabrication de matériels agricoles en partenariat avec le constructeur portugais Galucho, qui sera opérationnelle au cours de 2016 à Sidi-Bel-Abbès, figure dans les perspectives d’extension du Groupe. Un contrat conclu avec la française Piriou pour la construction de bateaux de pêche et de servitude à Bou-Haroun, prévoit la substitution de l’ancienne activité consistant à fabriquer de petites embarcations en bois, par une nouvelle, celle-ci, versant dans la réalisation de plus grands bateaux de pêche en bois et en métal.
Le partenariat intra-muros donne souvent ses bons résultats, comme l’atteste celui établi avec l’Entreprise nationale des machines de travaux publics (ENMTP, filiale du Groupe), qui, en appoint des véhicules spéciaux pour la Défense nationale, envisage la production de compacteurs de marque espagnole (Europactor). Pour les investissements réalisés et en cours de l’être, le groupe public Mécanique a déboursé en autofinancement 4 milliards DA sur les 42 consacrés.

Un réseau de sous-traitance en perspective
C’en est l’un des créneaux futurs à développer, s’inscrivant dans une stratégie complémentaire à celle du cœur du métier de la construction mécanique, et ce, pour reprendre les termes de Dehimi. La sous-traitance verra le jour à travers la création de filiales spécialisées dans cette activité, tout en n’omettant pas l’impératif de l’accompagnant des sous-traitants privés et l’établissement de partenariats avec des étrangers. Une filiale engineering est retenu dans le cadre de cette même feuille de route, un partenaire français est pressenti pour la mettre en place, selon les standards internationaux. À ce jour, le Groupe public a toujours eu recours à l’expertise étrangère pour ce genre de technicité.

51 milliards DA de chiffre d’affaireS en 2015
Les projets réalisés ont généré un chiffre d’affaires de l’ordre de 51 milliards DA en 2015, ce qui est en hausse de cinq fois par rapport à celui inventorié en 2008, apprend-on de la part du P-DG du Groupe. On table sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 106 milliards DA à la fin de l’échéance du plan 2016-2022, représentant plus du double par rapport à l’année écoulée. À titre d’information, le groupe Mécanique est doté d’un capital social de 35 milliards DA, il a été créé à partir de l’ex-SGP Equipag (entreprise publique des industries mécaniques) et emploie près de 9 000 personnes.
Zaid Zoheir

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