A l’arrivée d’un derby maghrébin finalement fort disputé, les Verts font l’essentiel en disposant difficilement d’une sélection marocaine qui a donné la réplique promise, notamment lors d’une seconde mi-temps tatillonne où les poulains de Bouchekriou se sont fait peur avant de l’emporter sur une différence ne reflétant pas la physionomie de la partie. Dans un duel des plus déséquilibrés, les Verts n’ont pas éprouvé trop de difficultés pour se défaire, sans surprise, d’un Gabon toutefois assez limité et se relançaient après leur entrée difficile devant le pays organisateur et non moins favori N°1 au titre, l’Egypte, dans le match d’ouverture du tournoi où ils manqueront de réussite en plus d’un manque d’expérience, un atout qui aura pesé lourd dans le score final (18-22, pour les «Pharaons») et qui tranchait prématurément la lutte à la 1ère place du groupe «A». Et c’est fort logiquement que les camarades du très inspiré Bounedjah l’emporteront et se ressaisiront de fort belle manière après avoir mis, apparemment secoués par leur défaite de la veille, du temps à entrer dans leur match avant de prendre les choses en main et dicter leur loi à un adversaire toujours en phase d’apprentissage du haut niveau continental et qui, au fil de la partie, se limitera à … limiter la casse en rejoignant notamment la pause-citrons sur une marge de 19-14. La suite, on la connaît, puisque les «Fennecs», remis en confiance, vont dérouler au retour des vestiaires et faire le trou à la marque, la différence de 11 buts (35-24) confirmant ainsi l’ascendant vert, malgré les nombreuses lacunes recensées en défense par le staff technique qui regrettera cette passivité derrière, laissant ainsi planer quelques doutes avant de passer aux choses sérieuses et ces retrouvailles maghrébines avec un sept national marocain qu’on disait en nets progrès. En mesure sinon d’inquiéter les Algériens, du moins vendre chèrement sa peau dans la course à la place de dauphin derrière l’Egypte. Samedi, et fort des enseignements tirés des deux premières sorties, la bande à Bouchekriou, qui a retenu (elle en donnera l’impression en 1ère période particulièrement où elle montrera un visage séduisant) les leçons et fort d’une confiance retrouvée, entamera les débats sur les chapeaux de roue et ne mettra pas beaucoup de temps pour marquer son territoire et prendre une sérieuse option au tableau d’affichage. Avant de fléchir carrément dans la seconde et jouer longtemps avec le feu, les Chérifiens, encouragés par la désinvolture affichée, reprendront du poil de la bête, reprennent le jeu à leur compte et referont leur retard. On verra dès lors un autre match et beaucoup plus de velléités de la part des Marocains qui se surprendront à passer à côté du parfait équilibre et même d’un succès inespéré à certains moments d’une partie où, comme d’ailleurs face au Gabon, les nôtres montreront deux visages distincts. En l’emportant 27-22, les Verts, qui mettront d’entrée en difficulté leurs adversaires et prendront très vite leurs aises au score, grâce à une bonne assise défensive et d’un gros travail offensif, montreront des signes qui ne tromperont pas quant à la reprise de leurs automatismes après la claque égyptienne. Qu’on ne verra malheureusement pas en seconde mi-temps, en montrant de sérieuses carences défensives car, à l’arrière-garde, on semblait perturbé par la grande mobilité des avants adverses qui, sur des contres rondement menés, ont su bien manœuvrer et réduire petit à petit l’écart, croire en leurs chances et revenir à la hauteur d’une sélection algérienne rattrapée par ses lacunes et des fins de matches problématiques, sur le plan physique, les choses ne semblant pas aller comme le veut Bouchekriou et son staff. Un finish des plus difficiles et l’impression, à certains moments, que les «Lions de l’Atlas», relancés par les nombreux cadeaux offerts, avaient les moyens de réaliser le «hold-up» parfait tant il paraissait clair que Mokrani et ses camarades, surpris, voire déstabilisés par la tournure prise par les événements et le retour en fanfare adverse, n’avaient plus les moyens de donner plus et préserver leur maigre acquis (2 petits buts d’avance seulement dans les ultimes minutes). Trop justes et manquant de fraîcheur, les Hammoud et autres termineront finalement bien le travail en s’assurant une bonne marge finale (05 buts de différence) non sans suggérer qu’il leur fallait (la compétition étant encore longue) se préserver physiquement pour espérer… préserver la seconde place qualificative pour les demie-finales qui tient par ailleurs à un sans-faute égyptien, une défaite de ce dernier (possible, sait-on jamais avec les calculs auxquels les «Pharaons» nous ont habitués ?) contre le Maroc remettant tout en cause. Une éventualité à laquelle il ne faut pas trop y penser, le salut passant d’abord par des victoires dans le reste du programme de ce 1er tour, contre respectivement le Cameroun, aujourd’hui, et le Nigeria, demain. Soit deux obstacles loin d’être insurmontables pour le malheureux Benmenni qui vient, dit-on et sauf miracle, de faire ses adieux au tournoi en raison d’une méchante blessure contractée contre le Maroc et qui l’éloigne des terrains pour une certaine période. Après avoir bénéficié d’une journée de repos bien méritée, hier (dimanche), les Verts ont pu recharger leurs accus et faire un 1er bilan qui leur servira, on n’en doute pas, à mieux aborder cette sortie face au Cameroun qui pointe à la 4e place avec deux points au compteur pour un seul succès (24-16) jusque-là contre la plus faible équipe de la poule, le Nigeria, qu’ils retrouveront sur leur route lors de la 5e et dernière étape de ce 1er tour. A rappeler que le Cameroun compte deux défaites contre respectivement le Maroc (28-26, vendredi) et l’Egypte (30-20, samedi).
Azouaou Aghiles