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In Salah : Des sachets en plastique recyclés pour leur décoration

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Des artisanes de la région du Tidikelt (In Salah) font preuve d’ingéniosité en exploitant toute matière première, y compris les sachets en plastique usagés recyclés et réutilisés dans la décoration de produits artisanaux. Les sachets et sacs en plastique usagés sont récupérés et valorisés, pour décorer et transformer moult articles artisanaux à usage quotidien, comme les articles de vannerie et de dérivés du palmier que des mains de femmes revêtent savamment en tresses de sachets magnifiquement découpées et mêlées comme habillage aux produits finis.

Outre son impact positif sur la préservation du milieu et la lutte contre sa défiguration par ces taches, souvent noires, des sachets en plastique que l’on retrouve parfois même accrochés aux arbres et aux lignes électriques, altérant ainsi le paysage saharien, ce savoir-faire artisanal des femmes d’In-Salah constitue, bien qu’à faible revenu, un moyen de subsistance pour de nombreuses familles, dont la vie repose sur l’artisanat, ont estimé des artisans. Hadja Nassour, une quinquagénaire originaire du Tidikelt, dont la fierté de son métier se traduit sur son produit en motifs de décoration et de style, qualifie cette tâche de récupération et de recyclage des sachets usagés dans un but décoratif de métier d’art à double objectif, dit-il, puisqu’il permet aussi de lutter contre la pollution et d’améliorer le cadre de vie.
Hadja Nassour, qui n’a de cesse de louer les vertus de son action, a expliqué que cette tâche se fait pratiquement en groupe de femmes qui s’attelent, chacune chargée d’une tâche, au traitement, lavage et découpure des sachets en fines lamelles, en fonction du modèle artisanal projeté, et à la préparation de tresses destinées à décorer les articles de vannerie, donnant lieu, grâce à la dextérité des artisanes, à de jolis produits finis en plastique riches en couleurs. Soucieuses de répondre à une demande croissante sur les produits en sachets recyclés, ustensiles à usage domestique ou de décoration, ces artisanes du Tidikelt procèdent ainsi à l’habillage de ces produits contre les facteurs d’humidité et de dégradation et pour en assurer une durabilité d’usage.

Innovation, en plus d’économie et d’esthétique des produits
Cette nouvelle activité constitue pour de nombreuses femmes, une ressource économique, eu égard au succès qu’elle suscite, à l’écoulement aisé des produits au niveau du marché local et de la demande des visiteurs, nationaux ou étrangers, ou lors des manifestations économiques. Hadja Nassour a, pour promouvoir sa production, énuméré la diversité de sa gamme, allant de la « Teddara », récipient de conservation de dattes triées et dénoyautées, aux différents ustensiles et articles de literie pour mariées, dont la finesse occulte la simplicité de l’origine d’un de ses produits le constituant, à savoir du plastique recyclé.
L’utilisation des articles et des produits à base de sachets recyclés s’est imposée aussi bien dans la région du Tidikelt que dans d’autres régions du Sud, transmise d’une région à l’autre et devenant un patrimoine valorisant un aspect du mode de vie des populations locales, vivant en parfaite symbiose avec leur environnement, en plus de constituer une plus value pour l’artisanat, un des principaux segments de développement de l’activité touristique. Concernant cette activité artisanale et son impact sur l’environnement, le responsable du bureau de la prévention et de l’hygiène de la commune d’In-Ghar, Nadjem Bouiba, a indiqué que ces femmes contribuent, par leurs activités artisanales, à la préservation de l’environnement et la salubrité du milieu, en ramassant et en recyclant les très nombreux sachets en plastique jetés un peu partout.
Ce genre d’initiatives locales, en plus de générer des ressources aux femmes exerçant cette activité, apporte un plus, quel qu’il soit, aux efforts de développement durable à travers la protection de la propreté du milieu, d’où, estime-t-il, la nécessité de les encourager et de les accompagner pour pérenniser leur action.

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