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Afrique de l’Ouest : Des listes rouges pour lutter contre le trafic d’art

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Le Mali est particulièrement menacé par le trafic d’art depuis les bouleversements politiques de 2012 (Photo: les célèbres manuscrits de Tombouctou).

Le musée national de Bamako a recensé les biens culturels ouest-africains en péril. Une initiative du Conseil international des musées (Icom) qui travaille à sauvegarder les patrimoines menacés. Le musée national de Bamako a dévoilé, vendredi 16 décembre, la «liste rouge des biens culturels ouest-africains en péril». En particulier, la section «Urgence Mali», qui concerne l’un des pays les plus touchés par le vol ou le pillage d’objets et de manuscrits depuis les bouleversements politiques de 2012. Parmi les biens recensés, sont notamment mentionnés les manuscrits de Tombouctou, des vases funéraires nigériens, et d’autres objets anciens et prisés par les collectionneurs. L’initiative vient du Conseil international des musées (Icom), qui s’engage à «garantir la préservation, la conservation et la transmission des biens culturels». L’une des missions prioritaires de l’institution est d’endiguer le trafic illicite des objets d’art. Ces inventaires ne recensent pas des biens dérobés, mais des «pièces types» en danger. Ces dernières font souvent l’objet d’une demande de la part des collectionneurs, et sont donc sujettes à un commerce illégal. Elles sont remises aux services de police et de douane du monde entier, souvent mal informés des œuvres autorisées ou non à la vente. Ces inventaires d’urgence – comme celui visant actuellement le Mali – concernent les pays dont le patrimoine a été subitement menacé par des catastrophes naturelles (Haïti, 2010), ou en raison de conflits armés (Iraq, Syrie, Égypte, Libye).

Protéger le patrimoine culturel de demain
La première liste d’objets diffusée par l’Icom date de 2000. Elle avait notamment permis aux services douaniers de récupérer 600 statuettes nigériennes. Depuis, 16 listes rouges ont été publiées. . En Afghanistan, 8000 objets volés pendant la guerre ont été saisis grâce à cette mesure par les douanes en 2011, comme l’explique Radio France internationale.
Un an plus tard, une liste rouge de l’Icom a permis aux autorités françaises la saisie et la restitution de 13 pièces archéologiques de la Mésopotamie irakienne datant de 2350 à 1700 av. J.-C. De nouvelles listes concernant le Yémen et l’Europe du Sud-Est sont actuellement en préparation. L’Icom, dont le siège est à Paris, a été créé en 1946 pour défendre les musées et les professionnels du secteur muséographique à travers la planète. À ce jour, l’institution déploie un réseau de plus de 36.000 experts répartis dans 138 pays. Outre la publication de ces listes rouges, le Conseil assure des veilles en situation d’urgence grâce à son Comité de gestion des risques. Pour France Desmarais, directrice des programmes et des partenariats à l’Icom, «en prévenant les pillages et les trafics aujourd’hui, nous protégeons le patrimoine culturel pour demain».

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