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IL COMPARAÎTRA LE 25 FÉVRIER DEVANT LE JUGE : Ces inquisiteurs qui veulent envoyer Djabelkheïr au bûcher

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Le chercheur en philosophie et islamologue Saïd Djabelkheïr comparaîtra le 25 février prochain devant le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed pour avoir « porté atteinte à l’Islam ». Nous voilà replongés dans l’inquisition et revoilà Torquemada et Isabelle la Catholique qui ont (re) évangélisé l’Espagne après la chute de l’empire d’Andalousie. Il faut reconnaître que ceux qui ont recouru à la justice pour faire taire Djabelkheïr, n’ont pas innové. Ils sont dans leur logique, celle de refuser le débat et de s’agripper au détail au lieu d’aller au fond de la pensée, philosophique du chercheur. La pratique est devenue courante chez ces illuminés des temps modernes qui n’ont pas trouvé, meilleur moyen, pour se donner raison que de recourir à la justice dans une affaire qui traite de la pensée. En usant du droit au recours à la justice, ils ont sciemment refusé de débattre d’un sujet qui aurait dû, pour les esprits éclairés, faire l’objet de recherche et d’études. Les propos de Djabelkheïr ont été sortis de leur contexte pour en faire un délit. Rien que ça et le hic dans cette histoire est que l’initiateur de la plainte est un universitaire qui aurait pu, à force d’arguments rabattre le caquet à Djabelkheïr. Et c’est là où le bât blesse car les islamistes ont toujours refusé le débat. Ils ont toujours montré leurs crocs quand ils sont à court d’arguments. La société vit mille et un problèmes, les fléaux sociaux sont en nette recrudescence depuis l’apparition de la pandémie,  et les affaires de féminicide  ont connu leur apogée ces dernières années. Mais cela ne les a pas poussé à engager le débat, à engager une réflexion sur comment combattre ces phénomènes déviants. La justice n’aurait pas dû se saisir de cette affaire car cela ouvre la voie toute grande devant les obscurantistes pour s’élever au rang de  gardiens de la morale. Au lieu d’un débat serein qui aurait pu engager la pensée et la réflexion en Algérie sur des voies de lumière, on replonge dans les abimes d’un obscurantisme dont les conséquences seront payées très cher par les générations futures. Au moment où on sollicite l’avis de certains imams sur la nature ou non hallal du vaccin anti covid-19  et au moment où on condamne la victime d’un féminicide et on absout son bourreau, traîner un philosophe devant un tribunal est un pas que certains n’ont pas hésité à franchir allègrement. Dommage, car on aurait bien aimé voir engager,  le débat sur l’Algérie nouvelle et les aspirations de jeunes. Au lieu de cela, on fait un bond, des siècles en arrière, pour se faire le défenseur d’une religion à laquelle ils ont souvent porté atteinte par leurs fatwas qui frisent parfois le ridicule. Le premier verset du Coran avait ordonné au prophète Mohamed (QSSSL) de lire (Iqra), mais les pourfendeurs de Djabelkheïr semblent l’avoir ignoré puisqu’ils quittent le domaine du savoir et de la libre pensée pour plonger jusqu’au coup dans l’obscurantisme.
Slimane Ben

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