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Festivals et salons culturels 2015 : entre reports et chevauchements

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Avec un programme initial de quelque 200 festivals culturels locaux, nationaux ou internationaux, l’année 2015 aura pourtant pâti du report ou du chevauchement de plusieurs manifestations de ce genre, ce qui a accéléré l’élaboration d’un projet de révision de l’organisation et du financement des festivals institutionnalisés. Nouvellement aux commandes du ministère de la Culture, Azzedine Mihoubi a d’emblée jugé, sans entrer encore dans le détail de son projet, que le nombre total de festivals culturels devrait être ramené à 70 environ, alors que certains autres devraient fusionner ou se tenir de manière biennale. L’année 2015 a connu, en effet, un grand déséquilibre dans le planning des festivals institutionnalisés, puisque le premier grand rendez-vous de l’année ne s’était tenu qu’à la fin du mois de mai, suivi d’une dizaine d’événements se chevauchant pendant une quinzaine de jours.

C’était le cas des festivals du film arabe, de la musique diwan, de la création féminine, de la musique actuelle ou encore le festival du théâtre professionnel. Deux des plus importants rendez-vous de l’année se sont tenus eux aussi simultanément au grand dam d’un public très nombreux, à savoir le Salon international du livre d’Alger (Sila) et le Festival international du théâtre professionnel de Bejaia. Les deux derniers mois de l’année ont également connu une activité culturelle trop intense pour être convenablement suivie avec une dizaine de festivals, en plus de plusieurs rencontres cinématographiques et littéraires et de quelques spectacles. Autre anomalie ayant marqué l’année, les événements culturels les plus attendus ne se sont pas, pour la plupart, tenus aux dates habituelles, ce qui a négativement influencé la programmation artistique pour des raisons de logistique et de délais, et réduit l’affluence.
En définitive, mis à part le SILA et les deux festivals du théâtre professionnel, les dates des grands festivals à succès ont toutes été décalées en 2015, à l’image du Dimajazz de Constantine, habituellement programmé au printemps mais s’est tenu finalement à la fin novembre, ou le Festival national de musique diwan à Bechar qui s’est tenu en juin, période d’examens scolaires et évidemment de grande chaleur dans cette région saharienne. L’année 2015 a également enregistré l’annulation de l’édition 2015 du Festival maghrébin du cinéma d’Alger et du Festival international des arts de l’Ahaggar à Tamanrasset.

Plaidoyers pour un planning de festivals « mieux réfléchi »
Mais les ratés de 2015 auront eu le mérite de rouvrir le débat sur l’opportunité de ces réunions culturelles périodiques, leur fonctionnement et leur programmation. Certains commissaires n’ont pas manqué de prôner une meilleure répartition dans le temps des principaux festivals pour limiter les risques de chevauchements préjudiciables aux publics qui en sont la raison d’être.
Des habitués de la scène culturelle regrettent, à ce sujet, que le premier semestre de chaque année soit si pauvre en activités culturelles alors que cette période de l’année est propice à certains événements comme les journées cinématographiques, les rencontres littéraires ou les tournées théâtrales. Soucieux de voir se développer un tourisme culturel productif, certains initiés plaident eux aussi pour un choix spatial et temporel « plus réfléchi » dans la programmation des événements culturels, notamment par le développement de ce type de rendez-vous dans les régions du sud du pays pendant les périodes de grande affluence touristique, à l’automne et en hiver.
L’année s’achève et avec elle un cycle d’activités culturelles sans doute intense et varié dévoilant une richesse insoupçonnée dans ce domaine crucial, mais des rendez-vous avec le public on été manqués pour cause de report de date ou de simultanéité, alors que d’autres manifestations culturelles et touristiques sont presque passés inaperçues, comme la fameuse Sbeiba célébrant la fête de l’Achoura à Djanet.

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