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FACE AUX APPELS À LA LIBÉRATION DES DÉTENUS D’OPINION : La justice intraitable !

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Malgré les appels à la libération des détenus d’opinion, dont ceux incarcérés pour port de l’emblème amazigh, les différentes juridictions continuent d’examiner les dossiers des accusés, prononçant parfois des peines très lourdes.

C’est le cas, notamment à M’sila, où le procureur de la République a requis une peine de 2 ans de prison ferme et une amende de 10 000 DA, contre trois manifestants porteurs du drapeau amazigh. Il s’agit en l’occurrence de Aghilas Ferrat de Bouzeguene (Tizi-Ouzou), Mokrani Rabeh de Bouira et Laïfa Abdelhafid Assil de M’sila qui ont été arrêtés le 21 juin dernier, dans la ville de M’sila pour avoir brandi l’étendard amazigh. Ils sont poursuivis pour «atteinte à l’unité nationale» conformément à l’article 79 du Code pénal. Le verdict dans cette affaire est prévu pour le 29 octobre prochain, a fait savoir le collectif d’avocats des barreaux de M’sila, de Tizi-Ouzou et de Sétif, constitués pour défendre ces derniers.

Saïd Boudour placé en détention provisoire
Du côté d’Oran, la chambre d’accusation a annulé la liberté provisoire pour le journaliste Saïd Boudour, en décidant de le placer en détention provisoire.
Les chefs d’inculpation retenus contre lui sont, entre autres : «atteinte au moral des troupes», «atteinte à l’unité nationale», «outrage à corps constitué», «diffamation», «atteinte à la vie privée», et «prise de photos de manière illégale». Pour rappel, lundi dernier, Saïd Boudour a été placé sous contrôle judiciaire. Un élan de solidarité s’était organisé à son profit et plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal de la cité Djamel pour réclamer sa libération immédiate. Toutefois, lors de la semaine qui a suivi, le procureur de la République a interjeté appel suite à la décision du juge d’instruction de le placer sous contrôle judiciaire. Pour dénoncer cette décision, et en guise de soutien aux autres détenus d’opinion, le bureau d’Oran de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) a appelé à un rassemblement mercredi prochain, devant le tribunal de la cité Djamel.
À Constantine, la chambre d’accusation du tribunal de cette wilaya a rejeté la demande de libération provisoire du blogueur Abdelmoundji Kheladi, arrêté à la 33ème marche du vendredi et accusé d’atteinte à l’unité nationale à travers des publications.
Dans le sud du pays, trois activistes ont été condamnés à un an de prison ferme, pour avoir participé à un sit-in, tenu dimanche dernier, contre la révision de la loi sur les hydrocarbures. Les détenus sont Dahmane Zenani, Ben Mansour Yacine et Boukhari M’hamed, qui ont été condamnés pour «incitation à attroupement».

Prolongation du mandat de dépôt pour six détenus à Alger
Pendant ce temps, le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a décidé de prolonger la détention provisoire de six détenus. Selon l’avocate et députée du RCD, Fetta Sadat, ces prévenus, qui ont été arrêtés lors du 18ème vendredi du mouvement populaire et placés sous mandat de dépôt le 23 juin dernier, pour port de l’emblème amazigh, se voient contraints de rester quatre mois de plus en prison, « suite à une décision du juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, de prolonger leur détention provisoire jusqu’en février 2020». Devant la multiplication des arrestations, ayant touché même des figures emblématiques de l’Histoire algérienne, à l’instar du moudjahid Lakhdar Bouragâa, la mobilisation pour la libération de ces derniers ne cesse de prendre de l’élan. Autrement, plusieurs actions seront programmées dans les prochains jours, à en croire les différents collectifs pour le soutien à ces détenus, dont le CNLD et le CPDO.
Lamia Boufassa

LUTTE CONTRE LA CORRUPTION À ANNABA
Le P/APC d’Aïn Berda bientôt devant la justice
La liste des élus, poursuivis en justice, ne cesse de s’allonger dans le pays. En effet, à peine quelques jours après que le wali d’Alger ait décidé de suspendre les P/APC de plusieurs communes de la capitale, la justice a annoncé l’ouverture d’un nouveau dossier à Annaba où un maire devra comparaître prochainement devant la justice. C’est ce qui a été confirmé, hier, par l’APS, qui a précisé qu’il s’agit du président de l’Assemblée populaire communale (APC) d’Aïn Berda dans la wilaya d’Annaba qui est poursuivi dans une affaire de corruption, pour les chefs d’accusation de : « dilapidation de deniers publics », « octroi d’indus privilèges » et « abus de fonction ». Le dossier de cette affaire est actuellement au niveau du magistrat instructeur près le tribunal d’Annaba, a précisé la même source, avant de noter que l’information diffusée mardi dernier, annonçant la mise sous contrôle judiciaire du concerné, est «erronée».

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