Accueil ACTUALITÉ LOI SUR LES HYDROCARBURES : La réaction tardive de Makri

LOI SUR LES HYDROCARBURES : La réaction tardive de Makri

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Quatre jours après l’adoption du projet de loi sur les hydrocarbures, suivie d’une vague de rejet aussi bien parmi la classe politique, la société civile que le Mouvement populaire et citoyen, le président du MSP, Abderrezak Makri s’est prononcé sur la question. «Les institutions officielles actuelles, rejetées par le peuple, ne sont pas «habilitées» à examiner la loi sur les hydrocarbures qui est «importante» et qui a un lien direct avec la souveraineté nationale», a-t-il estimé hier dans un communiqué.
D’autre part Makri a souligné que le fait que la reconnaissance par le ministre de l’Énergie de «l’implication des sociétés pétrolières étrangères dans l’élaboration de ce texte de loi est un fait dangereux qui suppose une soumission claire aux forces capitalistiques ». Observant ainsi que l’« insistance des autorités à imposer une loi sur les hydrocarbures, avec un gouvernement et un parlement populairement illégitimes est une preuve de l’état d’esprit résigné d’un gouvernement qui n’a comme programme que de rechercher la rente», affirme-t-il.
Dans le même sillage, le MSP met en garde le pouvoir quant à l’exploitation de la conjoncture politique difficile que vit le pays et l’affaiblissement des institutions pour «faire passer ce qu’il n’a pas pu faire, dans le domaine des hydrocarbures, durant la période précédant le Hirak, à l’instar de l’exploitation du gaz de schiste». C’est pour cela que le même parti «craint que le pouvoir ne cède sur le point lié à la «souveraineté nationale» en ce qui concerne le contrôle des ressources naturelles du pays». Alors le MSP rappelle dans ce sillage que le système politique est «toujours en place jusqu’à aujourd’hui, et qui tente de se renouveler, porte l’entière responsabilité de la dilapidation des ressources du pays durant les deux dernières décennies». En ajoutant qu’«un système qui a raté l’occasion de l’embellie financière pour acquérir les compétences technologiques qui auraient permis à l’Algérie d’exploiter, par elle-même, ses richesses», rappelle le parti.
Au-delà d’exprimer l’avis de son parti sur la question, à s’interroger sur le temps pris par Makri pour réagir sur un projet de loi si important. S’agit-il de calculs politiciens, tacticiens ou stratégiques en vue d’un positionnement futur sur la suite des évènements dans le pays ? Ceci, sachant qu’il a intervenu non pas illico mais quelques jours plus tard. Autrement, après la marche du vendredi et le rassemblant de dimanche dernier devant le siège de l’Assemblée populaire nationale, jour de l’adoption du projet de loi sur les hydrocarbures en plus du PLF-2020, par le Conseil des ministres.
En plus des appels de rejet ou du report dudit document, par des acteurs de la classe politique, y compris des prétendants à la candidature de la présidentielle du 12 décembre prochain.
Aussi faut-il relever que la déclaration du MSP, rendue publique hier, intervient, au lendemain, de déclarations de députés, notamment faisant état de la non-réception par l’Assemblée populaire nationale du projet de loi sur les hydrocarbures, alors que le PLF-2020 a été expédié au bureau de l’APN, comme l’a confirmé, mardi, cette institution législative dans un communiqué.
Sarah Oubraham

UNE PREMIÈRE POUR LE PARTI
Le MSP dénonce la campagne d’arrestations des activistes du Hirak
Par ailleurs, le MSP a dénoncé la campagne d’arrestations des activistes du Hirak pour des raisons politiques, à travers les différentes régions du pays, tout en appelant à leur libération. En effet, le parti a lancé dans son communiqué un appel aux forces politiques et sociales nationales pour des actions de solidarité avec les détenus du hirak, et dénonce «la politique du fait accompli», et «les restrictions» et «le chantage» à l’encontre des médias (presse écrite et électronique, audiovisuel). Ainsi le MSP a appelé à respecter «la volonté du peuple exprimée chaque vendredi et mardi» par l’application des articles 7 et 8 de la Constitution, et accuse le pouvoir d’avoir fait avorter le processus de dialogue sérieux, et de «retarder» le processus de la transition démocratique tant réclamé par le peuple depuis le début du mouvement populaire.
S. O.

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