Accueil ACTUALITÉ ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 12 DÉCEMBRE : Seul Mihoubi déclare publiquement son patrimoine

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 12 DÉCEMBRE : Seul Mihoubi déclare publiquement son patrimoine

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Curieusement, le SG par intérim du RND,  Azzeddine Mihoubi, demeure le seul candidat à la candidature au prochain scrutin présidentiel du 12 décembre, à avoir fait une déclaration publique sur son patrimoine mobilier et immobilier, contrairement aux autres postulants qui ont fait l’impasse sur la question.

Condition « sine qua non « pour pouvoir participer à cette élection,  l’article 17 en page 18 du Journal officiel stipule que la « fameuse » déclaration doit figurer dans le dossier des postulants  remis auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), que dirige l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi.
Pourquoi alors les autres postulants à ce scrutin n’ont pas jugé utile de rendre publics leurs patrimoines respectifs. C’est que le législateur algérien entretient toujours le flou sur les lois régissant pratiquement tous les domaines, pour laisser des « échappatoires » et laisser libre cours aux interprétations et aux différentes lectures, selon les circonstances.
Il n’est pas précisé, en effet dans l’article « 17 », si le candidat potentiel est tenu par la loi de rendre publique sa déclaration de patrimoine, ou bien c’est à l’Autorité en charge d’organise et superviser le scrutin de publier le document en question, ou c’est juste une pièce qui doit accompagner le dossier de candidature.
Sans se livrer à des promotions ou à du marketing politiques, la démarche de « Mihoubi  » doit être, du point de vue éthique, prise à sa juste valeur. Le successeur de Ahmed Ouyahia n’est pas déconnecté de la réalité du terrain, et des événements en cours  depuis le 22 février dernier, pour un changement radical du système, et le SG du RND  veut, à priori, anticiper et se donner l’image d’un personnage « clean » comme de l’eau de roche, qui n’a rien à cacher ou à se reprocher. Lui qui a grandi dans un milieu où la corruption, l’abus du pouvoir,  et les dilapidations des biens publics, sont érigés en constantes nationales.
Il sait, en bon stratège politique, que le fait d’avoir « rodé » et « gravité » dans un milieu pas très sain, et gangrené, des soupçons peuvent peser sur sa personne, d’où la nécessité, pour lui, de faire preuve d’’’honnêteté », en se lavant les mains, par détour, du fonctionnement de son parti par le passé, et en s’éloignant des anciens responsables, dont l’ex-secrétaire général, Ahmed Ouyahia, incarcéré à la prison d’El Harrach, et poursuivi dans  plusieurs dossiers en trait avec la corruption et l’abus du pouvoir.
Loin de dire que le SG par intérim du RND, traîne des casseroles, comme le reste des ses acolytes au sein du parti, ou dans les autres formations politiques, à savoir le FLN, le TAJ de  Amar ghoul, ou le MPA (Mouvement populaire algérien ) de Amara Benyounès, qui formaient en plus du RND, et jusqu’à un passé récent, l’alliance présidentielle, avant qu’elle ne vole en éclats,  emportée par le mouvement populaire du 22 février et les chefs emprisonnés, mais le fait d’avoir servi des années durant dans un système pourri, corrompu, mafieux, et de surcroît, banni par la rue, le SG du RND, aura du mal à convaincre de sa bonne foi, face à une dynamique citoyenne intacte et déterminée à en finir, une bonne fois pour toute, avec le système et ses symboles.
La démarche de Mihoubi reste, tout de même, porteuse d’une nouvelle culture et mœurs politiques, et mérite d’être saluée, quelles que soient les intentions du candidat à la prochaine magistrature suprême. Saisissant la conjoncture actuelle et ce défilement des responsables au tribunal de Sidi M’hamed, pour différentes affaires de justice, dont la corruption et l’enrichissement illégal, qui se sont faits sur le dos des Algériens, et voulant, par conséquent, se mettre en diapason avec les revendications du mouvement citoyen, qui dénonce justement cette même corruption, Mihoubi veut paraître dans l’allure d’un personnage qui incarne le changement.
Lui qui a servi dans un contexte où tout est à portée de main et qu’il suffit de vouloir. Il donne ainsi l’image d’un responsable au sein du pouvoir qui n’a pas succombé au charme de la belle vie et ses appétits. En politique comme en guerre, il faut marcher sur les cadavres pour y arriver.
Pour les autres candidats, à savoir Abdelmadjid Tebboune, Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd, Abdelkader Bengrina et les autres,  c’est le silence radio.  Aucun d’eux n’a soufflé mot sur son patrimoine. Ont-ils des choses à se reprocher, ou c’est juste que l’article ne fait pas mention d’obligation ? Difficile de répondre.
Il est à rappeler que lors de l’élection présidentielle de 2014,  Ali Benflis, alors candidat au scrutin avait fait sa  déclaration de patrimoine « conformément » à la loi, avait-il expliqué à l’époque.  Mais pourquoi pas cette fois.
Brahim Oubellil

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