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Développement de l’économie : la place de la science primordiale, selon Hadjar

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La science fera, désormais, partie de la stratégie gouvernementale en matière de développement tous azimuts. L’annonce a été faite par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), Tahar Hadjar, lors de son allocution inaugurale de la Journée d’étude intitulée « La recherche et l’innovation au service du développement agricole, aquacole et de la pèche », qui se tient, les 20 et 21 janvier, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. « Tous les ministres ont admis l’utilité de la science dans leurs programmes de développement » a-t-il déclaré.

L’objectif est formulé, aussi, par Tahar Hadjar, lui qui gère le pôle du savoir, vivier quantitatif et qualitatif des compétences humaines, algériennes de surcroît. La motivation de ce clin d’œil aux valeurs nationales est issue des dispositions de la Loi n° 98-11 du 22 août 1998, modifiée et complétée, portant loi d’orientation et de programme à projection quinquennale sur la recherche scientifique et le développement technologique 1998-2002. Elle consiste également, selon le site web de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique ou DGRSDT, à «la programmation, l’évaluation, l’organisation institutionnelle, le développement de la ressource humaine, la recherche universitaire, le développement technologique et l’ingénierie, la recherche en sciences humaines et sociales, l’information scientifique et technique, la coopération scientifique, la valorisation des résultats de la recherche, les infrastructures et grands équipements, le financement du programme quinquennal. ».
Pour le ministre, le brio avec lequel le pays a dépassé la crise économique, aux tentacules mondiaux, et la volonté politique qui anime ses dirigeants, sont les leviers sur lesquels on peut espérer atteindre les objectifs escomptés en matière de recherche de développement. Celle-ci est le fruit d’une conjugaison d’efforts entre le tissu économique, public et privé, et l’Université algérienne, via ses grandes écoles, ses laboratoires de recherche et des centres habilités. Dorénavant, l’immersion du pôle du savoir dans le tissu précité est devenue inéluctable pour réussir le boom attendu. Pour cela, c’est une offensive du département que dirige Tahar Hadjar qui a été enclenchée, « C’est nous qui allons vers le secteur économique, et pas l’inverse », indique-t-il. Et pour cela, il faut que le rôle incontournable que doivent jouer les programmes de recherches initiés à travers le pays, soit mis effectivement en exécution. Les moyens logistiques, dont ont besoin les laboratoires de recherche, existent, c’est leur portée pratique qui fait défaut, précise le ministre de la Recherche scientifique. Il y a plus d’équipements que les cerveaux qui doivent les rendre opérationnels dans le cadre du développement de la Nation. Le ministre de l’Enseignement supérieur déclare aussi que l’ouverture de nouvelles universités ne réglera pas pour autant la problématique de la recherche en Algérie, bien que son département ne soit pas contre la révision à la hausse du nombre de celles-ci, mais demeure, quand même, soucieux de l’application de la réglementation et de la mise en place de critères sensés faciliter et favoriser leur implantation. «L’urgent est de dépoussiérer les travaux de recherche empilés dans nos tiroirs. Ce sont des dizaines de milliers de recherche réalisés annuellement mais qui restent non-matérialisés sur le terrain », explique-t-il.
Et le pays n’a rien à envier en termes logistiques par rapport à la norme mondiale, déclare, quant à lui, Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pèche (MADRP), emboitant le pas à son collègue. Lui, qui a, selon ses dires, sillonner beaucoup de pays à travers le monde et visité de moult labos de recherche. Ferroukhi a, déjà à son actif, la valorisation des compétences dans le domaine de la pêche, lorsqu’il a été ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, méthode réussie, de l’avis de compétences qu’ils ont accompagné, qu’il compte reconduire maintenant. Comment s’organiser localement et quelles sont les priorités à agir ensemble qu’il faut préconiser. Tels semblent les deux points que l’impératif de se développer, hors hydrocarbures, dictent de mettre en œuvre, selon Ferroukhi. L’implication des bureaux d’études, tout le temps marginalisés dans le cadre des initiatives visant le développement du secteur agricole, rural, aquacole et de la pêche, figure dans les toutes nouvelles démarches lancées par le département de Sid-Ahmed Ferroukhi, en point de l’intégration des Chambres professionnelles, des associations et autres parties prenantes. L’objectif d’atteindre une superficie agricole de 9 millions d’hectares, 20 millions de plaines, 4 millions de for^zts et 100 000 de terrains semi-forestières, ne peut voir le jour, de l’avis de Ferroukhi, qu’à la faveur d’une complémentarité d’efforts intersectoriels et pluridisciplinaires, accompagnée par l’apport d’un réseau médiatique, « pourquoi pas une chaine thématique ?», dira-t-il, et d’une politique de développement régionale qui prend en considérations les spécificités de chaque contrée. Ferroukhi plaide également pour la mise en place d’une stratégie de commercialisation, préalable, comme constatée dans les pays développés, à la production, transformation, conditionnement et autres chaines du processus de l’investissement productif. « Dans les pays du monde entier, le producteur produits selon une demande, une commande de la clientèle. Chez nous, il produit et ensuite commence à chercher des acheteurs potentiels à son produit», dira-t-il. Ferroukhi plaide également pour la préservation du patrimoine génétique, en intensifiant pour ce faire les recherches en la matière. Exposition : 450 entre exposants et participants.
La journée d’études, outre les ateliers sanctionnés par des recommandations qu’elle comporte dans son programme, a prévu une exposition grandiose, mise en relief par des centres, des labos de recherche d’une dizaine d’universités à travers le territoire national et de grandes écoles. Selon Lakehal Abderahmane, sous-directeur de la valorisation des résultats de la recherche et de la vulgarisation à la DGRSDT, le MESRS a participé avec 250 participants, tandis que le MADRP avec 200.
L’objectif selon lui est d’effectuer un rapprochement, à perspectives fructueuses, entre les intervenants dans le domaine de la recherche et ceux du secteur économique, public et privé. Question rapprochement, c’est, d’ailleurs, le souhait des représentantes de l’Institut de nutrition et technologie alimentaire de l’université de Constantine, Halima Boughellout et Becila Samira. Produits laitiers et animales ont été exposés durant cette manifestation. Dans la pure tradition algérienne, chaouie, le lait « Bouhezza », de chèvre, dérivé en fromage, cherche preneur pour sa production et sa commercialisation. Dénommé ainsi pour sa propension à être soulevé lors de sa transformation en fromage. Dans le même objectif, l’université de Béjaïa, par le biais du Laboratoire de zoologie appliquée et d’écophysiologie animale, en les personnes de Hafsa Doudja-Kadi, Zouhir Ramdane et Belaid Kadji ne sont pas venus les mains vides, gageons qu’ils ne retournent pas ainsi. La première a mis au point la Spinule, une micro-algue, dont 1 kg est équivalent à 1 tonne de fruits et légumes ! Un vivier de vitamines indispensable en milieu aquacole, qui a déjà apporté ses fruits en Afrique du Sud, dans le cadre de la lutte contre la malnutrition en milieu…humain ! La chercheuse indique que « la maitrise demeure l’aspect fondamental lié au milieu naturel de l’espèce ». Le deuxième cité a proposé un dispositif du contrôle régulier des fermes, intervenant dans le cadre du management de santé des poissons d’élevage. Le troisième ferme la marche avec cette innovation : procédé de traitement des eaux de pisciculture en circuit fermé, visant le maintien en vie de l’espèce élevée et d’assurer une économie en eau si précieuse en ces temps d’austérité. Tout autant que le dispositif sollicite l’énergie solaire où une faible intensité électrique, 3 ampères maximum. Gageons que ces initiatives et tant d’autres figureraient incessamment dans la matrice de recherche de développement préconisée par l’état algérien. Car, comme l’a souligné la directrice générale de l’Agence thématique de recherche en sciences de la nature et de la vie, Zaidi Rachida, que prés de 2000 travaux de recherche dans différents domaines relevant de ses compétences ont été recensés, mais attendent aboutissement. L’Agence n’a été installée effectivement, faut-il le rappeler, qu’en 2014, dans la wilaya de Béjaïa, en vertu du décret exécutif du 12-97, attache une importance primordiale aux champs scientifiques à développer dans les domaines de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des ressources halieutiques. Déjà, elle fait partie d’un réseau euro-méditerranéen au sein duquel le partage des expériences et l’échange du savoir-faire scientifique en sont la raison d’être.
Zaid Zoheir

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