L’équipe nationale de handball, qui a rallié lundi le Caire où elle entrera officiellement en lice ce soir (19H30, heure algérienne) pour le compte de la CAN 2016 de la discipline, dont le coup d’envoi sera donné aujourd’hui (la compétition s’étalera du 21 au 30 du mois courant), hérite d’un os qui sera très dur à avaler, le «sort» mettant sur sa route le sept «pharaon», qui n’est autre que le super favori de l’épreuve, en plus d’être, avec les «plus» (avantage du public, du terrain et les jeux de coulisses qui vont avec) que cela suppose.
Pour rappel, et la veille du départ pour la capitale égyptienne, le sélectionneur des Verts, Salah Bouchekriou, avait animé, à l’hôtel «Ikram» (Dely-Brahim), une conférence de presse dans laquelle il reviendra notamment sur la préparation pour la fête de la petite balle continentale et, partant, des prétentions du groupe qu’il dirige depuis peu (mois de septembre dernier, date de son intronisation à la tête de la barre technique). Objectif assigné : une place sur le podium (lire 2e ou 3e, même si cette dernière position, suggère-t-il, serait la plus plausible avec la concurrence d’un outsider aussi redoutable que la Tunisie, le concurrent le plus sérieux de l’Egypte dans la course au titre), le driver national, qui connaît mieux que quiconque les qualités de ses joueurs, semble d’ores et déjà mettre une croix sur leur capacité (moyens limités, préparation inadéquate et entamée bien en retard) à préserver la couronne arrachée en 2014 à Alger avec le soutien tellement décisif de leurs fans, dont l’apport fera la différence lors des grandes confrontations. Pour Bouchekriou donc, le message est clair à l’intention de l’opinion à laquelle il ne veut «pas mentir», le challenge relevant même de l’impossible: « Il ne faut pas se voiler la face. Remporter la coupe d’Afrique ? Plus que difficile. Il serait honnête de dire qu’on luttera, avec nos armes, pour une place sur le podium et décrocher un billet pour le prochain Mondial, un prestigieux tournoi qui nous convient». Les J.O de Rio ? Pour Salah Bouchekriou, la conclusion, à l’avance, est non. A oublier (précision osée par la rédaction) tant il sera presque impossible de lutter à armes égales face au tandem égypto-tunisien qui devrait, à suivre son raisonnement (à moins qu’il ne brouille les pistes afin de mettre en confiance ces deux favoris et éloigner la pression de ses poulains) régler la course au rang de nouveau N°1 du continent au cours d’une finale prometteuse qui leur ouvre les bras. Manque d’ambitions de la part d’un technicien qui semble savoir ce qu’il veut et où il veut aller après avoir vu sa première mission, sa mission principale, limitée à remettre de l’ordre dans la maison après la leçon du Mondial du Qatar où les Verts, dépassés par les évènements, y laisseront leur âme. Verront leur prestige notablement affecté. Une équipe sur la pente raide, sérieusement déstabilisée sur le plan mental et en manque de repères. Démobilisée même. Qu’en est-il au sortir des trois stages organisés avant de passer aux choses sérieuses et cette messe africaine où il s’agira, toujours selon les responsables techniques, à redonner vie à l’équipe, en mettant particulièrement l’accent sur le volet psychologique et la volonté affichée de ne pas se rater cette fois et assurer, au moins, une place parmi l’élite universelle lors du prochain Mondial de la discipline. Une équipe, et c’est la bonne nouvelle, requinquée quelque peu. Promet de belles choses. «Perturbés au départ par l’absence de nos professionnels dont on a pu bénéficier par la suite du précieux apport, nous avons pu rectifier le tir et donner à notre préparation de meilleures assises en menant un travail en profondeur, l’aspect mental ayant constitué la priorité des priorités, l’urgence même. De notre voyage en Tunisie, à celui de la Slovénie, notre ultime étape, on a pu redonner du rythme aux joueurs qui, et mis dans des conditions compétitives, ont fait de gros progrès au triple plan physique, tactique et mental. Pour s’en convaincre, la satisfaction tirée du dernier stage de Slovénie et ce match parfait, de référence, face à l’équipe nationale de ce pays qui a vu nos attaquants se mettre en évidence en bouclant la partie avec 29 buts bien que, à l’arrivée, on a perdu. Devant une aussi belle équipe européenne, tenir le coup et connaître une telle réussite offensive nous a fait gagner en confiance. Fait grandir le groupe et nous pousse à entrevoir la suite avec sérénité», dira le successeur de Zeguili. Parmi les craintes exprimées dans ce point de presse, ce problème de gardien de but qui fait que la succession de l’excellent Slahdji, un des artisans du triomphe d’Alger, qui laisse un grand vide dans ce secteur stratégique, tarde à se confirmer. Un maillon faible à l’origine peut-être de la réserve exprimée par le staff technique, même s’il compte sur le talent montant d’un Bouhenna qui se veut rassurant en promettant d’être «utile, voire décisif pour l’équipe.» Des regrets ? Que des pièces maîtresses de la trempe des «Chahbour et Kâabeche manquent à l’appel.» A souligner que les Verts évolueront dans le groupe «A» en compagnie de l’Égypte (le 1er obstacle dès ce soir, dans une ambiance que l’on imagine), le Maroc, le Gabon, le Nigeria et le Cameroun. Jouer d’entrée de tournoi les «Pharaons ?». Pour Bouchekriou, qui se veut optimiste malgré tous les problèmes (il risque de coacher ses poulains à partir des tribunes à cause du conflit qui le lie à la fédération bahreïnie dont il dirigeait la sélection), il ne faut pas donner plus d’importance à ces retrouvailles avec les Egyptiens. Un match «ordinaire», sur le quel il se refuse de «trop se focaliser», d’autant plus que, estime-t-il, «la suite de la compétition ne dépend pas de cette entame contre le pays hôte». Bien jouer, être au rendez-vous et boucler le 1er tour en bonne position pour espérer s’inviter dans le dernier carré et voir venir.
Par Azouaou Aghiles