Accueil ACTUALITÉ Crise libyenne : un chaos difficile à extirper

Crise libyenne : un chaos difficile à extirper

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La crise libyenne et la situation chaotique, générée par les combats qui se poursuivent entre les forces gouvernementales et les milices extrémistes, font craindre le pire pour le pays et de leurs conséquences gravissimes sur l’ensemble de la région. Risque de déstabilisation pour toute la région, si le dialogue inter-libyen peine à se lancer. Annoncé par le chargé de la question libyenne aux Nations unies, Bernardino Léon, pour le 5 janvier  de la nouvelle année, le dialogue inter-libyen est tributaire du cours des évènements sur le terrain, mais aussi des déclarations de responsables régionaux et internationaux, appelant à une intervention militaire étrangère en Libye. Faisant fi des efforts consentis, et en cours, en direction des Libyens pour les amener à régler leurs différends par voie de dialogue, et non par la voix des armes et le bruit de bottes. Alger, qui n’a cessé depuis l’avènement de la crise libyenne d’appeler à une solution politique entre les Libyens, continue dans ce sens avec le soutien, notamment, des Nations unies et l’Union africaine. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, n’a cessé de rappeler, au terme de ses rencontres avec ses homologues d’Égypte, de Tunisie, du Tchad et du Soudan, pour ne citer que ces derniers, que «l’Algérie ne croyait pas aux solutions militaires pour la résolution des crises politiques, dont souffrent les pays voisins, à l’instar de la crise libyenne». Approche qui a pu se traduire, lors du Sommet d’Alger des pays non-alignés, en marge de ses travaux, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, en présence de leur homologue libyen, a lancé la voie politique pour le dialogue inter-libyen, pour que ce pays retrouve sa stabilité et sa sécurité. Depuis, des efforts, de part et d’autre, ont été consentis, notamment de la part d’Alger, sur fond des sollicitudes des Libyens et de par ses capacités à jouer le rôle de médiateur entre les Libyens. Ceci étant, d’autres acteurs sur les scènes régionale et internationale, tout en appelant à une solution politique, s’emploient en catimini, ou ouvertement, à nourrir les tensions, dans l’objectif d’ouvrir la voie à une intervention militaire étrangère en Libye, par l’étendue et l’ampleur du chaos qui ravage le pays. La crise constitue un risque de déstabilisation pour toute la région, qu’il s’agisse des combats en cours, de la présence des terroristes de Daech, de la circulation massive et incontrôlée des armes de tous genres, et le trafic qui en découle du marché à ciel ouvert des armes dans ce pays, et aussi les conséquences de la mainmise des groupes extrémistes sur les puits pétroliers. En août dernier, c’est l’Algérie qui a pris l’initiative d’appeler à «la création du groupe des États voisins de la Libye, pour trouver une solution à la crise politique dans ce pays frère, à travers le dialogue entre les belligérants», avait rappelé Lamamra. Affirmant dans ce cadre, que l’Algérie «partage avec tous les pays voisins la volonté d’aider les parties libyennes à lancer un dialogue national inclusif qui aboutira à une réconciliation nationale, et consolidera les étapes franchies dans le processus d’édification d’un État d’institutions, entre autres, le Parlement qui a été élu et le gouvernent qui en sera issu». Verra-t-on avec la nouvelle année, qui s’annonce, une réelle volonté politique, notamment de la part des acteurs occidentaux, dans le sens de réunir les conditions pour asseoir un dialogue inter-libyen. Des observateurs et des experts craignent le contraire, expliquant que les causes ayant été à l’origine de leur intervention, dans la crise libyenne en 2011, par l’intervention de l’Otan, demeurent d’actualité sur fond des mutations en cours dans les relations internationales. Pour Bernardino Leon, la situation en Libye peut se rétablir, expliquant dans ce sens «parce que les différences entre les acteurs ne sont pas si grandes, et que la tradition tribale et guerrière n’est pas destructrice, mais qu’elle cherche à résoudre les questions, et non à éliminer l’autre», a-t-il soutenu, dans un entretien qu’il a accordé, récemment, au journal espagnol “El Mundo”
Karima Bennour

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