Accueil ACTUALITÉ COP 21 : semaine marathon pour un accord

COP 21 : semaine marathon pour un accord

0

Un texte a été adopté, hier, par les négociateurs à la Cop21, qui servira de base aux discussions des ministres sur un accord climatique. Le document n’apporte pas les réponses à de nombreuses questions majeures, notamment politiques. La conférence internationale de Paris, sur les changements climatiques, causés par l’intense activité industrielle des pays riches, les occidentaux principalement, atteindra-t-elle l’objectif qu’elle s’est fixée avant son lancement; à savoir un accord contraignant ? Les experts et les observateurs avisés démeurent sceptiques, même après une semaine du début de la Cop 21. Les négociateurs de 195 pays réunis, depuis une semaine à la Cop21, à Paris, ont adopté hier, peu avant l’heure butoir, un projet d’accord sur la lutte contre le réchauffement climatique, à propos duquel, la négociatrice française, Laurence Tubiana dira « on aurait pu avoir mieux». Les négociateurs à la Cop21 sont arrivés à finaliser le document, ce qui est essentiel pour la suite des travaux, selon la négociatrice Tubiana, qui a déclaré « nous avons une base qui permettra d’assurer la continuité des travaux» avant d’ajouter que le texte en question « marque la volonté manifestée par tous de parvenir à un accord la semaine prochaine »a-t-elle précisé. Ce qui sera, en effet, au centre des travaux des ministres des 195 pays participants à la Cop 21 de l’Onu, sur les changements climatiques, qu’abrite la capitale française. Si tout le monde s’accorde à souligner la responsabilité des pays industrialisés dans les bouleversements du climat et des ses conséquences gravissimes sur l’ensemble de la planète, terre, ces pays sont tenus à en assumer la plus grande part, si ce n’est la totale. Et c’est sur ce point que les divergences et les différends persistent, sur fond des tergiversations des responsables politiques des pays riches, à leur tête les états unis. Il est à rappeler que des études et rapports d’experts de l’ONU indiquent que 10 % des habitants les plus riches de la planète «sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2», alors que « la moitié la plus pauvre du globe n’est responsable que de 10 % des rejets polluants.» Les exigences des pays en développement, dont ceux d’Afrique, seront au cœur des débats de la semaine en cours, en l’absence à ce jour d’engagements fermes de la part des pays riches. Au moment ou, les ministres des 195 pays entamaient, hier après midi, leur séance de travail de l’examen du document de base élaboré par leurs négociateurs respectifs, les parlementaires des 167 pays se penchaient sur la question des changements climatiques, en vue d’apporter, leur contribution dans le futur accord de la Cop21. Même si des efforts ont et sont consentis ici et là, pour la préservation et la protection de l’environnement, les résultats demeurent modestes au regard du rythme des changements climatiques. Les pays les plus vulnérables, et non responsables des bouleversements climatiques, subissent le plus ses conséquences. Bouleversements climatiques, désertifications, les déséquilibres des écosystèmes, l’exode des populations. Aussi l’activité industrielle des pays riches, notamment celle des multinationales, dans certaines régions du monde, notamment en Afrique, a été à l’origine de l’assèchement et de la pollution de cours d’eau, de lacs et de nappes souterraines, qu’il s’agisse de l’utilisation en grande pompe de cette eau dans l’activité ou par le déversements de produits polluants et toxiques. Il faut savoir que les terres arides occupent près de 41% de la surface de la terre et elles sont peuplées par plus de deux milliards d’êtres humains, dont 90% habitent un pays en développement. L’activité industrielle au Nord, même si elle est à des milliers de kilomètres, affecte considérablement le climat des pays pauvres et en voie de développement. L’eau qui est la source de vie, l’eau potable est de plus en plus rare, affirment des experts, en indiquant également que d’ici l’an 2025, les prélèvements d’eau « augmenteront de 50 % dans les pays en développement et de 18 %dans les pays développés ». Ce qui aura, avertissent-ils des incidences redoutables sur les écosystèmes et la vie socio-économique des sociétés des pays en développement. Des rapports font état, par ailleurs qu’au cours du siècle dernier, plus de la moitié des zones humides du monde ont été détruites, des espèces actuellement sont menacées dans le monde, dont le nombre dépasse 3 500, dont 25% sont des poissons. L’évaluation scientifique des changements climatiques tient tout particulièrement compte « des répercussions de l’activité humaine » sur le climat et l’écologie de la terre, dont l’intense activité industrielle en est la cause principale du réchauffement climatique. Et les pays vulnérables exigent des garanties sur le financement, promis jusqu’en 2020, qui devront en 2015 atteindre 100 milliards de dollars et connaître, après 2020, une augmentation conséquente. Les chercheurs ont souligné, faut-il le noter, qu’afin que soit maintenue la hausse des températures en dessous de 2 degrés Celsius d’ici la fin du siècle, les émissions de gaz à effet de serre devraient atteindre la barre de zéro, ce qui serait quasiment impossible.

Karima Bennour

Article précédentLa LF-2016, toujours aussi indigeste : le FFS prône l’ abrogation
Article suivantLPP-AADL : Tebboune assure et rassure