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Constantine : Les médias traditionnels à l’épreuve des transformations technologiques et numériques

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De l’édition papier à celle numérique en passant par la radio réimaginée, les professionnels des médias à Constantine tentent « d’apprivoiser » les tendances technologiques et numériques pour s’adapter aux nouvelles exigences de l’information et de la communication et mieux servir les consommateurs.

Ainsi, se réinventer pour se repositionner dans un paysage médiatique en constante évolution semble « la voie la plus prometteuse » pour ces médias, s’accordent à dire universitaires et professionnels du domaine, à la veille de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Dans ce contexte, Hamid Bouchoucha, de la faculté des sciences de l’information, de la communication et de l’audiovisuel de l’université Constantine-3, affirme, dans une déclaration à l’APS, que certains médias, à l’échelle nationale, « sont conscients des profondes mutations » que vit le secteur de l’information et de la communication et œuvrent à s’adapter à ces nouvelles données. « L’inclusion numérique dans le monde des médias, l’instantanéité des réseaux sociaux et la numérisation croissante de la société sont autant de facteurs qui imposent aux médias traditionnels de composer et de s’adapter », a-t-il indiqué. Pour cet universitaire, même si le passage des médias traditionnels vers la numérisation et l’adoption des nouvelles technologies de l’information et de la communication demeure « lent », certains titres de presse « sont plus conscients de la vitesse à laquelle circulent les informations et procèdent à des mises à jour en continu » de leurs sites électroniques, avec des flashs info et des alertes multiples. De son côté, Samir Bouzidi, directeur du journal « Le Quotidien de Constantine », paraissant dans l’Est du pays, estime que certains médias traditionnels sont parvenus à « faire leur mutation à travers une combinaison intelligente entre la version papier et les supports technologiques et numériques ». « L’internet et les technologies de l’information et de la communication constituent un bon amplificateur de l’édition en papier à travers des vidéos à même d’accompagner avec l’image et le son les reportages publiés dans les éditions en papier », souligne-t-il. Pour lui, « quand bien même le monopole de la presse papier cède du terrain, beaucoup de titres vivent pleinement leurs mutations, sont toujours là et gardent un lectorat averti ». Pour sa part, Nardjess Kermiche, directrice générale du quotidien « An-Nasr », édité à Constantine, relève que l’adaptation aux nouvelles exigences de l’information était « la seule alternative », soulignant que le quotidien a opté pour une « adaptation réfléchie plaçant la formation en tête des priorités ». « Au cours des deux dernières années, le programme de formation des journalistes a été axé, dans un premier temps, sur l’écriture web qui s’appuie sur des paragraphes courts, des titres attrayants en plus de la rapidité dans la rédaction et la publication pour passer à la formation du journaliste reporter d’images qui maîtrise, outre l’aspect rédactionnel, les techniques de la prise de vue, l’art de s’exprimer devant la caméra, le montage, le mobile journalisme et la vidéo », souligne-t-elle. La responsable de l’un des plus anciens quotidiens publics d’informations générales du pays a également assuré que, dans le cadre de ce processus d’adaptation, « le quotidien An-Nasr est parvenu à créer une complémentarité entre ce qui est publié sur son site électronique, sa page Facebook et l’édition papier ». « Le site électronique et la page Facebook d’An-Nasr sont alimentés en continu d’actualités et ses développements, tandis que dans l’édition papier des reportages, des enquêtes et des dossiers n otamment sont proposés aux lecteurs », explique Mme Kermiche. Le journal An-Nasr, soutient sa directrice générale, a franchi une « étape importante sur la voie de l’adaptation » en publiant, sur son site électronique, depuis quelques mois, le premier podcast de la presse écrite algérienne, et en lançant au cours du mois de Ramadhan une série de vidéos sur l’art culinaire à Constantine et des reportages sur divers thèmes. Les journalistes d’An-Nasr, composés en grande partie de jeunes et dont les nouvelles technologies de la communication font partie de la vie quotidienne, ont répondu, souligne-t-elle, aux démarches de mutation avec « beaucoup de détermination ». Pour le directeur de la Radio algérienne à Constantine, Ammar Aguib, « les orientations de la Radio versent dans la nécessité de maîtriser les technologies de communication et de les utiliser au quotidien ». « Le besoin d’information impose à la Radio de Constantine, à l’instar de beaucoup d’autres radios, de se renouveler et d’interagir avec leurs auditeurs, à travers la couverture médiatique d’un événement englobant le son, une vidéo, des photos et des articles postés sur la page Facebook de la station », détaille-t-il, soulignant que la radio a investi dans la ressource humaine à travers des formations sur les technologies modernes de la communication pour mieux s’adapter. Pour M. Aguib, les exigences des nouvelles technologies de communication ne doivent pas reléguer en second plan la qualité du contenu. « La rigueur dans le traitement de l’information et la pertinence du contenu doivent guider le travail journalistique », soutient le directeur de la Radio algérienne à Constantine.

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