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CONDITIONS DE DÉTENTION DE SAMIRA MESSOUCI : Le démenti et aveux à demi-mots du ministère de la Justice

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Voulant démentir les accusations du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) quant aux conditions de détention de l’élue RCD de l’APW de Tizi-Ouzou, Samira Messouci, incarcérée à la prison d’El-Harrach pour avoir brandi l’emblème amazigh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a fini par reconnaitre implicitement que celle-ci a bel et bien porté le foulard.

Cependant, pour justifier les faits, le département de la Justice a précisé que ces derniers ont été interprétés d’une façon contraire au contexte de l’incident relayé. En effet, à travers un communiqué de presse, adressé exclusivement à l’APS, dans la soirée d’avant-hier, le département de Belkacem Zeghmati a avoué qu’il a été « demandé à Mme Messouci de se couvrir la tête en passant devant le bloc pour hommes, lors de son transfert vers le tribunal». Selon le ministère, qui affirme avoir mené les investigations nécessaires à ce sujet, « les faits ont été présentés en dehors de leur contexte par conséquent amplifiés d’une façon sensationnelle pour servir à des fins autres que celles déclarées ». «Concernant les détails des faits prétendus, tous ceux qui sont en contact avec les établissements pénitentiaires savent que le port de la tenue traditionnelle ou le non-port du voile sont des libertés individuelles garanties pour tout un chacun et qu’aucun établissement pénitentiaire ne peut imposer le contraire », a encore précisé la même source, avant de noter qu’il « n’a été demandé à Mme Messouci que de se couvrir la tête en passant devant le bloc pour hommes, lors de son transfert vers le tribunal ».
Concernant les examens médicaux pour femmes, le département de Zeghmati a indiqué qu’ils « sont assurés par un médecin (femme) au niveau de leur bloc sauf dans le cas des examens radiologiques qui nécessitent le passage de la patiente devant le bloc hommes ». Ainsi, pour le ministère « cela a été interprété d’une façon contraire au contexte de l’incident relayé et à la bonne foi de l’administration pénitentiaire qui n’a jamais porté atteinte à sa liberté personnelle ni à celle d’autres détenues », ajoute la même source.
Au sujet des allégations selon lesquelles la santé de la détenue s’est détériorée, «nous précisons, ajoute le communiqué, qu’avant son entrée à l’établissement pénitentiaire, la concernée souffrait d’ecchymose au niveau de l’épaule et que le médecin traitant affirme qu’elle se plaint actuellement de douleurs au niveau du coude mais son état de santé est bon, confirmé par un examen radiologique (absence de fracture, d’inflammation ou de complications). Pour ce qui est des conditions de détention, la concernée bénéficie d’un traitement ordinaire sans distinction aucune et tous ses droits sont garantis, ajoute la même source.
Pour rappel, dans un communiqué diffusé jeudi, le CNLD, a dénoncé les conditions de détention des détenus d’opinion, et a affirmé que Samira Messouci s’est vue «imposer le port du hijab» pour recevoir des soins en détention. C’est ce qu’a confirmé sa famille qui fait partie du CNLD. L’information a été largement relayée par les médias et partagée sur les réseaux sociaux.
Rappelons, entre autre, que Samira Messouci, la plus jeune élue en Algérie, a été arrêtée le 28 juin dernier (19e vendredi du Mouvement populaire et pacifique) au niveau du siège du RCD à Alger. Après avoir été présentée devant le tribunal de Sidi M’hamed, elle a été placée en détention provisoire à El-Harrach, le 30 juin dernier.
Lamia Boufassa

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