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Commémoration du premier anniversaire de sa disparition : Le parcours de Hocine Aït Ahmed revisité

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Revisiter les faits d’armes et la mémoire du défunt et grand moudjahid, Hocine Aït Ahmed nous renvoient sur les pages glorieuses de la génération et la révolution de novembre 1954. Ce véritable architecte de la Révolution du 1er novembre et qui a porté sa voix au concert des nations.

C’est, en effet, ce qu’elle a proposé, hier, l’Association Michaal Echahid, à travers une journée d’étude en hommage à cette figure emblématique, tenue à l’occasion du premier anniversaire de sa disparition (23 décembre 2015) au forum du quotidien El Moudjahid. Sous le slogan : Hocine Aït Ahmed : un homme et des positions, les interventions des historiens et compagnons de lutte du défunt sont axés sur le génie et la personnalité de Hocine Aït Ahmed, qui a su façonner la Révolution et aider à son épanouissement. Des témoignages riches, même si les organisateurs de cette journée regrettent l’absence de participation du Front des forces socialistes (FFS), ainsi que son fils, qui serait à l’étranger. L’historien et chercheur dans l’histoire de la Révolution de novembre 1954, Mohamed Lahcen Zeghidi, a axé son intervention sur les contextes national et international, qui ont influé et forgé la personnalité de Hocine Aït Ahmed. Ce qui n’est pas, selon le conférencier, le fait de hasard. Dans la foulée, l’historien a indiqué que « les événements historiques laissent toujours leurs empreintes sur les gens. La naissance de Hocine Aït Ahmed coïncidait avec les dates symboliques de 1926 et 1955 ; l’année 1926 a vu la formation des structures de l’Etoile nord africaine qui a donné un aspect maghrébin au combat politique national.
Et aussi la date du 20 août 1955, les événements dans le nord constantinois, adopté après l’indépendance comme Journée nationale de moujahid ».Le conférencier a insisté aussi sur le rôle de la famille du défunt, en l’occurrence son grand-père et son oncle pour faire élever le sens nationaliste chez Hocine Ait Ahmed. « Ait Ahmed est né dans une famille noble et religieuse ; son grand-père était un savant des sciences religieuses et de la jurisprudence, ce qui lui a fait imposer la sainteté et la respectabilité de par tout le monde. Dès son jeune âge, Hocine a appris le coran, la morale et le respect d’autrui » souligne le conférencier en ajoutant : « son oncle, qui a fait des études universitaires et était promu de l’académie militaire coloniale avec le titre de sous-officier, s’est révolté contre les ordres de ses supérieures et aller rejoindre le maquis aux côtés de ses frères ».La défaite de la France face aux Nazis et le débarquement en Algérie des forces des alliés, ont marqué, selon l’historien, la détermination de Hocine, déjà lycéen au lycée de Ben Aknoun, vers l’indépendance. « Il était très actif dans les organisations sous-terraines estudiantines et était convaincu que la colonisation n’est pas une fatalité » indique le conférencier. Ce qui le poussera après à s’opposer à la décision de Messali el Hadj de participer aux élections organisées par l’administration coloniale par le Parti du peuple algérien (PPA). Saïd Chibane, collègue de l’école avec Ait Ahmed et ancien ministre, a préféré aborder le parcours de Ait Ahmed en tant que lycéen. Malgré son parcours brillant aux études, il n’a pas hésité à contacter les cellules clandestines du PPA et de distribuer leurs publications et à s’engager dans les Scouts musulmans algériens. Et à l’appel de mobilisation lancé par le PPA à cette époque, Ait Ahmed, était le premier à rejoindre le rang des démonstrations. Saïd Chibane a plaidé pour la justesse de combat d’Ait Ahmed à cette époque. Il a nié les écrits selon lesquelles, Ait Ahmed serait contre la langue amazighe, mais la nécessité de concentrer les forces contre le colonisateur, l’ont poussé dans ce choix pour éviter les divergences. Selon Chibane, les événements de mai 1945 constituent un choc et un tournant dans les convictions d’Ait Ahmed. Désormais, il se balança de la lutte politique à l’acte militaire, créant après cela l’Organisation spéciale (l’OS) avec Mohamed belouizdad. Le commandant Lakhdar Bouregaa et membre fondateur, après l’indépendance, du Parti des forces socialistes (FFS) avec Hocine Ait Ahmed, a évoqué le leadership de l’homme et son génie. « Il était le premier à penser de porter notre voix à l’échelle internationale. Il est allé au Caire pour l’adhésion de l’Algérie au Conseil des nations arabes, comme il a été derrière l’ouverture d’un bureau à New York pour représenter le gouvernement provisoire (GPRA) ». Mohamed Bouragaa considère que l’introduction d’une disposition durant les congrès de Bandung (pays des non-alliés) exigeant la libération de l’Algérie du colonialisme français, constituait un miracle pour une nation aussi jeune que la notre. Et à lui d’appeler les générations montantes de s’inspirer de Hocine Ait Ahmed et de ressusciter ses idéales.
Hamid Mecheri

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