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Christiane Taubira ministre de la Justice française : «La lutte antiterroriste doit être ferme et sans état d’âme»

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La ministre française a plaidé pour une solidarité internationale pour affronter le terrorisme, affirmant que la lutte doit être ferme, sans nuance et sans état d’âme.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3 au sujet de la lutte antiterroriste, Christiane Taubira a indiqué que l’Algérie et la France sont déterminées à travailler ensemble, pour lutter contre ce fléau, étant persuadée que pour ce faire, il faut qu’il y ait une solidarité internationale. D’autant plus, a-t-elle souligné que le monde est actuellement confronté à un terrorisme avec un point d’autorité et de diffusion de consignes d’exécutions criminelles. Ce même terrorisme dispose de moyens considérables, parlant plus précisément de Daech qui dispose de portion de territoires, de ressources naturelles, de capacités militaires et logistiques, mais aussi de moyens financiers importants. Rappelant, à ce propos, l’expérience algérienne dans la lutte contre ce fléau et les enseignements qu’elle a pu en tirer en la matière, la ministre de la Justice française a considéré, toutefois, que le terrorisme actuel est d’une autre ampleur, avec un autre mode opératoire et de nouvelles méthodes avec des capacités de terreur et de domination sans précédent, différent à celui qu’a connu l’Algérie. Le travail d’éradication du terrorisme doit se faire, insiste-t-elle, avec une solidarité nationale, «et c’est pour cela que nous nous retrouvons à l’ONU pour adopter ou proposer des solutions». Dans ce domaine et s’agissant de la France, Taubira a affirmé que son pays a proposé une résolution contre le financement du terrorisme qui a été soutenue par l’Algérie. Pour les pays engagés à cette résolution mais qui ne la respectent pas, elle dira, que dans ce cas c’est aux mécanismes de l’ONU de rentrer en action. Toujours dans le même cadre d’idées, l’hôte de la Radio a souligné que dans la lutte contre le terrorisme il ne doit pas y avoir de nuances à prendre, celle-ci doit être ferme, sans état d’âme contre les commanditaires et contre ceux qui exécutent. Par contre, a-t-elle poursuivi, il est nécessaire de gagner la bataille du recrutement, et faire en sorte que Daech ne soit plus en capacité de séduire et de fasciner les jeunes en les entraînant à semer la mort. «Il faut repérer les logiques de radicalisation, les processus de radicalisation, et regarder les outils qui servent à cette radicalisation», a recommandé la ministre française qui estime qu’il faut faire en sorte que les jeunes ne soient pas vulnérables en leur offrant des projets, des perspectives et des possibilités qui soient beaucoup plus stimulants que la promesse de mort. «C’est un travail dont nous sommes bien engagés à faire», a-t-elle affirmé à ce propos. Interrogée, par ailleurs, sur l’amalgame entretenu entre l’islam et les extrémistes religieux, suite aux récents attentats qui ont ciblé la capitale française, la garde des Sceaux française a assuré que son gouvernement avait réagi très vite et avec fermeté envers les auteurs de ces comportements. «Après les attentats de janvier dernier à Paris, nous avons connu une montée contre les musulmans. Nous avons réagi très vite. J’ai, moi-même, diffusé une circulaire demandant aux parquets généraux la plus grande fermeté et la plus grande sévérité sur ces actes-là », révèle-t-elle. Cette circulaire a permis, selon la ministre, de mettre un terme à ces actes qui ont atteint une centaine par jour, quelques jours après les événements. Après les attentats de novembre dernier, bien qu’il y avait eu quand même des actes d’agression contre des musulmans et contre les lieux de cultes, toutefois, reconnaît Taubira ces actes étaient à moindre échelle.
Mais, là aussi, ajoute-t-elle, des consignes ont été données pour que les auteurs de ces actes soient sanctionnés. La ministre française a salué, d’autre part, la qualité de la coopération avec l’Algérie dans le domaine judiciaire, la qualifiant d’excellente. Elle a salué, à ce titre, l’entraide relative aux «procédures douloureuses», liées aux affaires des moines de Tibhirine de l’assassinat d’Hervé Gourdel, ou encore de celle de l’attaque terroriste contre le complexe gazier d’In Amenas.
La ministre a confirmé que certains de ces questions devraient être approfondies lors de la rencontre, qui aura lieu le 21 février prochain à Alger, du Haut comité intergouvernemental, aux travaux auxquels prendront part le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son homologue français, Manuel Vals. Pour rappel, Christiane Taubira est arrivée, dimanche à Alger, pour une visite de travail durant laquelle elle s’est entretenue avec de hauts responsables de l’État et a été reçue par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Ania Nait Chalal

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