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Aquaculture à Chlef : La réduction de la TVA ouvre de nouvelles perspectives pour la filière

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La réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 19 à 9 % pour les projets de production halieutiques va ouvrir de nouvelles perspectives pour la filière, ont estimé de nombreux investisseurs en aquaculture de la wilaya de Chlef.

Les investisseurs locaux qui ont accueilli favorablement cette décision des pouvoirs publics dans le cadre de relance du secteur de l’aquaculture, ont mis en exergue les multiples retombées positives de cette mesure, qui combinée à d’autres actions au plan local, ne manquera pas de se traduire sur le terrain, en terme de production pour satisfaire la demande locale et plus tard l’exportation. « Cette décision est de nature à inciter les investisseurs à orienter leurs gains vers de nouveaux projets d’accompagnement de l’activité d’élevage et d’engraissement de poissons, et d’extension de leurs fermes aquacoles sans avoir à attendre les crédits bancaires requérant des procédures spéciales et de longues durées, comparativement à l’autofinancement », a expliqué Mahfoudh El Makritar, promoteur d’une ferme d’élevage aquacole sur le littoral de Beni Haoua (Nord- est de Chlef). La réduction de la TVA sur les produits halieutiques a « toujours constitué une revendication principale des investisseurs en aquaculture, depuis l’entrée de leurs projets en phase de commercialisation », a rappelé le même investisseur. D’autres investisseurs du secteur ont considéré que cette décision du président de la République est le « reflet de l’intérêt de l’Etat pour le secteur de la pêche », et qu’elle constitue « une réponse » à leur « plus importante préoccupation, ayant entravé le lancement de leurs projets et leur extension ». Un avis partagé par Abed Abderrahmane, expert et ancien cadre du secteur de la pêche, qui a soutenu que cette décision « aura un impact positif » sur l’investissement dans la filière, au même titre que sur l’augmentation de la production, et la baisse des cours du poissons sur le marché local, « à condition qu’elle soit suivie de décision en matière d’investissement local », a-t-il estimé. Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Hicham Sofiane Salaouatchi, avait affirmé, lundi passé, à Boumerdès, que cette décision « aura un impact économique très positif en termes de relance de l’investissement dans les produits halieutiques et leur commercialisation ». Cette décision devra, également, a poursuivi le ministre, « booster le métier de la pêche en adéquation avec le Plan du gouvernement pour accroître la production halieutique », en s’orientant vers la pêche en haute mer et la pisciculture, des activités très importantes et étroitement liées à la sécurité alimentaire du pays.

Aplanir les difficultés pour relever le taux d’intégration national
La wilaya de Chlef fait office de leader national en matière d’aquaculture marine. Elle compte neuf (9) fermes aquacoles sur son littoral. La filière fait, néanmoins, face à plusieurs défis de nature à impacter sa production et son taux d’intégration national, dont notamment l’importation des larves de poisson et de leur aliments, et le financement et aménagement des bases de vie (zones d’activités). Outre la demande croissante dont elles font l’objet dans le bassin méditerranéen, les larves de poissons ensemencées dans les cages flottantes sont importées en devises, et font monter la facture d’importation. À cela s’ajoute le retard enregistré dans la réception des commandes, constituant un véritable défi pour les promoteurs de fermes piscicoles, qui veulent concrétiser des projets complémentaires à la pisciculture et l’engraissement du poisson. Selon Mahfoudh El Makritar, l’importation des alevins de poissons revient à plus d’un million d’euros, pour les besoins de sa seule ferme. Il a exprimé sa disponibilité, s’il bénéficiait de « facilitations et de soutien », a-t-il dit, de « réaliser une écloserie de production d’alevins de daurade royale et de loup de mer à Beni Haoua, avec possibilité de leur exportation vers des pays voisins, au vu de la demande croissante dont ils font l’objet », a-t-il observé. Une démarche encouragée par l’expert Abed Abderrahmane, qui a plaidé pour le soutien des activités des écloseries de poissons et de la production d’aliments, à l’échelle locale, pour « réduire la facture de leur importation en devises », sachant que le coût des aliments des poissons représente un taux de 70% des frais de production, selon la même source. Le même expert a proposé, dans l’attente de la création d’unités locales de production d’aliments de poissons, de « charger l’Office national des aliments du bétail (ONAB), après concertation avec les investisseurs, de l’importation des aliments du poisson, pour les mettre à disposition des pisciculteurs, au lieu de la prise en charge de cette opération par les investisseurs eux-mêmes ». « Un fait qui permettra d’organiser l’opération (importation des aliments), tout en relevant le taux d’intégration national, à l’avenir, après l’entrée en service de ce type d’unités », a estimé M.Abed. Le financement est l’autre problème rencontré par certains projets de pisciculture à Chlef, en raison de la lenteur des procédures de la Banque d’Agriculture et de Développement rural(BADR).  » Le lancement de mon projet prévu sur le littoral de Sidi Abderrahmane, a été retardé à cause des procédures de financement de la BADR, en dépit de toutes les garanties que j’ai présenté » s’est plaint, à ce propos, Tayeb Ben Kada, promoteur de la ferme piscicole « Aquayar », déplorant l’entrave faite à l’extension de son projet à l’avenir. L’APS a tenté à plusieurs reprises de contacter les responsables de la BADR sur le sujet, mais sans résultat. La disponibilité de liquidité est de nature à contribuer à la concrétisation et mise en exploitation de projets aquacoles, en l’espace de six mois seulement, comme c’est le cas pour un investisseur de la wilaya qui a réalisé sa ferme piscicole avec un autofinancement. De nombreux promoteurs de projets en pisciculture ont, également, exprimé leur souhait pour la facilitation des procédures administratives, la délivrance des permis de construction et l’aménagement des bases de vie susceptibles d’accompagner l’activité de l’aquaculture, et de contribuer à l’exportation du poisson à l’avenir. Les doléances et préoccupations des investisseurs de la filière ont été transmises aux autorités compétentes de la wilaya, et du ministère de tutelle, en vue de leur examen et aplanissement, suite à une rencontre qui les a réunie avec des représentants de la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, et de la Chambre de pêche et d’aquaculture, a –t-on appris auprès de ces deux instances. La production aquacole de la wilaya, depuis le début de l’année à fin août dernier, a été estimée à 1.157 tonnes. La wilaya a enregistré l’ensemencement de 7,8 millions d’alevins de poissons, soit un taux de 60% de la totalité des alevins de poisson ensemencés à l’échelle nationale, au titre de huit opérations ayant ciblé deux projets. Il s’agit, selon la chargée du service d’aquaculture, Zahra Sadek, de la société El Makritar qui a ensemencé prés de 6,74 millions d’unités d’alevins au niveau de 25 cages flottantes (équivalant à trois fermes marines), sur le littoral de Beni Haoua (Nord -est de Chlef) La société « Aquayar » a, pour sa part, procédé à l’ensemencement d’ 1,6 million d’autres unités, au niveau de six cages flottantes sur le littoral de Sidi Abderrahmane (Nord-ouest de Chlef).

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