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Après un exode massif : Les habitants d’Islane (Bouira) veulent regagner leur village

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La region de Bouira, à l’instar de plusieurs wilayas du pays, a été touchée de plein fouet par l’exode rural au début du terrorisme durant les années 1990. Des villages entiers ont été fuis par leurs habitants par peur des hordes islamistes armées, comme ce fut le cas dans le village Islane relevant de la commune d’El-Adjiba dans la daïra de Bechloul, à l’est de BouiraEn dépit du programme présidentiel visant le retour des villageois dans leurs villages, les habitants de ce petit faubourg attendent toujours leur part du gâteau. Désormais, que la paix et la sécurité, ont été recouverts et le plan du Président a été lancé il y a plus de dix ans, les citoyens veulent mettre fin à leur exode forcé et retrouver leur village perché à plus de 800 mètres d’altitude seulement. Islane est désormais une colline oubliée et abandonnée par les pouvoirs publics. Les commodités de base, sont littéralement inexistantes. Pas le moindre projet d’électrification rurale, ni réseau d’assainissement et encore moins une route bitumée. Ne voyant rien venir et dans l’optique de pouvoir un jour regagner leur village et retrouver leur vie d’antan, un comité des villageois d’Islane a vu le jour récemment et a décidé d’interpeller le wali de Bouira, via une requête, afin de donner les orientations nécessaires, dans le but de faciliter leur retour et mettre un terme à leur errance.
« Monsieur le wali, nous sollicitons votre bienveillance pour donner des directives aux services concernés pour nous aider à regagner notre village abandonné depuis plus de 20 ans », écrivent les membres dudit comité. Et d’enchaîner en indiquant que plus de 300 familles originaires d’Islane, sont « éparpillées » à travers de nombreux villages tels que Mlaoua, la Crête Rouge, Azakhnoun, et Hagui.
« Certains d’entre nous, ont été pris en charge par des proches, mais on peut se stabiliser plus d’une année dans une même résidence », ont-ils en outre souligné. Pour les rédacteurs de cette lettre de doléances, les villageois d’Islane, font face à certains obstacles pour qu’ils puissent concrétiser leur retour. « L’unique piste d’environ 3 km, qui relie Islane à la route nouvellement goudronnée du village Agouillal, est impraticable, car réalisée en terre battue », est-il précisé. En outre, ce comité attire l’attention du premier magistrat de la wilaya, sur le fait que leur village n’est point raccordé en eau potable.
Condition sine qua non, pour un éventuel retour. « Le château d’eau qui reçoit le captage de l’une des plus importantes sources de cette région dénommée Ifri, est situé à quelque 800 m. Un captage qui alimente le village Agouilal ce qui souligne de manière claire la nécessité de l’intervention de l’Etat pour effectuer un branchement en faveur de notre village », ont-ils préconisé. Toujours dans le chapitre des doléances, ces « exilés » comme ils aiment se faire appeler, mentionnent dans ledit document, l' »absolue nécessité » de l’installation d’un réseau d’assainissement à Islane.
Fait inédit dans la région, ces villageois ne demandent pas d’aides à l’habitat rural, ou un autre plan de relogement, du fait que selon les requérants, leurs maisons n’ont pas été endommagées et que quelques travaux suffisent à les rendre habitables. Selon ledit document, l’ensemble des villageois d’Islane affichent leur « vif désir » de regagner leur village et qu’une opération spéciale « d’accompagnement » comme ce fut le cas durant les années 2000, serait pour eux, un « coup de pouce » salvateur.
Omar Soualah

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