Sur la place de Bône, les cambistes se font, depuis que la police a déclenché une opération coup de poing à Alger, discrets et rares sont ceux qui triturent leurs liasses de billets. La place Gambetta, n’offre plus »ce décor » imposant de jeunes proposant ouvertement le change aux passants souvent apostrophés. À quelques mètres des institutions bancaires nationales, l’euro s’échangeait au vu et au su de tous. Ces derniers jours, c’est en catimini que la devise étrangère est proposée aux invétérés retraités dont certains sont beaucoup plus apostrophés à l’intérieur des agences bancaires… Ces derniers jours avec les départs au petit pèlerinage, en attendant celui de Ramadhan et la période du Hadj, la tendance à la hausse de l’euro est bien entendu connue ces derniers temps, mais n’est plus visible là où elle avait l’habitude d’y être et où des cambistes informels étaient là, du matin au soir, pour activer dans leur nouveau job de vente et d’achat de devises étrangères en particulier. Ici, le fameux billet vert du pays de l’oncle Sam est rarement demandé, il se fait sur commande autant que le dinar tunisien qui s’est fait quand même une place à Annaba relativement à sa demande par des citoyens qui se rendent de l’autre côté de la frontière Est pour passer leurs vacances. Les cambistes qui régnaient bien en maîtres des lieux où chacun d’eux avait bien une place toute désignée se font « discrets » ces derniers temps! Comme quoi, les cambistes informels exercent un commerce florissant, ces derniers restent sur le qui-vive eux, qui, obnubilés par ce gain facile tentent à refiler le maximum d’euros payés au minimum de son cours informel. Des cambistes ont trouvé l’astuce de se poster non loin des banques pour intercepter les retraités pour leur proposer des prix d’achats d’euros avec une plus value de 50 à 60 dinars sur les 100 euros pour leur éviter le «déplacement». Tant mieux pour eux», disent certains, mais, le commerce informel étant proscrit par la loi, les cambistes quant à eux exercent le plus normalement du monde. Ils sont devenus, (ces cambistes) très au fait du cours de l’euro et c’est à croire que tant que les gens achètent, il n’y aura pas de facilitation, on ne vous consentira pas de rabais sur le prix de l’euro qui règne en maître dans la ville des Jujubes. Au niveau des institutions bancaires, le change est quasiment serré. Et c’est à croire que là où le citoyen a réellement droit, l’euro, comme par miracle est indisponible. Dire aussi, que les cambistes sont malins et à la fois rusés pour avoir fixé le prix de l’euro, qui en billet vaut son pesant d’or, mais en pièces, c’est au petit prix qu’ils l’achètent. La vente publiquement de la devise à Annaba est devenue coutumière sauf que quelque part des descentes de police, dans des opérations coup de poing, interpellent des cambistes, leur saisissant d’énormes sommes d’euros. Comme par hasard, ces derniers reviennent juste après sur le terrain, la vente de l’euro pour eux étant devenue une seconde nature dont ils ne peuvent s’en passer. C’est autant dire que chaque jour de nouveaux cambistes, entre leurs mains de grosses liasses de nos billets de 1000 ou 2 000 dinars rodent sur la place épiant ces pensionnés d’outre-mer pour leur acheter leurs euros à bas prix. Les retraités semblent être les fournisseurs providentiels du marché de la devise ici, à Lalla Bouna. La tendance est aussi à la commande d’euros auprès d’amis rentrant de l’étranger, c’est proposé à moins que devant la grande poste, c’est sûr, où 15 billets de 1000 dinars sont échangés contre un seul…Et loin était le temps où les 1000 francs français, répétons-le encore une fois, valaient 400 dinars algériens! Si ce temps revenait… Le mot change ferait partie d’un autre langage…
Khadidja B.
