L’agenda diplomatique du mois de mai n’a pas été de tout repos pour le ministre des AE, Ahmed Attaf, entamé par une série de rencontres et d’entretiens avec ses homologues de pays impliqués de près ou de loin dans les crises actuelles, entre États pivots dans l’ordre des relations régionales et arabes. Le corps diplomatique algérien n’a pas attendu la tenue du Sommet arabe de Djeddah pour s’affirmer et s’imposer dans la concertation arabe, en tant que leader régional et plaque tournante incontournable dans la prise de décisions. Alors que plusieurs événements ont caractérisé les nouveaux enjeux géopolitiques, dont le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe et les conflits armés au Soudan, Attaf a réitéré depuis l’Arabie saoudite le soutien de l’Algérie à une initiative arabe commune dans la résolution des crises régionales, celles du Yémen, de la Libye et de la Palestine, entre autres. Bien avant la tenue hier de la 32e session du Sommet arabe de Djeddah, Attaf avait rencontré la ministre libyenne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Najla Al-Mangoush, avec qui il avait abordé « les questions liées à l’ouverture des deux points de passage frontaliers, terrestre et maritime et aérien, les investissements, la gestion des eaux souterraines, l’évolution du problème sahraoui et les hostilités au Soudan ». Au cours de cette rencontre, le MAE algérien avait réitéré « l’engagement de l’Algérie à soutenir la stabilité et l’unité de ce pays frère par le consensus entre ses enfants, pour avancer dans l’organisation des élections législatives et présidentielles ». Concernant les relations bilatérales, les deux diplomates ont convenu d’« intensifier les efforts conjoints et renforcer la coopération dans divers domaines ». Quelques jours plus tard, à la veille des réunions ministérielles préparatoires du 32e Sommet arabe de Djeddah, Attaf a entamé une série de rencontres, à l’instar de celle tenue avec son homologue égyptien, Sameh Choukri, en marge de laquelle les deux représentants diplomatiques ont évoqué « les moyens de renforcer les relations bilatérales, ainsi que les différents dossiers régionaux d’intérêts communs ». À l’issue de cette réunion algéro-égyptienne, Attaf et Choukri ont communément approuvé l’urgence de « redoubler d’efforts afin de créer une nouvelle dynamique pour une entraide et des concertations développées sur les questions arabes et africaines ». Le même jour, Attaf s’est entretenu avec son homologue tunisien, Nabil Ammar, avec qui il a évalué « le progrès réalisé en matière d’accomplissement des préparatifs des prochaines échéances bilatérales », notamment
« la Grande commission mixte algéro-tunisienne ». Deux rencontres évocatrices de la nouvelle vision de l’État algérien sur les questions arabes sensibles, suivies de deux autres rencontres avec le MAE du Liban, Abdallah Bou Habib, et le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et des Expatriés du Royaume de Jordanie, Ayman Safadi. Avec le ministre libanais, Attaf s’est concerté sur la crise politique au Liban et les perspectives permettant de trouver une solution consensuelle qui mette fin à l’impasse politique et facilite l’élection d’un nouveau président dans ce pays. Quant au ministre jordanien, ce dernier a approuvé les propositions d’Attaf sur « les différentes dimensions des relations bilatérales entre les deux pays frères et les derniers développements dans le monde arabe, en particulier les perspectives de renforcement de l’action arabe commune pour contribuer au règlement des répercussions de la crise syrienne et à l’intensification des efforts visant à mobiliser davantage de soutien à la cause palestinienne sur les plans régional et international ». Présidant mercredi à Djeddah la réunion de la commission ministérielle arabe de soutien à l’État de Palestine, Ahmed Attaf a appelé à « appuyer les efforts de l’État de Palestine pour obtenir davantage de reconnaissances et être membre a part entière au sein de l’ONU, à tenir une conférence internationale pour la paix et garantir la protection internationale au peuple palestinien ». Intervenant à la quatrième session du Comité de concertation politique algéro-saoudien, le ministre algérien et son homologue saoudien, le prince Faïsal bin Farhan bin Abdullah Al Saud, ont convenu « d’intensifier et d’approfondir la communication et la coopération entre les deux pays, en vue d’augmenter le volume des échanges commerciaux et des investissements d’une manière qui profite aux deux pays et préserve leurs intérêts conformément aux priorités des deux parties ». Au niveau arabe, les deux diplomates ont mis l’accent sur la nécessité de « défendre les causes de la nation arabe, dont la cause palestinienne, la guerre au Soudan, les conflits en Libye, ainsi que l’escalade des menaces terroristes dans la région du Sahel et du Sahara ». Par ailleurs, notons qu’un certain nombre de dirigeants de pays arabes ont afflué en Arabie saoudite jeudi, afin de participer au sommet de Djeddah, qui a débuté hier, dont le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohamed El Menfi.
Hamid Si Ahmed
