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À L’APPROCHE DU NOUVEL AN : Quelles perspectives pour l’Algérie sous le président Tebboune ?

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À l’approche du nouvel an 2020, qui avance à pas de géant, les Algériens las de la gestion catastrophique des affaires du pays, qui a fait de la patrie, une Nation à la traine sur tous les plans, aspirent depuis des mois maintenant, à un renouveau global, un avenir prometteur, une vie décente, en rupture avec les anciennes pratiques, où la corruption, les dilapidations des biens publics, et le favoritisme, sont érigés en constantes nationales, au détriment de l’intérêt de tout un peuple.

Avec l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État, certes, dans un climat tendu, marqué par un rejet de ce scrutin : un dialogue « inclusif et consensuel  » et surtout, armé d’une réelle volonté politique de sortie de crise, avec toutes les forces vives du pays, partis politiques, société civiles et le mouvement populaire, est une condition « sine qua non » pour la réussite de toute son entreprise, politique, économique et sociale.
Son retour sur la scène politique après avoir été éjecté après un passage éphémère à la tête du gouvernement, en raison de sa tentative de mener une opération « main propre », est dû, en grande partie, au mouvement populaire et citoyen en marche depuis plus de neuf mois, sans fausse note. Abdelmadjid Tebboune est peut-être jugé l’homme de la situation, en dépit du fait que certains de ses proches sont poursuivis pour des affaires de corruption. Mais l’homme, qui se dit lui-même victime du système, a déjà tendu la main à la protesta pour un dialogue en vue de trouver ensemble une sortie de crise. Dans le fond, l’initiative du Président fraichement élu, mérite d’être saluée, mais elle ne doit, en aucun cas, être une fin en soi, mais un vrai tournant pour une Algérie de demain, où chaque Algérien s’identifie. Pour y arriver, le président Tebboune devra jouer la carte de l’apaisement, en libérant les détenus politiques et d’opinion de l’après-22 février, en guise de la sincérité de son offre.
À titre d’illustration de l’importance de cette démarche, le panel de Karim Younès, ayant mené des consultations avec une partie de la société civile et autres partis politiques sans ancrage n’a pas désamorcé la crise, bien au contraire. La raison est toute simple : c’est que le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, avait alors promis d’emprunter la voie de l’apaisement, comme souhaité par les membres du panel, dont la libération des détenus. Mais le chef de l’État major Ahmed Gaïd Salah, avait alors rejeté les préalables posés au dialogue, notamment la relaxe des détenus, et Bensalah a dû, alors abandonner cette option, et la révolte s’est accentuée depuis, la répression aussi.
La libération des détenus «injustement incarcérés», serait le chemin le plus court pour le président Tebboune, pour avancer dans son chantier de l’édification d’un État de droit.
Le nouveau locataire du palais d’Elmouradia est certainement conscient de la complexité de la situation, dont il a hérité, d’où la nécessité, pour lui, d’opérer un profond travail d’assainissement pour mener le pays à bon port.
En plus d’un dialogue sincère et inclusif, la poursuite de la lutte contre la corruption, la refonte de la Constitution et la loi électorale, comme promis, lors de sa campagne électorale, le président Tebboune devra également s’attaquer au redressement de l’économie nationale. Une économie moribonde, non compétitive et toujours dépendante de la rente pétrolière à 95%. L’informel constitue aussi une vraie menace à l’économie du pays, auquel le premier magistrat du pays devra s’attaquer.
Le ver est déjà dans le fruit, et le président Tebboune devra agir en urgence, pour le déloger afin de remettre l’économie sur les rails. À ce sujet, les indicateurs macroéconomiques sont plutôt terrifiants, et donnent l’alerte sur un déficit du Trésor public qui dépassera l’an prochain, 2430 milliards de DA, pour tourner autour de 2900 milliards en 2021, alors que la masse salariale des travailleurs et des cadres de l’emploi étatique, qui s’élève à plus de 4 890 milliards de DA en 2020, va monter pour atteindre plus de 5000 milliards de DA en 2021 et 2022. Pour les réserves de changes, elles sont de l’ordre de 50 milliards de dollars. Un seuil critique, selon les spécialistes.
L’élu Tebboune, appuyé de spécialistes, aura également à faire face à un autre défi de taille. L’ancien système, sous le président déchu, Abdelaziz Bouteflika, a dévalorisé la notion du travail qui, à travers une armada de textes et autres formules Ansej, Cnac, dont l’objectif essentiel est l’achat de la paix sociale, a brisé la sainte alliance traditionnelle, qui fait que l’homme doit retrousser ses manches pour survivre. L’ère Bouteflika a donné naissance à beaucoup de nouveaux riches, sans y avoir réellement « bossé » une seule fois. L’équipe de Tebboune devra aussi s’étaler sur cette question pour replâtrer les innombrables dégâts légués par son prédécesseur. Pour relever tous ces défis, entamer des réformes solides, et jouer sur tous les fronts, pour apporter des solutions à la crise multiforme, dont l’économie. Le nouveau Président devra lutter sans relâche contre le crime économique, et devra frapper avec une main de fer contre tous les contrevenants. Le président Tebboune, du haut de ses 74 ans, peut incarner la fin d’une époque, menée par une bande qui s’est enrichie sur le dos des Algériens, et le début d’une nouvelle ère, porteuse de nouvelles mœurs et pratiques politiques, économiques et sociales pour le pays. Tout est question de volonté politique.
Brahim Oubellil

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