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Air Algérie : Boudjema Talai prône le modèle militaire

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Fraîchement désigné à la tête du ministère des Transports, Boudjema Talai a indiqué, hier, au Conseil de la nation, vouloir apporter du nouveau dans ce secteur qui connaît une situation de crise, de par les multiples problèmes posés au sein de la Compagnie aérienne nationale, Air Algérie. Intervenu à l’issue des débats consacrés au projet de loi régissant l’aviation civile, le successeur d’Amar Goul s’est montré disposé à s’attaquer à la crise qui secoue le secteur aérien. Le ministre a tenu à répondre à la question du sénateur Salah Derradji, qui a soulevé le problème de dysfonctionnement général chez Air Algérie, en proposant la création d’une École nationale de l’aviation civile pour prendre en charge la formation de son personnel navigant. Talai Boudjema, tout en se montrant réceptif à cette idée, a indiqué qu’il va interroger le ministre des Finances sur la possibilité de réaliser un tel projet. Plus encore, a-t-il assuré, cet établissement formera, non pas seulement les pilotes et leur assistants, mais aussi les personnes intervenant dans les opérations de contrôle au niveau des aéroports. «La création de cette école est tributaire de l’accord du ministère des Finances et de celui de la Défense», a-t-il néanmoins fait remarquer. Si le premier secteur cité est directement concerné du point du vue notamment du financement de ce projet, qu’en est-il de celui de la Défense ? À cette interrogation qui s’impose, le ministre a expliqué qu’il compte copier le modèle de l’Institution militaire nationale dans la formation des effectifs navigants civils. Ainsi, devant les membres du Sénat qui ont évoqué la question des dépenses publiques, liées entre autres à la formation du personnel de la Compagnie aérienne nationale à l’étranger, le ministre a justifié ce choix non pas du point de vue financier, mais de la rigueur et de la discipline, gages, selon lui, de la sûreté et de la sécurité aériennes. «On va former nos personnels civils conformément à la discipline et la rigueur de l’Armée nationale», a-t-il dit à ce propos, allusion faite aux nombreux incidents enregistrés par Air Algérie durant ces derniers mois. Selon le ministre, cette formation suivant le modèle militaire atténuera même les mouvements de grève enclenchés par le personnel de la Compagnie aérienne nationale, a-t-il indiqué, allusion faite aux débrayages ayant émaillé récemment Air Algérie.

«Il n’y aura pas d’interférence dans la gestion d’Air Algérie»
Incombant, sans le dire ainsi, les défaillances de gestion ayant induit à la crise qui a frappé de plein fouet le transport aérien, le ministre a déclaré que dorénavant la politique de recrutement se fera sur la base de compétence. En effet, Air Algérie a enregistré plusieurs carences, tels que les retards de vols, crashs et incidents au niveau des aéroports etc. «On est en Algérie, on sait comment sont désignés les gestionnaires, et comment sont recrutés les personnels», a-t-il ajouté, avant d’assurer que, désormais, l’on recrutera des universitaires et l’on leur donnera la chance d’évoluer à l’intérieur de l’Entreprise avant de les engager définitivement». Selon lui, l’environnement de travail tel qu’il se présente au niveau d’Air Algérie est «hostile» aux compétences et aux universitaires. Pour pallier à cette résistance d’un personnel ayant travaillé des années à l’intérieur d’une compagnie nationale que le ministre qualifie de «vieille entreprise publique», il a expliqué que les nouvelles recrues seront forgées pendant un temps, et voir si elles seraient acceptées par les autres dans le milieu du travail. Pour lui, une fois la personne est intégrée, elle sera recrutée manifestement. S’agissant de la question de la gestion de la Compagnie nationale, le ministre a affirmé qu’«Air Algérie et son cadre dirigeant auront une totale autonomie de gestion», a-t-il fait clin d’œil au nouveau P-DG de l’Entreprise aérienne publique, Mohamed-Abdou Bouderbala, successeur de Mohamed-Salah Boultif. Le membre de l’éxecutif a déclaré à ce propos : «Je veillerai personnellement à ce qu’il n’y ait aucune interférence dans la gestion des responsables de la Compagnie».

Pour des prix évolutifs
Interpellé, quant à la cherté des prix pratiqués par Air Algérie, Boudjema Talai a reconnu cet état de fait. En effet, dans son discours, le ministre des Transports compte sur une politique pratiquée par les compagnies étrangères, afin de revoir à la baisse les tarifs, lesquels, a-t-il indiqué, «sont très chers par rapports à la moyenne mondiale». Celui qui a pris la place de Ghoul a révélé qu’il va mettre en concurrence les deux entreprises nationales, Air Algérie et Tassili Airlines, pour des prix plus évolutifs en fonction de l’offre et de la demande, comme cela se fait partout ailleurs, a-t-il indiqué. En effet, il a affirmé que d’ores et déjà un accord sera passé entre les deux Entreprises et sa signature devra intervenir, selon lui, cette semaine, ou au plus tard la prochaine. Cette démarche restera, selon Talai, la seule qui pourrait concourir à la baisse des tarifs qui profiteront aux voyageurs.
Farid Guellil

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3 Commentaires

  1. En esperant que ces projets soient mener a terme
    On souhaite du succes a notre ministre de transport Talai et tout son staff dans ces projets.

  2. معالي الوزير السيد بوجمعة طلاب مقتنع انه يغير اشياء كتيرة في قطاع النقل انه عمل في قطاع المعادن حيث يشهد له الجميع انه كان في مستوى المسؤولية التي كان فيها وهو كدالك انسان يعمل من اجل الحوار الدايم

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