Accueil ACTUALITÉ 9E VENDREDI DE MARCHE : Le peuple ne veut rien céder

9E VENDREDI DE MARCHE : Le peuple ne veut rien céder

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Pour le neuvième vendredi, la mobilisation des citoyens n’a pas baissé d’un cran et ce, malgré la fermeture du Tunnel des facultés d’Alger par les forces de l’ordre, la première fois depuis le déclenchement des manifestations pacifiques le 22 février dernier. L’utilisation de gaz lacrymogène à l’intérieur de ce tunnel, vendredi dernier, a été derrière cette décision. Pour éviter des dérives, le boulevard Mohamed 5 n’a pas été barricadé par les forces de l’ordre comme d’habitude, les marcheurs ont été autorisés à continuer leur marche jusqu’à Telemly, vers les hauteurs d’Alger.

En effet, une marche imposante et pacifique a été organisée pour réclamer le départ du système politique en place. Des milliers de manifestants ont exprimé, hier dès la première heure, leur engagement à poursuivre le mouvement de protestation jusqu’à la consécration de la souveraineté populaire. Le mouvement de protestation populaire a été confronté à plusieurs défis, l’un d’entre eux était de donner une réponse aux multiples événements qui se sont succédés, ces derniers jours, notamment la conférence nationale convoquée par le chef de l’État intérimaire, Abdelkader Bensalah, ainsi que la démission de Tayeb Belaïz de la tête du Conseil constitutionnel, et son remplacement par Kamel Fenniche, le départ de Mouad Bouchareb du FLN, les messages forts de Gaïd Salah, l’opération des services de sécurité contre des étudiants à l’intérieur de la fac de Saïd Hamdine à Alger… etc.

Les Algériens refusent le fait accompli
Il est utile de signaler que ce 9e vendredi était chargé en slogans très critiques, qui évoluent en fonction des évènements, puisqu’il intervient après une série de répression durant toute la semaine dernière.  » Pacifique, pacifique, nos revendications sont légitimes »,  » halte au mépris », « Ô Ben M’hidi et El Haouès, un marocain à la Présidence », ou encore  » la France est l’ennemie de l’Algérie hier, aujourd’hui et demain », et pleins d’autres slogans hostiles au pouvoir ont été scandés et écrits sur des banderoles. À travers ces messages, le peuple a, une nouvelle fois, rejeté toutes les propositions faites par le système conduit par Bensalah. Déterminés, percutants, les Algériens se sont imposés, ils refusent catégoriquement d’abdiquer et d’accepter le fait accompli. Dans la matinée d’hier, la place de la Grande-Poste, devenue un symbole de la révolution pacifique à Alger, depuis le 22 février dernier, a été déjà occupée par les manifestants. En revanche, le dispositif de sécurité était très dense dans toutes les rues d’Alger mais souple notamment, s’assurant même de la fluidité de la circulation sur les grands boulevards.
À la place du 1er-Mai, la foule a commencé à affluer en début de l’après-midi. L’impressionnant dispositif de sécurité mis en place essaye de contenir la foule, scandant des slogans contre le président intérimaire, autour du rond-point. L’opération se passe dans la bonne entente, au point que des membres du service d’ordre de la manifestation s’occupaient de réguler eux-mêmes la circulation. La rue Hassiba-Ben Bouali commence également à grouiller de monde drapé du drapeau national pour converger vers la Grande-Poste, lieu emblématique du «Hirak». À la rue Didouche-Mourad, le décor n’est point différent. Des milliers de manifestants descendent jusqu’à la place Audin, mais sans oublier de faire une halte au niveau du quartier Ferhat-Boussaâd, devenu, au fil des vendredis de contestation, le lieu de rencontre des créateurs de slogans servant à donner du souffle et de la voix aux milliers de manifestants.

Les manifestants refusent d’être représentés
Les balcons et les façades sont couverts de banderoles portant des slogans d’une étonnante créativité. Sous le drapeau, des dizaines de jeunes, drapeaux amazighs et algériens mêlés, scandent : «Oulach smah oulach !» (Pas de pardon !). À quelques mètres de là, une tribune est improvisée. À côté d’un escabeau, des manifestants attendaient leur tour pour prendre la parole devant des manifestants qui en redemandaient unanimement le départ du système. Chacun y allait de sa préoccupation, les uns demandant une assemblée constituante, les autres à ne pas dévier du caractère pacifique de ce mouvement. Certains ont même refusé qu’il y ait des représentants du peuple lors de la tenue de la conférence de Bensalah, lundi prochain.

Un petit mouvement de panique
À la Grande-Poste, rien ne semblait dévier la foule, imposante, de sa trajectoire. Des grappes de manifestants occupent le parvis, ainsi que la devanture de l’immense immeuble de l’ancienne poste. Des banderoles colorées et aux mots d’ordre variés ornent les lieux. Pour la plupart, elles exigent «le départ des deux B restants». La foule scande même, en guise de slogan «Bensalah, dégage !». Toutefois, un petit mouvement de panique a été constaté vers 13h00, au niveau du tunnel, à cause de la présence d’une équipe de la police scientifique, mais sans suite, car les choses ont repris leur cours normal.
Med Wali 

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