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2015 : Une autre page en clair-obscur pour le sport algérien

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On chasse le naturel, il revient au galop. Des hauts et des bas. Plus de hauts que de bas et des promesses vite étouffées. 2015 a vécu, bonjour 2016 et ses incertitudes. Les peurs et les angoisses qu’il suscite déjà au sein d’une opinion sportive (pas seulement d’ailleurs) se préparant toujours au pire. Une seconde nature ? Seulement l’impression bizarre que l’on reprend toujours les mêmes travers pour les mêmes résultats.

Circulez, y a rien à voir ?
Retour, tradition consacrée à l’heure des bilans, et on ne fait pas exception en Algérie également, sur un autre exercice sportif à mettre encore une fois aux oubliettes. L’année sportive 2015. Une page à vite tourner. Où l’on ne retient pratiquement rien de bien concret, le statu quo étant toujours de mise, les travers inévitables puisque dans la peau. Une seconde nature d’un personnel dépassé par les gros bouleversements qui agitent la planète, pas seulement de ce côté-ci d’un domaine confinant au phénomène universel. En tout cas loin devant les préoccupations politiques n’intéressant plus grand monde, le sport en général, et le football (l’incontestable roi) en particulier, trônant allègrement au sommet de la vie quotidienne. Sport national. On en reparle bien évidemment en cette fin d’année marquée, comme les précédentes, et tout le monde s’y attendait, d’une pierre noire. Ne laisse pas beaucoup de bons souvenirs, les événements qui l’ont rythmée confirmant, malheureusement, la tendance que l’on fait du surplace. Le train n’avançant pas dans le bon sens ou le sens voulu. Et donc, n’en déplaise aux démagogues et autres mauvais génies de tous bords qui tiennent en otage (le ballon rond, rebondissant toujours aussi mal chez nous malgré quelques petites éclaircies vite assombries par des comportements d’un autre âge à l’heure d’un professionnalisme débridé et sans réels garde-fous) le mouvement sportif national, recule. N’annonce pas que du bon. 2015. Copie conforme à 2014. Nous donne (on veut bien se tromper mais les choses ne bougent pas) déjà un aperçu sur ce que sera l’année 2016 que l’Algérien accueille (dans tous les domaines) la peur au ventre, les nouvelles sur le front social, avec un contexte économique en constante dégradation et menaçant, nous «promettent» les spécialistes, des pans entiers de la société de précarité, n’étant pas loin s’en faut, rassurantes. Le sport n’échappant pas à la tendance, on peut croire, voire craindre, des moments difficiles. Et pas seulement en termes de résultats techniques et de représentativité internationale déjà peu reluisants. Autant d’interrogations justifiées (de nouveaux problèmes, inextricables apparemment, s’invitant largement à un quotidien lourd à porter et confinant à la déprime généralisée) n’inspirant pas à l’optimisme même si l’on nous prie éternellement mais sans trop de conviction, à croire à une prochaine embellie que ne peuvent toutefois pas confirmer les exploits réalisés par-ci, par-là et qu’on agite (pour les raisons que l’on sait) en autant de trophées vite rattrapés par la réalité d’un terrain sans concessions. Des chiffres ou statistiques qui, dans leur froideur, laissent rarement de la place au doute. A des doutes collant désespérément à la peau d’une opinion ayant fait définitivement le deuil de toute forme de sérieux (qui a dit professionnalisme ?) lorsqu’il s’agit de travailler sur le long terme, le concept (pompeux) de formation si cher à nos décideurs (les présidents de nos si décriées associations sportives n’étant pas un modèle dans le genre ni un exemple à suivre) laissant place à une «philosophie» clairement portée sur le bricolage et l’amateurisme. Deux notions expliquant pour beaucoup, pourquoi l’on aime toujours tout effacer, redémarrer de zéro avec pour seuls atouts, des promesses difficiles à tenir. Jamais tenues d’ailleurs, d’où une situation confinant au gaspillage des ressources humaines en dépit d’une manne financière (ah ces fameuses subventions étatiques qui font courir en plus de la lutte féroce aux postes de responsabilités ouvrant bien des voies ou portes- pas la peine de les défoncer- ouvertes à tous les vents, des tremplins sinon des opportunités pour une meilleure situation sociale et les gros dividendes qui vont avec, tant de monde), le tout, assaisonnée à une sauce bien locale, dans une opacité (le football reste l’exemple vivant) encourageant tous les dépassements s’accompagnant, à chaque fois, de semblants de redéfinition de stratégies dont on vérifie à l’arrivée (les bilans de fin d’année ne servent pas qu’aux vœux, rarement les meilleurs, de circonstance) les dégâts, les luttes intestines (elles expliquent en partie ou en gros la résurgence de la violence) ne se faisant pas sans heurts.

Espoirs et … «espoirs»
Une question grave cristallisant, on l’imagine bien (ça arrange tant d’affaires) les débats en cours dans un paysage sportif en besoin pressant d’une opération de salubrité publique promise de longue date mais sans cesse reportée (immenses intérêts en jeu ?) à des délais indéterminés. Dans cet esprit (tout le monde fait tout et n’importe quoi), de nouveaux comportements se sont créés, les lignes de convergences pour les champions du statu quo (qui font mine de s’affronter de manière à détourner le regard sur nombre de transactions douteuses, à quand finalement l’entrée en activité de cette autorité morale qu’est la DNCG qu’on annonce pourtant avec grand bruit sans qu’on en voit le bout du nez ?) et nous convient, année après année lamentablement ratées, à une drôle de pièce de théâtre dont ils écrivent le scénario. Tiennent bien en main leurs marionnettes. S’offrent des passerelles, de nouvelles donnes en mesure de sauvegarder leurs immenses privilèges acquis à l’ombre d’un pouvoir (des postes de présidents peu coûteux et très rentables) rarement contesté. à quand donc une nouvelle grille de lecture du «jeu» (c’en est un et il est rentable sur tous les plans) sportif chez nous ? 2015, qui s’achève (heureusement ?) sur de bonnes (c’est selon mais assez convaincant) notes, a fait dans le mauvais et le franchement pire, annonce-t-il une année 2016 (celle des J.O, et donc de toutes les remises en cause partout dans le monde) moins agitée ? Des hauts et des bas (tout le monde s’accorde là-dessus) pour le sport algérien en 2015. Oui et grâce à des disciplines (comme la boxe et la lutte) qui nous ont (précision valable pour le noble art qui reste égal à sa vocation de faiseurs de champions, sans gros moyens au passage) toujours habitués aux belles performances. Des hauts, avec le football, toujours aussi imprévisible et capable du meilleur comme du pire. Qui s’illustre en sauvant la mise en sports-Co avec une sélection olympique aussi rayonnante que prometteuse (on verra bien ce que nous réserve l’avenir) et qui est allée au Sénégal, là où personne ou presque ne l’attendait, s’offrir un statut de vice-champion d’Afrique et, cerise sur le gâteau, une qualification aux J.O de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil) qui met fin à un peu plus de trois décennies (36 ans exactement) d’absence de notre jeu à onze national du prestigieux rassemblement quadriennal du sport universel et cette virée dans l’édition moscovite (Russie) en 1980. Bonne note footballesque également avec la sélection nationale militaire qui s’en est allée en Corée du Sud (Jeux Mondiaux) arracher haut la main la médaille d’Or, quatre ans (2011) après s’être imposée d’aussi brillante manière au Brésil en survolant la compétition. Pour mieux illustrer le semblant de redéploiement international après un brillant mondial brésilien en 2014 avec Halilhodzic, le sacre de l’ES Sétif qui a remporté la Supercoupe d’Afrique aux dépens d’Al-Ahly du Caire et l’USM Alger qui écrira à son tour une belle page et se rapprochera du même exploit en s’invitant en finale de la Ligue des champions d’Afrique, perdue malheureusement à l’aller et au retour face au TP Mazembe (RD Congo). Le sport algérien, à la croisée des chemins, ce n’est pas seulement le révélateur football qui demeure, bon an mal an, une locomotive qui n’assume que rarement son rôle. Un baromètre pas sérieux mais le miroir déformant d’un mouvement sportif surpris éternellement en flagrant délire. Gâchis monumental en attendant de retrouver le chemin de la raison. En commençant d’abord par confirmer sur le terrain la présumée richesse de son réservoir en talents. Des talents qui tardent à éclore. S’en vont par milliers grossir les rangs de ces milliers de stars en herbe sacrifiés sur l’autel de la bêtise et du bricolage. De 2015, en championnat d’Algérie de football (Ligue1 «Mobilis»), on se souviendra longtemps de cette fin d’exercice à couteaux tirés où pratiquement la moitié de la composante jouait pour le titre (carrément) au moment où l’autre moitié (parmi eux l’USM Alger et le MC Alger, ce n’est pas rien ni n’importe qui, puisque les premiers viennent de terminer la phase aller avec une avance de pas moins de 10 points sur le dauphin belouizdadi, alors que les seconds complètent le podium et n’ont pas dit leur dernier mot pour la course au titre, ce qui promet une 2e partie des plus indécises) disputait le match de leur survie et n’assurait leur sauvetage que dans les ultimes instants d’un parcours de pure folie et de vives angoisses pour leurs publics respectifs. Tout ça pour dire que, dans nos murs, tout est possible. Pas la peine de parler du dopage et de la combine qui se fait toujours aussi insistante. On y reviendra avec plus de détails.
Par Azouaou Aghiles

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