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14e Fntp : «Nestenaw fel hayt» traite d’une société en quête de valeurs

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La pièce de théâtre «Nestenaw fel hayt» (nous attendons le mur), drame social existentiel traitant d’une société en quête de sens, est entrée, lundi à Alger, en compétition du 14e Festival national du théâtre professionnel (Fntp), devant un public nombreux.

Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna), «Nestenaw fel hayt», pièce inscrite dans le registre du théâtre de l’absurde a été brillement mise en scène par Halim Zeddam sur un texte de sa plume tiré des oeuvres universelles, «En attendant Godot» de Samuel Beckett et «Fendo et Lis» de Fernando Arrabal. Sept comédiens ont dressé un constat amer sur la réalité vécue où l’absence de sens et de perspectives d’avenir sème le désordre et le désarroi dans la société. Fruit d’un atelier de formation, dirigé par le metteur en scène durant huit mois, le spectacle, d’une durée de près d’une heure, rend les tourments d’un groupe d’individus, aux allures égarées, vivant dans l’incertitude en attente -nulle part- d’un train qu’ils ne prendront jamais. L’absence de perspectives, symbolisé par trois personnages attachés entre eux, se contredisant tout le temps et refusant d’aller dans le même sens, la soif de s’exprimer librement, suggérée par un personnage clownesque au nez rouge, muselé et tenu en laisse par son maître, ne se déplaçant qu’accompagné d’une ambiance musicale de cirque, sont autant de situations appuyant l’idée de la nécessité d’un changement salutaire. Les comédiens, dont c’est le premier spectacle professionnel, ont su porter la densité du texte et ont brillé dans des rôles pleins, aux échanges courts et énigmatiques, alternés par des silences interrogatifs, révélateurs d’un égarement profond. La dualité dans le titre entre la résilience à attendre qui nourrit l’espoir et l’idée du mur qui n’offre aucune issue, met en valeur l’urgence d’engager une réflexion sérieuse pour mettre « du sens dans la vie » et « aller vers la lumière ». La scénographie minimaliste mais hautement significative, a consisté en un véritable théâtre des choses, avec une lune comme seul repère temporel renvoyant au repli sur soi et l’absence de vision, et un arbre aux branches dures disposé à l’envers, avec des racines orientées vers le haut, renvoyant à l’absence du sens dans la vie. La musique a été d’un grand apport au spectacle, illustrative pour les scènes burlesques et planante et relevée lorsqu’il s’est agi de souligner un moment important de la trame à méditer. Le public, tenu en haleine durant tout le spectacle, a salué les comédiens, par un torrent d’applaudissements.
Distinguée en 2020 au 12e Festival culturel local du théâtre professionnel de Guelma, la pièce de théâtre «Nestenaw fel hayt» (nous attendons le mur) a été produite par l’association culturelle «Numidia» de Bordj Bou Arreridj. Le 14e Festival national du théâtre professionnel se poursuit jusqu’au 21 mars, avec au programme de mardi, « Peintura spéciale », spectacle en off, de l’association culturelle « Taftika » d’El Eulma et « Ezzaweche » (le moineau), prestation en compétition programmée au Tna.

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