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UN 12E VENDREDI DE MOBILISATION EN PLEIN RAMADHAN : «Nous sortirons toujours dans la rue !»

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Infatigable, près de trois mois après le début de la contestation, le mouvement populaire est toujours mobilisé. Il s’apprête à organiser, demain, son douzième vendredi de mobilisation consécutif.

Mardi dernier, journée de mobilisation des étudiants autour de la même revendication, plusieurs manifestations se sont tenues dans différentes universités du pays, deux jours après l’annonce de chef de l’État, Abdelkader Bensalah, du maintien du calendrier de l’élection présidentielle le 4 juillet prochain, que rejettent unanimement, rue et partis de l’opposition. Dans la capitale, les étudiants ont pu marcher malgré la chaleur et le jeûne, mais aussi la tentative des forces de sécurité de réduire le périmètre de leur itinéraire normal. Peu après le début du cortège, les manifestants se sont heurtés à un barrage policier sur l’avenue Pasteur. Mais très vite les forces de l’ordre ont cédé le passage, probablement pour éviter des échauffourées et la montée de tension avec les étudiants. La mobilisation des étudiants, la première de ce mois de Ramadhan, était de même ampleur que les précédentes. Pour la journée de demain, plusieurs personnalités, activistes et partis de l’opposition ont appelé à rester mobilisé. Un « acte 12 » ce vendredi de mobilisation populaire sous le signe de « vendredi de résistance : jeûneur, nous sortirons dans la rue, non-jeûneur, nous sortirons toujours dans la rue », selon le slogan largement choisi par les internautes sur Facebook. Durant cette nouvelle journée de mobilisation, les Algériennes et Algériens promettent de sortir massivement dans la rue et réitérer les slogans demandant le départ des figures en place de ce régime, à leur tête, le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, dans l’œil du cyclone depuis la démission de Bouteflika. L’homme s’accroche mordicus à la tenue des élections présidentielles le 4 juillet, en renouvelant, dans la soirée de dimanche dernier, son offre de dialogue à l’ensemble de la classe politique en vue d’une issue de sortie de la crise politique. Mais ce discours a eu plutôt l’effet contraire. Les partis de l’opposition, qui s’attendait plutôt à une démission de Bensalah, ont exprimé leur déception de cette « entêtement » de Bensalah. « Le FFS constate avec consternation que les décideurs actuels, (…) au lieu de répondre au sursaut historique de la dignité du peuple algérien, sont radicalement résolus à exécuter et à imposer leur propre feuille de route », a réagi le FFS. Pour sa part, le PT a estimé, dans un communiqué, que le dernier discours de Bensalah « sonne comme une fin de non-recevoir aux aspirations de l’écrasante majorité qui veut se libérer du carcan du système décomposé et du régime présidentialiste autoritaire et anti-démocratique et de sa Constitution dans laquelle les partisans du maintien du statu quo veulent l’enfermer ». Signe révélateur de ce discrédit de tout ce qui provient du régime en place, les députés des groupes parlementaires de l’opposition à l’APN, joint par celui du FLN, ont boycotté la journée parlementaire organisée hier, sur les évènements historiques du 8 mai 1945, pour demander le départ de son président, Mouad Bouchareb, pour répondre ainsi aux revendications de la rue. Le rendez-vous de mobilisation citoyenne demain est le premier vendredi de ce mois de Ramadhan, avec des heures de jeûnes longues de près de seize heures. Pour garder l’enthousiasme intact, les marcheurs à Alger ont appelé à une marche nocturne et l’organisation d’une grande table de F’tour collectif (Rupture de jeûne), demain devant la désormais très mythique Grandes Poste.
Sur les réseaux sociaux, les slogans et les vidéos pour la journée de demain sont déjà largement partagés par les internautes. Comme le onzième vendredi dernier, le rejet des élections du 4 juillet se taillera la part du lion des slogans de demain. « Il n’y aura pas d’élections le 4 juillet 2019 ! Non au détournement du Hirak ! », « Nos revendications sont : Vous partez tous et non pas l’ouverture des dossiers sur la corruption », « Nous ne sommes pas des crétins, nous sommes conscients et nous ne voulions pas prendre notre pays en otage », sont ainsi les principaux slogans largement répercutés sur Facebook pour les déployer demain.
Hamid Mecheri

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