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SOMMET D’ALGER : Une  chance inouïe pour le monde arabe

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Le journaliste et écrivain libanais, spécialiste des questions géopolitiques dans le monde arabe, Sami Kleïb, estime que le Sommet arabe, qui se tiendra à Alger les 1er et 2 novembre, est le «Sommet d’une chance inouïe», pour des raisons qu’il a énumérées sur les ondes de la chaîne
3 de la Radio algérienne dont il était, hier matin, l’invité de la rédaction.

Comme facteur principal de cette «chance inouïe», il cite l’Algérie en tant que pays organisateur, qui a les légitimités (populaire et révolutionnaire) pour faire réussir le Sommet. Il y a également le changement radical qui s’installe dans des pays arabes, qui étaient tout le temps alliés aux Etats-Unis. Il donne l’exemple de l’Arabie saoudite, qui a adopté, selon lui, une position excellente, qui a commencé à tenir tête aux États-Unis et a réussi jusqu’à présent, affirme-t-il. Ce changement radical doit être maintenu, le Sommet peut donner cette opportunité. En fait, selon lui, les pays arabes ont besoin d’avoir un peu plus de « nif » algérien, de la fierté algérienne. Il reste, toutefois, réaliste, « il n’y aura peut-être pas de miracle, mais certainement un début de quelque chose que l’Algérie- c’est ce qu’il espère- va réussir à faire ». Il fait constater que l’Algérie essaie de sauver la Ligue arabe, pour l’extirper de « l’esprit suicidaire qui a régné dans le monde arabe pendant une trentaine d’années ». Il est revenu sur la destruction de l’Irak par les États-Unis et la Grande Bretagne qui ont envahi ce pays sur la base de mensonges. Il rappelle que cinq pays arabes ont été détruits ou ont subi des tentatives de destruction. Mais, avec le recul, les  «printemps arabes », les guerres en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, ont amené à se poser des questions, que ça soit au niveau populaire ou des dirigeants arabes, dit-il. Sami Kleib pense que les dirigeants des pays arabes prennent, maintenant, en considération les aspirations de leurs peuples. Il y a encore énormément de différences entre les pays arabes, fait-il observer, d’où le travail de la diplomatie algérienne pour apaiser, mais il y a un début de prise de conscience dans le monde arabe, seulement on est loin de se réunir. Il relève que la diplomatie arabe a bien œuvré pour qu’il n’y ait pas de blocage avant le Sommet, en référence à la question du retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe. Le journaliste et écrivain libanais considère que l’on est au début d’un chemin très long. Ce qu’il propose : commencer par un projet réaliste qui répondrait aux aspirations des populations arabes, essayer de réconcilier les Arabes d’abord et puis relancer un projet, donner la priorité politique à la question palestinienne et s’unir sur des projets économiques, scientifiques, technologiques,… résoudre le problème du chômage, de l’analphabétisme. Commençons, dit-il, par la question palestinienne qui est prioritaire. Il estime, dans ce sens, que l’Algérie joue un rôle primordial, elle peut, affirme-t-il, relancer le socle pan-arabe à partir de sa position honorable de défense de la cause palestinienne. Il souhaite que les factions palestiniennes, que l’Algérie essaie de réunir, arrivent à dépasser leurs clivages. L’Algérie a adopté une position ferme sur la cause palestinienne, mais, fait remarquer Samy Kleïb,  il y a des pays, pas seulement arabes, qui ne veulent pas que le projet algérien, visant à réunifier les rangs palestiniens et à stopper la «normalisation», réussisse ; des pays qui ne veulent pas que l’Algérie reprenne son rôle régional, que ce soit en Afrique ou ailleurs, sur le plan arabe.

La cause palestinienne est un préalable
Pour Sami Kleïb, si les factions palestiniennes acceptent la vision algérienne et dépassent leurs clivages, c’est un bon début. Signeront-ils un accord avant le Sommet? Son interrogation est adressée sans doute aux factions palestiniennes qui se réunissent à Alger à l’initiative du président Abdelmadjid Tebboune. On sait que, sur le terrain, en Palestine occupée, le peuple a imposé l’unité d’action aux organisations de la résistance, qu’elle soit populaire ou armée, et même dans les geôles des forces d’occupation sionistes, parmi les détenus en grève de la faim.
M’hamed Rebah

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