Accueil ACTUALITÉ SANTÉ : Benbouzid promet des réformes « profondes »

SANTÉ : Benbouzid promet des réformes « profondes »

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En visitant, vendredi dernier, les infrastructures locales de santé dans la wilaya de Constantine, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a fait le constat d’une réalité à laquelle les citoyens- qui n’ont pas les moyens d’aller se soigner dans le secteur libéral- sont confrontés systématiquement, sauf s’ils ont la chance d’avoir un proche qui les aide à surmonter tous les dysfonctionnements et à se soigner convenablement dans le secteur public.

Les malades qui ont eu cette chance et ce privilège témoignent qu’il n’y a pas mieux que le secteur public de la santé en Algérie : des soins de qualité pour un coût modéré. À condition de «connaître quelqu’un». Pour le reste de la population, il n’est pas rare que les malades se retrouvent en face d’une infrastructure hospitalière publique et des installations médico-techniques mal entretenues, avec des pannes techniques. Il n’est pas rare aussi de trouver de belles fresques murales bien entretenues. Au Centre hospitalo-universitaire Benbadis, le ministre, apprend-on, a déploré «la situation dans laquelle se trouvent certains services, surtout en ce qui concerne les équipements médicaux, les conditions d’accueil, l’état de la cantine centrale, les scanners à l’arrêt, le manque d’hygiène dans les urgences médicales et les blocs opératoires». Il a promis que « les mesures nécessaires seront prises ».
Qui va se soigner au CHU Benbadis de Constantine ? Certainement pas les catégories aisées de la population. L’article 63 de la Constitution stipule que l’Etat veille à «assurer au citoyen la protection de sa santé, notamment des personnes démunies ainsi que la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques ».
Cela signifie que l’Etat doit mettre en œuvre les moyens financiers, organisationnels, techniques et humains pour protéger la santé de la population et particulièrement les personnes les plus démunies exclues des soins spécialisés proposés dans le secteur libéral qui sont très nettement au-dessus de leurs ressources financières, en sachant qu’il n’y a pas de prise en charge des surplus des coûts réels par la sécurité sociale quand il s’agit de personnes qui sont couvertes par les assurances sociales.
Sans l’intervention de l’Etat, l’accès aux soins spécialisés, et pour certaines catégories de la population, aux soins tout court, devient sélectif et réservé en grande partie aux familles aisées.
Le ministre admet que « le scanner, les appareils de radiologie, l’hygiène et le bon accueil sont des priorités à fournir dans les infrastructures de santé relevant du secteur public, considéré comme la destination principale de la majorité des citoyens, et ce, afin de permettre aux staffs médicaux d’assurer une meilleure prise en charge des malades, rapidement ». Pour aller dans cette voie, Abderrahmane Benbouzid a annoncé hier matin, devant la commission spécialisée de l’APN, une série de mesures centrées, visiblement, sur «l’humanisation du secteur de la santé». En premier lieu, figure la préparation des textes d’application de la loi sur la santé. La carte sanitaire sera établie selon les standards techniques internationaux au service du citoyen. Il s’agit sans doute, considérant l’étendue du pays et la répartition de la population, de corriger les fortes inégalités territoriales, en matière de santé des populations et de répartition de l’offre de soins, qui ont été constatées.
La situation des zones d’ombre, marquées par la sous-médicalisation et les insuffisances d’accès y compris aux soins primaires de proximité et encore moins aux soins spécialisés,  sera certainement traitée dans ce cadre. Le recensement général de la population fournira des informations utiles dans ce sens.
Le ministère de la Santé s’attelle également à organiser les réseaux de services de santé spécialisés et améliorer les structures de santé avec les moyens matériels et humains nécessaires ; revoir l’organisation des services de santé fournis dans les urgences sanitaires et médico-chirurgicales ; mise en place des comités pour le système contractuel et des programmes de jumelage permanent entre le sud et le nord.
M’hamed Rebah

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