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SAISIE ET INTERDICTION DE L’EMBLÈME AMAZIGH DANS LES MARCHES : «Une tentative de division», selon des parties de l’opposition

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La classe politique a réagi au discours du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), prononcé mercredi passé à Béchar. Un discours dans lequel le vice-ministre de la Défense national a mis en garde contre le port de l’emblème amazigh dans les marches populaires. Notamment, cite Gaïd Salah, «les tentatives d’infiltration des marches» et le port «d’autres emblèmes que notre emblème national, pour lequel des millions de Chouhada sont tombés en martyr». Ainsi, hormis le FLN qui annonce son alignement sur ce discours, des partis et personnalités de l’opposition, dont les positions ci-après, considèrent ce discours comme «une tentative de  division».

Le FFS dénonce une «division» et des «faux clivages»
Le Front des forces socialistes (FFS) a estimé que les propos du chef d’état-major de l’ANP «témoignent d’une dérive autoritaire grave et d’un déni identitaire aveugle et anachronique». Selon un communiqué du FFS, la mise en garde de Gaïd Salah est « la preuve d’une cécité politique que d’ignorer la renaissance identitaire de notre pays et de la sphère maghrébine en général ».
Le premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, a affirmé que le drapeau de « Tamazgha n’est pas symbole de division, bien au contraire. Autant que le drapeau national, il symbolise plus que jamais l’unité du peuple algérien, mais aussi l’unité des peuples de l’Afrique du Nord pour la paix. Il est également la sentinelle qui appelle les gouvernements à mettre fin à leurs politiques impopulaires et antidémocratiques et leur rappelle l’urgence d’en finir avec le déni culturel et identitaire», précise-t-il. Avant de conclure : «Nous espérons que le chef d’état-major ne tombera pas dans le piège diabolique et irréversible de réprimer une population pacifique pour le simple fait d’arborer, aux côtés du drapeau national, l’emblème de notre identité commune longtemps réprimée».

Le RCD : «Il s’octroie des prérogatives extraconstitutionnelles»
Mohcine Belabbas, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a, en réaction à l’annonce de l’interdiction de l’emblème amazigh dans les marches populaires, estimé que le chef d’état-major de l’ANP remet une autre couche. «Foulant aux pieds l’autorité, même symbolique, du Premier ministre et du chef de l’État qu’il ne cesse pourtant de mettre en avant pour piloter la conjoncture contre la volonté populaire, il s’octroie des prérogatives et pouvoirs extra constitutionnels. Il décrète, à travers son dernier discours, qu’il est désormais le présent et l’avenir de l’Algérie », dénonce Belabbas dans un message laconique sur sa page facebook.

Le PT : «L’Algérie restera unie par Ses composantes linguistiques»
Ramdane Taâzibt, député et cadre dirigeant du Parti des travailleurs (P.T) a affirmé que l’Algérie restera unie par ses composantes linguistiques, arabe et amazighe, et par son histoire d’identité tamazight africaine et son appartenance à l’espace arabo-islamique. Pour le responsable du parti de Louisa Hanoune, « le drapeau national symbolise la souveraineté nationale, l’indépendance nationale et l’unité nationale, par contre le drapeau amazigh symbolise l’histoire de l’Afrique du Nord, l’identité amazighe inscrite dans la Constitution algérienne» indique-t-il sur sa page Facebook. Selon Taâzibt, le système tente de «diviser le peuple pour régner» mais, ajoute-t-il, le «peuple va poursuivre sa révolution pacifique dans la haute unité populaire»

Zoubida Assoul : «Les composantes de l’identité Algérienne sont protégées par la Constitution»
La présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a affirmé, sur son compte Facebook, que «l’union du peuple et du pays est le secret de la réussite de la révolution pacifique», appelant, dans ce sillage, les algériens à rester unis en s’accrochant aux objectifs du mouvement. À savoir, cite Assoul : «La rupture avec le système est notre objectif». Pour ce qui concerne l’identité amazighe la constitutionaliste souligne que «les composantes de l’identité algérienne sont protégées par la Constitution ».

Le MDS : «Une dérive dangereuse »
Le coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gheras, a qualifié la mise en garde contre le port du drapeau amazigh de «dérive dangereuse». Selon lui, la plus grande erreur est d’introduire l’identité dans la politique qui va, d’après lui, «nous conduire à la division ». En ajoutant que le débat démocratique ne devra pas porter sur l’identité, Gheras a appelé les Algériens à « rester sur ce qu’on a commencé avec le drapeau national, amazigh et palestinien».

Le FLN : «Un discours courageux»
Contrairement aux partis et personnalités citées plus haut, le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï, salue le discours de Gaïd Salah portant interdiction d’autres emblèmes autres que le drapeau national dans les marches populaires et citoyennes. Ainsi, Djemaï a salué la teneur du discours du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, en le qualifiant de «courageux». La réaction de l’ex-parti unique intervient au cours d’une conférence de presse animé jeudi par son patron.
Sarah Oubraham

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