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Pompéi : Des thermes romains avec un squelette pétrifié ouverts au public

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Des bains publics conçus pour être le joyau de Pompéi, mais détruits par l’éruption volcanique de l’an 79 ont été ouverts lundi 25 novembre au public. À l’intérieur, un petit squelette est resté statufié.

Piliers et blocs de marbre se trouvent là où ils ont été laissés lorsque la cité antique fut submergée par les coulées pyroclastiques du Vésuve, en 79 après J.-C. Dans ces thermes romains, la catastrophe a tout figé. Comme ce squelette d’un enfant qui y avait cherché refuge en vain. Il a été sorti de l’oubli par les dernières recherches des archéologues.
«Ce furent des fouilles chargées d’émotion», raconte Alberta Martellone, l’archéologue qui a dirigé un anthropologue, un géologue et un volcanologue dans l’étude du squelette de l’enfant, mort entre huit et dix ans. «Il ou elle cherchait un abri et au lieu de cela a trouvé la mort», affirme-t-elle. Les architectes de l’époque «s’étaient inspirés des thermes de l’empereur Néron à Rome, les salles devaient être plus grandes et plus légères, avec des bassins de marbre», explique le directeur du site archéologique de Pompéi, Massimo Osanna.

«Vie interrompue»
Ces fouilles ont aussi été «émouvantes d’un point de vue architectural, parce qu’il est inhabituel de trouver un bâtiment aussi grand, avec des pièces aussi vastes, dans cette ville construite de manière si dense», explique l’archéologue.
À l’origine, les bains publics de la ville étaient plus petits, sombres et souvent surpeuplés. Le nouveau complexe aurait fourni un cadre plus luxueux à ceux qui en avaient les moyens, à savoir la plupart des citoyens, mais pas les esclaves.
Des fouilles récentes à Pompéi ont abouti à plusieurs découvertes importantes, y compris une inscription découverte l’an passé qui prouve que la cité a été détruite après le 17 octobre 79 et non le 24 août comme on le pensait jusque-là.
Il y a quelques semaines, les archéologues ont découvert une fresque représentant un gladiateur en armure se tenant debout victorieux alors que du corps de son adversaire terrassé jaillissait le sang. La fresque se trouve dans ce qui était, il y a 20 siècles, une taverne qui devait accueillir combattants. En plus des thermes, le public peut depuis lundi, visiter une petite domus (demeure) avec une fresque représentant l’union du dieu Jupiter transformé en cygne et Léda, l’épouse de l’épouse de Tyndare roi de Sparte. De l’autre côté de la rue du Vésuve, la surprenante Maison des cupidons d’or a rouvert ses portes après des travaux réalisés sur ses sols en mosaïque.

Le défi du climat
Alors que les chasseurs de trésors ont pillé Pompéi à travers les siècles à la recherche de bijoux ou d’objets précieux, des zones entières du site restent aujourd’hui encore inexplorées.
Chaque découverte aide les historiens à comprendre non seulement ce qu’était la vie dans l’antique cité, mais aussi ce qui s’est passé dans ses dernières heures tragiques, lorsque le ciel s’est chargé de feu et de cendres, a expliqué Massimo Osanna. Les événements météorologiques violents causés par le changement climatique «sont notre plus grand défi», a ajouté M. Osanna, dont le nouveau livre Pompéi, il tempo ritrovato (Pompéi le temps retrouvé, Rizzoli) décrit la course pour préserver ce site vulnérable inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. «Nous avons 50 personnes – restaurateurs, archéologues, architectes, ingénieurs – sur place en permanence, qui effectuent des inspections et interviennent si nécessaire, et ce nombre passera à 70 l’année prochaine», a-t-il précisé. Le projet Grand Pompéi, ambitieux plan de restauration financé en partie par l’UE, s’achèvera à la fin de l’année, mais le gouvernement italien a alloué 32 millions d’euros pour la poursuite des fouilles.
La cité de ruines, près de Naples, est le deuxième site touristique le plus visité d’Italie, derrière le Colisée de Rome, avec un peu moins de quatre millions de visiteurs en 2019.

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