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Poisson à Tipasa : Entre abondance sur les étals des marchés et rareté sur les tables du F’tour

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De nombreux visiteurs de la poissonnerie de la ville de Tipasa se sont découvert, ces jours-ci, un nouveau hobby consistant en l’admiration de la belle palette de poissons en tout genre exposés à la vente, sans pour autant en acheter à cause des prix jugés «exorbitants», constate-t-on sur place.

«L’insolence» des prix est une «aberration», soutient-on, car cette abondance de poissons sur les étals n’est pas reflétée sur la table du F’tour (rupture du jeûne) de la majorité des familles rebutée par cette hausse excessive des produits de la mer. Mais qu’à cela ne tienne, la poissonnerie du port de pêche et de plaisance du centre-ville de Tipasa, à quelques encablures des ruines romaines, n’a jamais été aussi animée qu’en ce mois sacré du Ramadhan, durant lequel des visiteurs de tout bord viennent se «délecter» à la vue des différents fruits de la mer offerts à leurs yeux, ignorant les «conditions d’hygiène douteuses de leur conservation», selon nombre de citoyens. Si certains citoyens viennent pour le plaisir des yeux, d’autres par contre n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour acquérir crevettes et différentes sortes de poissons blancs à la chaire savoureuse, outre leur haute valeur nutritionnelle, dont ils agrémenteront, le soir venu, leurs tables du F’tour.

La bourse du poisson à Tipasa relativement stable
à Tipasa, les cours du poisson sont demeurés quasiment les mêmes depuis le début du mois sacré de Ramadhan. Un fait «injustifié» selon certains par l’envolée des prix affichés. En effet, depuis le premier jour du mois sacré, le prix du kilogramme de crevette est maintenu à un seuil de 2.500 DA, et 3.500 DA pour la crevette royale. Le kilogramme d’espadon est, quant à lui, proposé à 2400 DA contre 1600 DA à 2000 DA pour le kilo de daurade et de Mérou. À l’opposé de ces poissons destinés aux «riches», comme d’aucuns le considèrent, la sardine et la bouillabaisse (variétés de poisson pour faire une soupe) sont écoulées dans une fourchette oscillant entre 500 et 700 DA le kilo, prix jugés à la portée de la bourse des citoyens, même si leurs conditions de conservation «restent douteuses», voire même «inappropriées», selon l’association de protection du consommateur et de l’environnement. Toujours est-il que, mois sacré oblige, certains citoyens parmi ceux à la bourse modeste ou moyenne «s’aventurent» quelquefois à sacrifier une somme conséquente pour acquérir quelques fruits de mer qui raviront leurs palais, «ne serait-ce qu’une fois durant ce mois béni». Soit un festin dont le coût peut aller jusqu’à 6000 DA pour une famille de quatre membres, ce qui est en soi un «gros budget» pour un salaire mensuel de 40.000 DA, soutient, à ce propos, un père de famille, B. Mohamed. «Faire le marché à la poissonnerie de Tipasa, peut carrément grever un budget familial durant ce mois sacré», souligne-t-il, par ailleurs. D’autres visiteurs de la poissonnerie de Tipasa assurent être devenus «accros» à cette visite quotidienne des lieux. «On fait un tour des étals, en demandant les prix, même si cela agace les vendeurs, car on n’achète pas», indiquent certains d’entre-eux à l’APS mi amusés. D’autres, par contre, n’hésitent pas à négocier les prix, histoire de voir la possibilité d’acquérir certains types de poissons à la portée de leur bourse, dont ils pourront agrémenter leur table du F’tour. Un fait cependant mérite d’être mentionné; durant ce Ramadhan, la poissonnerie de Tipasa est particulièrement achalandée et animée en fin d’après-midi, ce qui pose question sur la «fraîcheur et les conditions de conservation du poisson mis en vente», considérant que la halle aux poissons écoule généralement ses produits dans la matinée.

Les marchands de poissons défendent les prix et l’hygiène de leurs produits
Pour les marchands de poissons du port de Tipasa, les prix à la hausse sont justifiés par un «recul de la production halieutique, conjugué à une hausse de la demande durant ce mois sacré». à cela s’ajoute un «manque en fermes d’élevage aquacole, qui auraient pu palier à cette baisse des prises en mer», estiment-ils. Aussi, si certains vendeurs attestent du fait que le poisson qu’ils vendent est «généralement destiné à une certaine catégorie aisée de la population», il n’en demeure pas moins, assurent-ils, «qu’il existe aussi certains produits à la portée des bourses modestes, qu’ils peuvent acquérir», selon eux, «de la sardine et certains petits poissons à des prix n’excédant pas les 800 DA le kilo». «Le kilogramme de thon rouge ne dépasse pas les 1.200 DA», soutient, à ce propos, un vendeur de la place, S .Mohamed, estimant que ce prix est «pour le moins concurrentiel par rapport à celui des viandes rouges et blanches, voire même celui de la Merguez qui est écoulée à 900 DA le kilo». Il a fait part de la vente d’une moyenne quotidienne de 80 kilos de thon rouge.

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