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Libye : les parties libyennes appelées à signer l’accord politique

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Plusieurs pays et organisations internationales ont appelé les parties libyennes à la signature rapide de l’accord politique conclu sous l’égide de l’ONU et à former un gouvernement d’union nationale, afin de mettre un terme au conflit qui ravage la Libye depuis fin 2011. Cet appel a été lancé dimanche dans la capitale italienne, Rome, à l’issue d’une conférence internationale sur la Libye, coprésidée par le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, et le secrétaire d’état américain, John Kerry. Dans un communiqué conjoint, les participants à la conférence ont jugé qu’un gouvernement d’union nationale «basé à Tripoli» était «essentiel pour faire face, en partenariat avec la communauté internationale, aux défis critiques auquel le pays est confronté» sur les plans politique, sécuritaire et humanitaire. La communauté internationale a aussi appelé lors de la conférence de Rome «toutes les parties à accepter un cessez-le-feu immédiat et complet dans toute la Libye», réaffirmant son engagement à fournir une assistance humanitaire aux populations libyennes. L’Algérie était représentée à la conférence par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, qui a réaffirmé, à cette occasion, la position constante d’Alger pour un règlement politique de la crise libyenne permettant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, conformément à l’accord politique, sous l’égide de l’ONU. La solution politique «devra s’articuler autour de l’urgente mise en place d’un gouvernement d’union nationale représentatif de tout le peuple libyen et de la signature rapide de l’accord politique qui a reçu le soutien du peuple libyen et l’adhésion de la grande partie des acteurs politiques de ce pays», a expliqué M. Messahel lors de son intervention à la conférence de Rome. Messahel a, en outre, souligné que «le terrorisme et ses connexions criminelles se nourrissent et se répandent de l’absence d’un Etat capable, fort et juste», expliquant que «c’est pour quoi il a insisté sur la signature d’un accord politique et l’urgence de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la seule voie à même de faire face aux défis politiques, économiques et sécuritaires». La Libye a pour l’instant deux Parlements, l’un dans la capitale, et l’autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk (est).

Appels à soutenir l’Accord politique
Après avoir salué l’annonce par les parties du dialogue interlibyen de signer l’accord politique le 16 décembre, les participants ont appelé, dans leur communiqué, tous les Libyens à «s’unir derrière l’Accord politique et le gouvernement d’entente nationale». Dans le même contexte, l’émissaire onusien pour la Libye Martin Kobler qui a participé à la conférence internationale sur la Libye, s’est dit «impressionné par la cohésion» autour de l’accord des délégués présents à Rome, qui représentaient selon lui «la grande majorité des Libyens». Et les participants ont assuré, dans le communiqué final, soutenir «les efforts du peuple libyen pour faire de la Libye un Etat sûr, démocratique, prospère et unifié».Ceux qui sont responsables des violences et ceux qui font obstruction et minent la transition démocratique libyenne devront en payer les conséquences», a prévenu le communiqué final, en évoquant une rupture de tout contact officiel avec les personnes refusant l’accord. Pour le ministre français Harlem Désir, ce processus est «une priorité absolue pour la sécurité internationale, et en particulier en Méditerranée». Ceux qui ne le soutiendront pas «devront être combattus», a-t-il lancé. Par ailleurs, les participants à la rencontre de Rome ont rendu hommage aux efforts déployés par les pays voisins, l’Union africaine (UA), la Ligue des Etats arabes et l’Union européenne (UE) en vue de mettre un terme au chaos qui règne en Libye depuis plus de quatre ans.

Nécessité d’éliminer la menace terroriste
Dans leur communiqué final publié à Rome, les puissances occidentales ont exprimé leur souhait qu’un gouvernement d’union reprenne le pays en main pour tenter de contrer le développement de l’organisation terroriste Etat islamique (EI, Daech) autour de son fief de Syrte (est). «Nous ne pouvons pas permettre que le statu quo perdure en Libye», a martelé John Kerry, avant d’ajouter: «C’est dangereux pour la viabilité de la Libye, c’est dangereux pour les Libyens, et maintenant que Daech renforce sa présence, c’est dangereux pour tout le monde». Daech compte 2.000 à 3.000 éléments en Libye, dont 1.500 à Syrte, la ville natale de Maamar El-Gueddafi, chassé du pouvoir puis tué fin octobre 2011. Parmi eux figurent des nationaux partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan, du Maroc ou du Yémen, selon une estimation de l’ONU. Dans ce contexte, la France a, par le biais de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, a prévenu que le groupe Daech «commence à progresser vers l’intérieur» de la Libye avec pour objectif l’accès à des puits de pétrole.

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