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Le président de la LADDH met en garde : «Le pays est à un moment critique de son histoire»

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L’ex-combattant de l’Armée de libération nationale (ALN), président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Me Hocine Zehouane, a appelé, hier, à la «refondation» de l’État algérien pour «une sécurisation institutionnelle et constitutionnelle» du pays, estimant que l’Algérie «est à un moment critique de son histoire».
La participation de la LADDH aux deux rounds des consultations, de Abdelkader Bensalah en 2011, et d’Ahmed Ouyahia en 2014 en l’occurrence, sur la révision de la Constitution, a été par la remise de son document sur la réflexion «sur la problématique de la Constitution en Algérie», entamée, dès 2006, par les membres de la LADDH, laquelle a été «actualisée» à la lumière des nouvelles donnes survenues, tout au long de cette période. Une participation aux consultations précitées car, selon le président de la LADDH, «la chaise vide n’étant pas une solution», a-t-il affirmé, lors d’une conférence de presse, animée au siège de la Ligue pour la défense des droits de l’Homme, à Alger. Celui qui qualifie les évènements appelés «printemps arabe» survenus depuis 2011 sur la scène arabe «le cauchemar arabe», souligne «l’impératif besoin pour les peuples et les sociétés d’avoir des cadres institutionnels», qui, a-t-il poursuivi, «leur permettent la mise en synergie de leurs forces et leurs génies pour la réalisation de leur destin», a affirmé Hocine Zehaoune. Celui qui a été forgé dans le feu de l’action et la réflexion politique, dès les premières heures de la lutte de Libération à nos jours, s’appuie sur les expériences, les leçons et les enseignements de notre histoire commune pour ce qu’il qualifie «le moment critique de l’histoire de l’Algérie». Pour l’ex-combattant de la Wilaya III et président de la LADDH, «nous avons réussi à nous constituer en bloc derrière la Déclaration de Novembre 1954», pour dépasser et nous affranchir de l’ère coloniale et moins de deux ans après, août1956, «le Congrès de la Soummam a fédéré toutes les sensibilités politiques» pour la relance de l’État algérien, les décisions prises ont constitué «pour la première fois», a-t-il précisé, «une base des institutions politiques représentatives du peuple algérien et sa révolution du 1er-Novembre et son porte-parole à l’étranger», et avec «une reconnaissance internationale de sa légitimité», a t-il assuré. Après avoir fait sa lecture sur les étapes historiques de l’Algérie indépendante, et les crises «récurrentes» que le pays a connues jusqu’à l’étape en cours qu’il averti «critique dans l’histoire de l’Algérie» que tout le monde s’accorde à dire, notamment sur fond du contexte régional et internationale, le conférencier appelle à «la création d’un bloc démocratique et social», a-t-il lancé. Un bloc qui, selon notre interlocuteur, devra «penser à un nouveau novembre démocratique», à travers «un mouvement pacifique des forces vives du pays», a-t-il tenu à souligner, ayant pour objectif principal la «refondation de l’État algérien», a-t-il indiqué. Pour Zehouane, «toute société bloquée sur le long terme par un système constitutionnel fermé court au dépérissement», a-t-il averti. Critique sur les Constitutions successives du pays, depuis 1962, à ce jour, le conférencier dira qu’elles ont «ont été sans effectivités», indiquant qu’«il n’y a pas eu de véritable pratique ou coutume constitutionnelle». C’est pour ces raisons et les éléments précités que le président de la LADDH estime que le pays a besoin impérativement «d’une Constitution-cadre»; plus explicite, il dira que «le postulat» dudit document «est porté au préalable par le principe et l’impératif de précaution», a-t-il précisé. Ce qui vise, selon lui, «à prévenir tout risque d’accès de majorité despotique et liberticide au pouvoir, tout en garantissant l’effectivité de l’expression démocratique des suffrages», a déclaré Me Zehoaune. Qui, plus loin, rappellera que la démocratie ne se limite pas à glisser le bulletin de vote dans l’urne, mais c’est une pratique au quotidien, dans la gestion des affaires de la Cité.
Karima Bennour

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