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Informel, du cabas au conteneur…

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Par Mâalem Abdelyakine

Malgré les déclarations d’intention des gouvernants pour l’éradication du commerce illicite, la situation est telle que pratiquement pas grand-chose n’a changée, et que ce phénomène perdure, qui telle une araignée a tissé sa toile sur tous les segments d’activités économiques du pays, au point où il est devenu une menace pour l’économie nationale. Quelle solution radicale faut-il préconiser pour venir à bout de ce commerce illicite? En effet, suite à l’ouverture, ces deux dernières décennies, de l’économie nationale à l’initiative privée, et à l’organisation de l’action économique de l’État, il a été constaté la prolifération du phénomène du commerce informel, dans toutes ses formes, phénomène accentué par la situation sécuritaire qui a prévalu pendant plus d’une décennie, et qui a contribué à son développement sous forme de commerce illicite de plus en plus organisé, et répondant à des priorités contraires à celles du développement d’une économie saine et constructive. Cela dit, cet état de fait interpelle plus que jamais les pouvoirs publics, quant à la nécessité de juguler ce phénomène, et mettre réellement en œuvre une action globale et efficace qui intervient sur ses origines et ses causes, en vue de le circonscrire à travers le réaménagement d’espaces commerciaux, la réalisation et la promotion de nouveaux espaces permettant de recevoir cette activité commerciale dans une sphère formelle et identifiée. Beaucoup a été dit et écrit sur ces marchés de proximité, mais dans la réalité, l’informel continue, et il a encore de beaux jours devant lui, parce que, face à sa prolifération, il y a aussi un certain laxisme des pouvoirs publics, où nous assistons à l’occupation anarchique des espaces publics par des tiers, pour l’exercice d’activités commerciales sans autorisation administrative, présentant un réel problème de maintien de l’ordre public et de défiguration du paysage urbain, des lors, qu’il est constaté des agressions et l’accaparement des voies de la circulation routière sans compter les multitudes nuisances et désagréments causés au voisinage. Il est évident d’affirmer aujourd’hui que le commerce informel constitue une agression manifeste contre l’environnement physique et commercial, un danger persistant sur la santé publique et une déstructuration des mécanismes du marché, en raison des pratiques spéculatives pesant de plus en plus négativement sur le niveau de vie du citoyen et son pouvoir d’achat, nonobstant, également les difficultés que l’État rencontre, quant à la maîtrise du flux financiers de ses marchés, et à imposer l’intégration de ces commerçants dans le corps fiscal national. En tout état de cause, outre la menace constante pour la santé et la sécurité des consommateurs, du fait de la mise à la vente des produits de qualité d’origine douteuse, il y a, aussi, l’évasion et la fraude fiscale causant un manque à gagner considérable pour le Trésor public, d’où la thésaurisation de sommes importantes provenant du commerce informel, leur blanchiment dans des transactions occultes, ou leur utilisation dans des financements illicites et, enfin, c’est aussi un coup porté à la production nationale d’où une concurrence déloyale vis-à-vis des commerçants inscrits aux registres du commerce et soumis aux cotisations et charges d’usage. Pour toutes ces raisons, il est impératif d’éradiquer ce mal qui ronge l’économie du pays et qui bénéficie encore des aléas de la clandestinité, autrement dit, il faut prendre le taureau par les cornes, afin de construire une véritable économie visible et engendrant de la croissance et de la richesse pour le pays.
M. A.

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