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ILS ONT MARCHÉ POUR LA 17E FOIS DE SUITE À TRAVERS LE PAYS : La communauté estudiantine maintient la pression

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Il étaient attendus et ils sont venus. En effet, comme chaque mardi, les étudiants ont fait forte impression, hier, à travers les villes du pays. À Alger, en particulier, les étudiants et les enseignants ont, simultanément, battu le pavé à l’occasion de leur 17e mardi de mobilisation de suite, depuis maintenant le 26 février dernier.

Ainsi, avec la même détermination à occuper pacifiquement les lieux et les espaces publics à travers le pays, la communauté estudiantine a réaffirmé, hier, encore une fois, son attachement aux revendications populaires pour le changement du système politique en place et l’édification d’un État de droit.

Les forces de l’ordre à l’encadrement
Dans la Capitale, ils sont venus en grand nombre pour l’habituelle action de protestation de mardi qui a enregistré sa 17e semaine. La marche a débuté à la place des Martyrs, vers 10h30, comme annoncé hier sur les réseaux sociaux. Il y a lieu de noter que le rendez-vous d’hier s’est déroulé dans de bonnes conditions, non pas seulement que la marche estudiantine était davantage organisée, mais aussi du fait que les forces de l’ordre, fortement déployées, n’ont pas empêché les étudiants de suivre leur itinéraire jusqu’à la place Maurice Audin. La police a laissé les étudiants s’exprimer de façon pacifique, et les étudiants ont évité toute confrontation avec lcelle-ci. Aux alentours du square Port-Saïd, notamment, un barrage de police a été installé pour les empêcher de progresser vers le tribunal de Sidi-M’hammed. Pour éviter la confrontation les étudiants ont remonté vers la Rue Ali-Boumendjel, pour rejoindre la place Maurice Audin, en passant par la place  Émir- Abdelkader. Tout au long de leur parcours, ils scandaient des slogans tels que «Ya h’na ya n’touma, ma ranach habssine (Soit c’est nous, ou bien c’est vous, on ne va pas s’arrêter)», exprimant leur refus de l’idée de négocier avec le gouvernement en place. Les étudiants ont défilé avec des pancartes sur lesquelles ils avaient écrits, des messages comme : «une instance de surveillance des élections présidée par des juges», plaidant, aussi pour « une courte période de transition gérée par des personnalités légitimes et crédibilisées par le peuple.» Selon les contestataires «il n’est pas question de négocier avec le pouvoir en place à l’heure actuelle», comme nous l’a indiqué une étudiante, estimant qu’«il faudra que les 2B (Bensalah et Bedoui) partent, afin d’envisager tout dialogue avec le pouvoir. Pour rappel, à travers son discours à la Nation prononcé la veille, Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’ANP,  s’oppose clairement à toute période de transition, et suggère que la priorité c’est «d’accélérer l’élection d’un président de la République». Sauf que «c’est désormais le peuple qui décide», lance un étudiant, rencontré au niveau de la place Émir-Abdelkader. Poursuivant, notre interlocuteur estime que « l’appel du chef d’état-major au dialogue aura la réponse de millions d’Algériennes et d’Algériens qui vont sortir massivement durant le18e vendredi de contestation populaire pacifique.» «Le chemin d’un dialogue suivi d’un processus pour l’élection d’un Président dans les meilleurs délais possibles est miné», poursuit le jeune étudiant, suggérant «la mise en place d’une instance de surveillance des élections présidée par des personnalités crédibilisées par le peuple, notamment des juges honnêtes.»

«Chut ! Les élèves passent les examens du Bac»
La dynamique du mouvement estudiantin ne cesse d’émerveiller, par son civisme notamment. Hier, les voix scandant les slogans et entonnant des chants patriotiques se taisent du coup au niveau du fleuriste de la Grande-Poste. Alors, on entendait que des appels au «Chut !» (Silence !), invitant les étudiants à observer un silence ou une baisse de voix. En cause ? Pour ne pas déranger les candidats au Baccalauréat. «On passera bientôt devant le lycée Pasteur», rappelle un étudiant avec son mégaphone. A la place Maurice Audin, les manifestants scandaient, «Vous avez construit des prisons, vous y entrerez tous !», appelant ainsi «à l’accélération de l’examen judiciaire des dossiers des personnalités supposées impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de l’argent public», revendique un étudiant.

Solidarité avec le peuple soudanais
Au fur et à mesure que nous avançons parmi la foule, nous avons constaté, de visu, qu’un groupe d’étudiants et d’enseignants expriment leur solidarité avec le peuple soudanais. Sur une pancarte brandie par des manifestants, ont pouvait, en effet, lire: « Nous soutenons le peuple soudanais dans sa révolution pacifique. Nous sommes contre le gang des militaires sanguinaires», allusion notamment à la répression des forces de l’ordre dans ce pays, qui a causé la mort de plus d’une centaine de manifestants et de centaines d’autres blessés.

Mohamed Amrouni

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