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Évocation : Il y a deux ans s’éteignait la voix du ténor de la Casbah, Mohamed Lamari

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Il y a deux ans mourait Mohamed Lamari, une des voix les plus marquantes de la chanson algérienne des années 1960-1990, qui a envoûté plus d’une génération et représenté avec brio l’Algérie indépendante durant une riche carrière de 65 ans, ponctuée par quelque 150 titres chantés dans de grandes salles de spectacles un peu partout dans le monde. Ce fils de la Casbah, l’antique  »El Mahroussa », s’est lancé très jeune dans la chanson, et travaillé avec plusieurs icônes de la musique algérienne, à l’image de Mohamed Habib Hachlaf, Mahboub Bati ou Mustapha Toumi. Avec son élégance et sa voix puissante qui a envoûté l’Afrique, sublimé l’Europe et conquis l’Asie, Lamari, avec son style de crooner, devient très vite le symbole de la jeunesse algérienne, dynamique, ambitieuse, en ces débuts de l’indépendance nationale. Celui qui avait pour devise « se démarquer pour exister » aura grandement contribué au rayonnement culturel de l’Algérie, comme en témoigne sa chanson « Rana Hna ». Célèbre pour son duo avec la diva africaine Myriam Makeba, en interprétant le titre « Africa », Mohamed Lamari a également défendu les causes justes, notamment les processus de décolonisation dans le monde, en Afrique en particulier, conscient de la portée et de l’importance de la chanson et de la culture dans la défense et la protection des nobles causes politiques dans le monde. Il avait toujours réagi avec humilité aux succès qu’ils s’était forgé en chantant dans plusieurs grandes villes du monde, comme lors des événements prestigieux, soutenu alors par de grandes personnalités politiques et culturelles, nationales et internationales. L’interprète de « Mansit’chi », « Ah Ya Qalbi » et de « Djazairia » a de tout temps rendu hommage à la femme algérienne à travers ses chansons, ainsi qu’à son pays, l’Algérie. Outre son célèbre duo avec Myriam Makeba, il a dédié également ses chansons à des figures révolutionnaires emblématiques comme Ernesto Che Guevara ou Nelson Mandela. Distingué à de nombreuses occasions, Mohamed Lamari avait reçu en 2017 la médaille de l’ordre du mérite national avec rang de « Achir », et une biographie intitulée « Le ténor de la Casbah » lui a également été dédiée par le journaliste Abdelkrim Tazarout.

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