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19 mars 2024
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ACTUALITÉ

EN VOULANT ÊTRE AFFIRMATIF SUR LA NON-INGÉRENCE DE PARIS DANS LES AFFAIRES INTERNES DE L’ALGÉRIE : Emmanuel Macron et son ministre des AE à la peine

Durant les trois derniers jours précédant la journée d’hier, marquant un mois de mobilisation en Algérie, depuis le 22 février dernier, du mouvement populaire citoyen notamment pour le changement du système politique en place et l’édification d’un État de Droit, Paris s’est exprimée sur la situation de notre pays. D’abord par la voix de son président, Emmanuel Macron, puis son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian,  qui s’est exprimé de nouveau, hier matin, après ses déclarations, tenues, mercredi et jeudi derniers.

Déclarant hier matin que « nous regardons avec attention tout ce qui se passe (en Algérie :NDLR) » et que « la France sera aux côtés de l’Algérie, mais c’est l’Algérie qui décide de son avenir et ce n’est pas la France », le chef de la diplomatie française ira jusqu’à répondre à une question, sur le qui dirige l’Algérie, en déclarant, que « c’est le président Bouteflika » et pour savoir si ce n’était pas le chef d’État-major de l’ANP, le général Ahmed Gaîd Salah, Le Drian a répondu « non, c’est toujours le président Bouteflika».
Il reste toujours que la famille diplomatique, à travers le monde, respectueuse des us et règles diplomatiques, s’accordera sans aucun doute à caser les réponses du diplomate français, hors du dictionnaire et du langage du monde diplomatique. Du « nous regardons avec attention tout ce qui se passe » en Algérie, ce qui est une posture tout a fait normale, pour ce pays ou un autre à travers le monde, le chef de la diplomatie française, dit une chose et son contraire, en un laps de temps record, notamment au cours de ces trois derniers jours, alors que le peuple algérien, à travers ses marches pacifiques dans les rues et villes du pays, a fortement sommé Paris de ne pas s’ingérer dans les affaires internes du pays, brandissant des pancartes dont celle où était écrit «Ni Paris, ni Washington ne nous choisiront notre Président !»
Outre les déclarations du ministre algérien des AE, Ramtane Lamamara, réaffirmant que les évènements en cours dans notre pays « est une affaire familiale», a-t-il mis en garde la semaine passée. Ne pouvant draper le fond de la pensée et l’approche politique de Paris, quant à ses interférences et ses ingérences de portée politique, économique ou, voire même, militaire, en Libye, Syrie, Yémen, Irak, Mali, Afghanistan, il est difficile pour le Drian de faire comprendre à l’opinion française, d’abord, et à ses partenaires ensuite, du contraire, car pour le peuple algérien, son message est clair comme de l’eau de roche : «La France n’a pas intérêt à s’ingérer», comme le soulignent plus de 22 millions d’Algériennes et d’Algériens, sur des pancartes, en slogans et en chansons, chaque vendredi, à travers le pays, dont le cinquième, celui d’hier.
Hier, justement, même l’équipe de la chaîne française TF1 a été huée à la Grande Poste, à Alger, par des milliers de manifestants. Une manière à eux de lancer un message à Paris «pas d’ingérence y compris vos médias», qui, déjà en France, sont critiqués par leur prise de partie, dans leur couverture, dès les premiers jours, contre le mouvement des Gilets jaunes. Le chef de la diplomatie française, alors qu’il a annoncé hier, que son pays ne s’ingère pas dans les affaires internes de l’Algérie, deux jours auparavant, il avait déclaré, devant la commission des affaires étrangères du parlement français, que « le souhait de la France c’est qu’une forme de transition puisse s’engager rapidement » a-t-il précisé, pour répondre, poursuit-il, «aux aspirations profondes qui continuent de s’exprimer ».
Allant jusqu’à user du terme « rapidement », le responsable français a emboîté le pas au président Macron qui, lui, avait déclaré une France souhaitant que « la conférence nationale puisse déboucher sur une transition d’une durée raisonnable ». Et ce sont là des propos qui, pour Paris, ne sont pas de l’ingérence, il y a lieu de s’interroger sur les dessous de ce double langage des responsables français.
Karima Bennour

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