Accueil ACTUALITÉ ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ET CHANTIERS DE RÉFORME : La carte de l’apaisement

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ET CHANTIERS DE RÉFORME : La carte de l’apaisement

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Dans son discours, prononcé jeudi à la Nation à l’occasion de la Journée du Chahid, le président Tebboune a annoncé la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, et par conséquent la convocation des élections législatives anticipées comme le veut la Constitution.

Cette décision, parmi d’autres, est intervenue à la veille de la célébration du 2ème anniversaire du Mouvement populaire du 22 février 2019. Certains diront que la balle est, désormais, dans le camp des partis politiques désireux d’intégrer la nouvelle Assemblée après des élections législatives qui auront lieu dans trois mois, selon les dispositions légales.
Mais les plus avisés, dont le chef de l’État himself, savent que cette décision n’est pas une fin en soi et ne sera que le résultat d’une succession d’évènements ou d’actions préalables. Le Président sait pertinemment que la réussite de ce challenge électoral, qui constitue certes un des fondamentaux de ses 54 engagements électoraux, dépend de plusieurs autres paramètres, dont justement la libération des détenus d’opinion mis sous les verrous pour leurs activités au sein du Hirak.
Ce Hirak, qui s’est quelque peu éclipsé, par sagesse en raison de la pandémie, est le cœur même de ces élections et de tout le changement espéré. S’il cesse de battre point d’élections. Car elles seront marquées par une abstention record et c’est le retour à la case de départ, pour ainsi dire. Il est donc fortement recommandé de satisfaire les revendications du mouvement citoyen, car rien ne pourra se faire sans son aval, mais tout peut se permettre avec son consentement.
« Nous avons mené la bataille du changement des textes et des institutions, comme l’a revendiqué le Hirak béni et authentique du 22 février 2019 », a indiqué le président Tebboune, lors de son discours à la Nation jeudi soir. Certains partis politiques se targuent déjà d’avoir pu arracher ce principe des mains du chef de l’État, alors qu’en réalité le Président savait que la clé de voute réside dans une politique d’apaisement à travers des signes forts en direction du mouvement populaire. Il sait également que le Hirak qu’il a toujours qualifié de « béni », tient au préalable à récupérer ses enfants avant d’engager quoi que soit avec le pouvoir. Seule action majeure à même d’espérer une adhésion populaire à son chantier de réforme.
Maintenant que les Drarni, Nekkaz et tous les autres détenus d’opinion ont pu regagner leurs familles après des mois d’incarcération, les partis politiques du moins ceux qui comptent prendre part aux prochaines élections peuvent, à présent, entamer leur travail de sensibilisation en prévision de ces joutes électorales. Le Président pourrait également caresser le rêve de voir réussir son entreprise. Maintenant que nous avons cessé de prendre nos rêves pour de la réalité, préférant de voir les choses telles qu’elles se présentent, il est fort possible d’amorcer le changement tant souhaité. Désormais le cœur de ces milliers de hirakistes à travers les quatre coins du pays y est peut-être.
Brahim Oubellil

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