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DÉMISSION DE BOUTEFLIKA DU POSTE DE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE : «Une demi-victoire», selon des syndicats

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Pour les représentants de la société civile, la démission de Bouteflika de son poste de président de la République après 20 ans de règne, est une réponse à une partie des aspirations du peuple algérien mobilisé pacifiquement depuis le 22 févier 2019. Selon les syndicalistes « du chemin reste à faire, car le reste des figures du système sont appelées elles-aussi à partir et laisser la place à des personnalités reconnues par le peuple pour gérer la phase de transition pour l’instauration d’une nouvelle Algérie libre et démocratique».

Meziane Meriane, Coordinateur national du SNAPEST:
«Abdelaziz Bouteflika a répondu à l’une des exigences de la rue qui s’est mobilisée depuis six semaines, c’est donc une demi-victoire. Seulement, les attentes ne se limitent pas seulement à cette démission, car le peuple demande à ce qu’ils partent tous (irouhou gaâ), cela veut dire que toutes les personnes impliquées dans la gestion intérieure ne doivent pas participer à la transition. Il faut souligner qu’après la démission de Bouteflika, on part vers l’application de l’article 102 qui signifie que la transition sera gérée par Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui et Tayeb Belaïz, qui sont rejetés par le peuple. Cela ne répond donc  pas aux aspirations du mouvement populaire qui demande à ce que la transition soit gérée par des personnalités politiques, associatives ou syndicales qui n’ont pas de lien avec l’ancien système. En tenant compte de ces données, je dirais que la protestation va continuer pour mettre en pratique tous les vœux du peuple. Cela ne peut, cependant, se faire que s’il y a réellement une volonté politique».

Messaoud Boudiba, Porte-parole du CNAPESTE :
«La démission de Bouteflika répond à une partie des revendications populaires. C’est un acquis pour le peuple. Cependant, la mobilisation pacifique ne s’arrêtera pas, car les Algériennes et les Algériens refusent toutes les figures du système et tous ceux qui ont contribué à la situation que connaît le pays aujourd’hui. De ce fait, et après la démission, l’étape de transition doit se faire avec la participation de personnes choisies par le peuple lui-même. À mon sens, la période de transition doit instaurer et ouvrir la voie à un nouvel espace, à travers des personnes qui ont la confiance du peuple, que ce soit pour aller vers l’organisation de présidentielles ou bien à la mise en place d’une assemblée constituante».

Idir Achour, secrétaire général du CLA :
« Le mouvement populaire vient de réaliser une autre victoire, mais elle n’est pas finale, ce qui veut dire que la mobilisation doit continuer. Comme solution à la crise politique, il est nécessaire, à mon avis, d’aller vers la dissolution du Conseil constitutionnel, la dissolution du Sénat et de l’APN. L’Armée de son côté doit jouer un rôle de contrôle et de sauvegarde de la sécurité nationale. Il faudra, notamment, ouvrir un débat national pour trancher la question de la constituante et le nouveau régime qu’on souhaite instaurer. De l’autre côté, le mouvement social doit continuer à s’organiser et à ne pas fléchir parce que c’est le seul garant qu’on a».
A. N. C.

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