Il était impossible, hier, de se rendre à Chréa à partir de Blida après que des centaines d’habitants de la localité de Yemma M’ridha eurent bloqué la route y menant. Sur place, plusieurs jeunes avaient placé des barricades faites de grosses pierres et de troncs d’arbres au travers de la route bloquant toute circulation, afin d’attirer l’attention des autorités compétentes sur la situation désastreuse qu’ils vivent depuis plusieurs années. Il faut préciser que ce quartier est situé sur les hauteurs de la ville des Roses, à environ 7 kilomètres en allant vers Chréa et plus de 300 familles y résident. Le premier problème posé par les citoyens est le manque d’eau dans les robinets depuis plus de deux années, pour des raisons inexphicables, surtout que les canalisations existent. Chaque père de famille est donc obligé de ramener l’eau, dont il a besoin par citerne, au prix de 2 000 DA l’une, et comme il lui faut au moins quatre citernes par mois, le compte est facile à faire. Le transport est aussi cité par les protestataires qui affirment qu’ils vivent un véritable calvaire, obligés d’utiliser les services des taxis clandestins, trop chers et pas toujours disponibles. Il y a aussi le manque d’une salle de soins ou d’un centre de santé qui peuvent rendre de grands services à la population, surtout dans les cas d’urgence. Des représentants des protestataires nous ont affirmé qu’ils ont attendu trop longtemps que les promesses faites par les autorités locales (daïra et APC) se concrétisent, mais rien n’a été fait à ce jour. C’est ce qui les a poussés à bloquer la route et à exiger la présence du wali, seule autorité, selon eux, à avoir encore de la crédibilité et pouvant prendre les décisions et mesures urgents qui s’imposent.
Hadj Mansour