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L’APOCE tire la sonnette d’alarme : « Des OGM dans les aliments de bétail et les assiettes des consommateurs »

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90 % du bétail élevé en Algérie peut avoir été nourri avec des organismes génétiquement modifié (OGM). Si un fermier a utilisé des aliments de bétail OGM importés pour la nourriture de ses animaux, il est impossible de le savoir. C’est effrayant, car cela peut concerner les œufs, le lait, les viandes et les poissons également. La plupart des OGM importés servent à l’alimentation animale. Mais, des denrées alimentaires génétiquement modifiées peuvent tout de même être importées en Algérie, car les lois n’interdisent pas ce genre de produits. Malgré leur menace avérée sur la santé publique, les produits importés par l’Algérie contenant des OGM ne sont pas contrôler et les consommateurs, par ricochet, sont impactés car mal informés. Pourtant notre pays continue à importer des montagnes de ces produits OGM pour nourrir ses cheptels et ses poules, dont les viandes qui finissent dans l’assiette de consommateurs souvent mal informés. Le drame de l’OGM en Algérie, c’est que longtemps les consommateurs ne se rendent même pas qu’il y ait de l’OGM dans leur nourriture. Sur l’emballage des produits OGM on continue toujours de mentionner que c’est « naturel », sans aucune étiquette sur le contenu, comme si l’OGM est une qualité dans la nature. C’est pourquoi l’Association de la protection du consommateur et de son environnement (APOCE) a tiré, la semaine dernière, la sonnette d’alarme quand des pays européens, le Canada et le Qatar ont refoulé des quantités de produits agricoles exportés vers ces pays. Cela veut dire que la qualité des produits agricoles et de l’environnement sont mises en cause. L’APOCE avait mené depuis deux ans sa propre enquête en réalisant des prélèvements d’échantillons sur les aliments de bétail pour les analyser dans un laboratoire privé. Résultat : ces aliments sont dans leur majorité modifiés génétiquement. « Où allons-nous comme ça ? Qu’attendons-nous pour agir ? Il est temps que les responsables concernés se débarrassent de leurs chaussures toutes brillantes en mettant des bottes et aller voir de visu sur le terrain», s’emporte Mustapha Zebdi. La semaine dernière, le président de l’Association nationale des exportateurs, Ali Bey Nasri, a révélé que des tonnes de dattes, de pommes de terre et autres produits agricoles algériens sont interdits de commercialisation en France, au Canada, en Russie et au Qatar. Les raisons invoquées sont la non-conformité avec les normes exigées et surdosage en produits chimiques (pesticides) pour les pommes de terre, tandis que les dattes sont infestées de vers. « Maintenant, la situation est plus grave alors que nous n’avions pas cessé de tirer la sonnette d’alarme à plusieurs reprises. Et aujourd’hui je le dit même ; je suis heureux, car l’appareil qui a répondu à l’alarme est venu de l’outre-mer ! Maintenant les services agricoles vont enfin agir », a déclaré Zebdi sur le micro d’Ennahar TV. « Maintenant, ces produits OGM ont atteint même les fruits et légumes produits localement. Je pense qu’il n’y ait pas une sonnette s’alarme plus puissante comme celle-ci », a ajouté Zebdi. À l’heure des scandales de viandes putréfiée de l’Aïd El-Adhha dernier et de volailles dopées aux antibiotiques, l’APOCE estime que l’Algérie ne peut se permettre un autre dérapage. D’autant que le contrôle et les laboratoires spécialisés font énormément défaut. « Où est le contrôle sur ces produits chimiques -pesticides – et comment sont distribués ? Comment ils sont utilisés ? L’agriculteur est-il suffisamment conscient et ayant assez d’informations quant aux cas de leur utilisation ou non-utilisation ? », s’interroge Zebdi avant de conclure : « c’est comme si on est tellement arriéré, tellement en retard !». Si le ministère de l’agriculteur entretient la controverse sur la dangérosité des OGM sur la santé humaine, sur le net, les craintes sont portées à leur paroxysme. « La Russie, la France, le Qatar et le Canada refusent d’importer des produits agricoles algériens car ne répondant pas aux normes… qu’en est-il pour notre protection contre ces pesticides et les Néonicotinoïdes », écrit un internaute sur sa page Facebook.
Hamid Mecheri

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