Accueil MONDE La Corée du Nord revendique le succès de son premier essai de...

La Corée du Nord revendique le succès de son premier essai de bombe H

0

Pyongyang affirme qu’il a été personnellement ordonné par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à deux jours de son anniversaire. La réaction de la communauté internationale à l’annonce par la Corée du Nord de son premier essai réussi de bombe à hydrogène n’a pas tardé. Outre, les protestations de Tokyo, Séoul, Washington, Paris et Londres, le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir une réunion d’urgence à huis clos ce mercredi. Pyongyang a affirmé mercredi, le succès de son premier test de la bombe H, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire, montrant ainsi que l’État paria poursuit son programme nucléaire malgré l’interdiction de la communauté internationale.

La révélation de ce test d’une bombe H est une surprise. Pyongyang affirme qu’il a été personnellement ordonné par le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à deux jours de son anniversaire. « Le premier essai de bombe à hydrogène de la République a été mené avec succès à 10 heures » (1 h 30 GMT), a annoncé la télévision officielle nord-coréenne, précisant que l’engin était « miniaturisé». «Avec le succès parfait de notre bombe H historique, nous rejoignons les rangs des États nucléaires avancés. » Une bombe à hydrogène, ou bombe thermonucléaire, utilise la technique de la fusion nucléaire et produit une explosion beaucoup plus puissante qu’une déflagration due à la fission, générée par les seuls uranium ou plutonium. Pyongyang a testé trois fois la bombe atomique A, qui utilise la seule fission, en 2006, 2009 et 2013, ce qui lui a valu plusieurs volées de sanctions internationales.

Les soupçons des sismologues
Le mois dernier, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait laissé entendre que son pays avait mis au point une bombe H, une déclaration largement mise en doute par les spécialistes internationaux. Le scepticisme n’était pas moins grand après les annonces de mercredi. « Cette arme avait probablement la taille de la bombe américaine d’Hiroshima, mais ce n’était pas une bombe à hydrogène. On a affaire à de la fission », a assuré à la BBC Bruce Bennett, analyste spécialiste de la défense chez la Rand Corporation. « Le « bang » qu’ils auraient obtenu aurait été 10 fois supérieur à ce qu’ils ont obtenu. Les premiers soupçons sur un nouvel essai nord-coréen ont été émis par des sismologues qui ont détecté un séisme de magnitude 5,1 près du principal site d’essais nucléaires de la Corée du Nord, dans le nord-est du pays.
La plupart des spécialistes estimaient que Pyongyang était à des années de pouvoir développer une bombe thermonucléaire, mais ils étaient divisés quant à ses capacités de miniaturiser l’arme atomique, étape décisive dans la production d’ogives nucléaires. Bombe H ou pas, ce quatrième essai nucléaire nord-coréen constitue un affront flagrant envers les ennemis comme les alliés de Pyongyang, qui l’ont averti que le prix à payer pour la poursuite de son programme nucléaire serait très élevé. Pékin, qui a fait pression par le passé pour limiter la portée des sanctions sur son allié, montre son impatience face au refus de Pyongyang d’abandonner son programme nucléaire. Elle a déclaré mercredi « s’opposer fermement » au nouvel essai nucléaire de Pyongyang, soulignant qu’il a été réalisé « en dépit de l’opposition de la communauté internationale ». Selon les spécialistes, la capacité de Pékin de peser sur son allié est contrebalancée par ses craintes de voir ce pays s’effondrer et que naisse à sa frontière une Corée réunifiée soutenue par les États-Unis. Pékin est à la manœuvre pour une reprise des pourparlers à six (Corée du Nord, Corée du Sud, États-Unis, Russie, Chine, Japon) sur le programme nucléaire nord-coréen, au point mort depuis 2008.
Après son dernier essai nucléaire, Pyongyang avait redémarré un réacteur nucléaire considéré comme sa principale source de plutonium de qualité militaire, sur son site de Yongbyon. Ce réacteur était fermé depuis 2007, dans le cadre d’un accord échangeant désarmement contre aide humanitaire. D’après les spécialistes, ce réacteur est capable de produire environ six kilogrammes de plutonium chaque année, de quoi fabriquer une bombe nucléaire. Les experts estiment que Pyongyang a actuellement suffisamment de plutonium pour fabriquer jusqu’à six bombes. Ils ne savent toujours pas si Pyongyang avait utilisé de l’uranium ou du plutonium comme matière fissile lors de son essai de 2013.

Article précédentMadjer défend Slimani
Article suivantDécès de l’acteur égyptien Mamdouh Abdelalim à 59 ans