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465E ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE MAZAGRAN CONTRE L’INVASION ESPAGNOLE : L’Algérie, forteresse ancestrale imprenable

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À ceux qui ont prétendu qu’avant 1830 l’Algérie n’était pas une Nation, nous disons que bien au contraire, au 16e siècle déjà, et bien avant, la conscience collective et le sentiment d’unité nationale étaient omniprésents dans l’esprit des habitants algériens. Et ce n’est guère une rente mémorielle, mais un acquis historique archivé.
Théâtre de nombreuses batailles et conquêtes dynastiques qui se sont succédé sur notre vaste territoire (Phéniciens, Carthaginois, Romains, Vandales, Byzantins, Turcs,…) l’Algérie s’est forgée à travers les âges, un sentiment d’appartenance qu’aucun conquérant n’a pu effacer, la préservation de la souveraineté étant sacrée et ancrée dans la mémoire collective nationale. Considéré jadis comme un simple autochtone, notamment d’indigène par le colon français, l’Algérien était tout le contraire de ce à quoi font parfois allusion bon nombre d’historiens occidentaux…et même des chefs d’État. Plusieurs siècles auparavant, il y a avait bel et bien en Algérie, par-delà la période coloniale, une nation qui avait ses propres fondements et ses propres critères. Outre l’esprit démocratique et l’absence de hiérarchie sociale, qui caractérisait cette région d’Afrique du Nord, les pôles scientifiques et les échanges intellectuels, ont connu un véritable essor. Notamment la période médiévale, durant laquelle ce sentiment de solidarité avait marqué l’histoire du pays, dont plusieurs villes constituaient de véritables métropoles et carrefour, sur le plan du savoir.

Mostaganem, la résistante
Au début du 16e siècle, de nombreuses zones côtières algériennes ont été soumises à une série d’attaques espagnoles, une hostilité entre les deux pays qui se poursuivra jusqu’en 1792. Dans cet ordre d’idées, la bataille de Mazagran, le 26 août 1558, est une étape qui témoigne par excellence de cette conscience sociale contre l’envahisseur. Sous l’Empire ottoman, les Espagnols avaient entrepris d’assiéger la ville de Mostaganem, durant 3 jours. Mais face à une citadelle imprenable, grâce notamment au courage de ses habitants et l’aide de Hassan Pacha et de son armée de 15.000 soldats, les troupes maritimes espagnoles (12 000 hommes) ont connu une défaite cuisante. Un grand nombre de soldats espagnols ont été tués, et quelque 6 000 soldats ont été faits prisonniers. Côté algérien, de nombreux combattants de Mostaganem, faisant partie des tribus de Medjaher, Maghraoua et Souid, sont tombés au champ d’honneur, durant cette véritable odyssée, ô combien mémorable. Une bataille qui reflète ainsi une réalité algérienne qui a tendance à être occultée ou déformée par l’historiographie dominante occidentale. D’où l’importance de constamment mettre en avant les rôles de nos aïeux et pionniers dans l’orientation et l’encadrement de notre société, basée sur la paix spirituelle, l’unité du rang, la prise de conscience, la cohésion populaire et la diversité culturelle. Un sol ou vivaient des populations diverses, généralement affiliées à des tribus et encadrées par des confréries religieuses.

Les ulémas, magistrats et théologiens, véritable rempart
À cet égard, et au cours d’un colloque national organisé samedi à Mostaganem, dans la commune de Mazagran, en collaboration avec le secteur de la culture et des arts de la wilaya, à l’occasion de la commémoration du 465e anniversaire de cette bataille historique, les chercheurs universitaires participants ont mis en exergue le rôle de l’élite scientifique et religieuse ayant permis de repousser cette attaque espagnole. Une vision confortée par le président du comité scientifique du colloque, l’historien Mohamed Bellil, qui a évoqué dans son allocution les trois batailles de Mostaganem face à l’armée espagnole (en 1542, 1547 et 1558), ainsi que la mobilisation des étudiants, tribus et confréries religieuses, pour libérer Oran (1792). L’enseignant à l’université de Tiaret, a cité entre autres, le rôle joué par les écoles scientifiques de Mazouna et de Kalaat Beni Rached, Mostaganem et les Zaouia, face aux convoitises espagnoles, et sauvegarder ainsi l’unité et la souveraineté nationales. Pour le Professeur Bellil, « il est important de s’intéresser aux recherches scientifiques et contributions des Ulémas, magistrats et théologiens, lesquels constituaient un véritable rempart de résistance populaire et un bouclier contre toutes les tentatives d’invasion, durant la période allant du 9 au 11e siècle de l’hégire ».
À ce titre, le directeur du laboratoire histoire de l’Algérie à l’université Oran 1, Abdelkader Boubaya, a appelé à « approfondir ces travaux sur cette période de l’histoire par le recours aux archives et autres supports de documentation ».
Hamid Si Ahmed 

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