Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, a rassuré mercredi sur la fiabilité de l’Algérie en matière de fourniture de gaz vers l’Europe, la mise en arrêt du gazoduc GME n’affectant en rien l’offre algérienne. En effet, le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, en réponse, à une question malveillante de l’eurodéputé, Dominique Bilde, qui a repris l’allégation brandie par le Makhzen au cours des derniers mois, selon laquelle l’Algérie utilisait le gaz à « des fins politiques » après sa décision en octobre de rompre son contrat d’approvisionnement avec l’Espagne via le GME. « L’Espagne et le Portugal ont récemment fourni des informations rassurantes concernant la sécurité actuelle de l’approvisionnement en gaz et ils ont confirmé l’augmentation prochaine de la capacité du gazoduc Medgaz », la seconde canalisation reliant l’Algérie à l’Espagne à travers la Méditerranée, a-t-il écrit dans sa réponse. Relevant l’existence d’entretiens réguliers entre l’UE et l’Algérie au sujet des exportations de gaz vers l’Europe, Josep Borell a rappelé que « les autorités algériennes ont rassuré à plusieurs reprises sur la poursuite de l’approvisionnement via le gazoduc sous-marin Medgaz et, si nécessaire, par la fourniture de gaz naturel liquéfié ». Dans sa réponse, Borell a noté l’engagement de l’Algérie à poursuivre l’approvisionnement de ses clients européens malgré la fermeture du GME. « Selon, les informations disponibles, les travaux visant à augmenter la capacité du gazoduc Medgaz de huit à dix milliards de mètres cubes par an sont sur le point d’être terminés », a-t-il ajouté.
Pour rappel, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a « ordonné » le 31 octobre au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc, Abdelmadjid Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale », lit-on dans un communiqué de la présidence. Du coup les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais donc exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011. Ce gazoduc qui passe par la Méditerranée évite le territoire marocain. De son coté l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles et chef de mission auprès de l’Union européenne (UE), Mohammed Haneche, a rassuré le bloc continental quant à l’alimentation de l’Europe en gaz, après l’expiration du contrat du gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc. La mise au point de l’Algérie est intervenue quelques heures après la déclaration du président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb (DMAG), Andrea Cozzolino, qui s’est dit « préoccupé » par le non-renouvellement, entre Sonatrach e l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) de l’accord d’approvisionnement en gaz expiré le 31 octobre. À ce titre, le chef de mission auprès de l’UE a assuré que l’Algérie entendait assumer totalement ses engagements avec « le seul partenaire espagnol » et « garantir non seulement la sécurité énergétique du partenaire mais aussi sa crédibilité en tant que fournisseur de gaz à l’Espagne depuis plus de 50 ans ». Également, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé que l’Algérie honorera ses engagements contractuels relatifs à l’approvisionnement de ses partenaires européens en gaz naturel. « Les approvisionnements en gaz algérien acheminé vers l’Europe se font conformément aux engagements contractuels qui seront honorés dans les délais impartis », a déclaré Arkab, ajoutant que « l’Algérie est connue sur les marchés internationaux pour le respect de ses engagements et comme étant un partenaire sûr ».
Sarah Oub.