À moins d’une semaine du début du mois de Ramadan, et en cette conjoncture sanitaire et économique difficile causée par le Coronavirus (Covid-19), où toutes les activités tournent au ralenti, le professeur Ali Daoudi, enseignant à l’École nationale supérieure d’agriculture (ENSA), a écarté l’existence d’une crise alimentaire sur le marché des fruits et légumes, grâce aux efforts des agriculteurs.
Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Ali Daoudi s’est montré heureux en constatant l’absence d’une crise alimentaire sur les marchés des fruits et légumes, parce que, dit-il, « les agriculteurs n’ont pas déserté leurs champs ». « Pour l’instant il n’y a pas de crise en matière d’approvisionnement des marchés nationaux », indique-t-il. « Que ce soit pour les produits d’importation, ou les produits de base comme le lait, le sucre, les céréales, cela grâce au stock, mais aussi à notre capacité d’importation » explique-t-il, ajoutant que « même les fruits et légumes les marchés sont approvisionnés grâce aux efforts des agriculteurs, malgré les difficultés et les contraintes de la situation actuelle ».
Selon le professeur Daoudi, la priorité actuellement est d’assurer l’approvisionnement du pays en produits de base, et en produits alimentaires qui assureraient une ration alimentaire équilibrée de qualité pour contribuer au renforcement de la santé publique et qui aidera pour lutter contre le Covid-19. « N’oublions pas qu’une alimentation saine est l’un des piliers de la santé publique », conseille-il. Selon lui, il faut continuer d’approvisionner le marché en produits alimentaires de base, mais aussi en fruits et légumes.
L’invité de la Rédaction de la chaine 3 a affirmé l’absence d’une pénurie alimentaire. Mais afin de sauver la campagne céréalière à venir, il faudrait, selon lui, mettre des mesures d’urgence en assurant les approvisionnements et la pérennité. « Il faut, insiste-t-il, mettre en ordre de bataille tous les moyens, humains et matériels, pour éviter d’éventuelles pertes de production ». Sur les moyens humains en particulier, il appelle à aller vers un dé-confinement du secteur agricole pour lui éviter de souffrir d’un déficit de main-d’œuvre et à continuer, ainsi, à assurer un approvisionnement régulier du marché à la consommation.
Pour ce faire, « il faut mobiliser l’ensemble du matériel et du personnel, assurer une bonne préparation de la campagne pour qu’ elle se fasse dans de bonnes conditions de récolte, de stockage, de livraison, pour qu’ il y ait zéro perte de préférence, parce que tout grain perdu sera perdu pour la production nationale », plaide-t-il, ajoutant que ces moyens aideront le secteur agricole à fonctionner le plus normalement, tout en respectant les mesures sanitaires qui s’imposent en ce genre de circonstances.
Le professeur Daoudi a appelé, dans le même cadre, à l’obligation d’assurer localement les besoins en produits de base en allant vers un maximum de production des céréales et qu’il faut engager dès maintenant les investissements pour assurer la sécurité alimentaire notamment pour les produits de base ». Ainsi, l’invité de la Radio pense qu’il faut avoir une vision complète cohérente, en encourageant la production nationale, tout en la protégeant dne manière progressive. Le tout avec l’accompagnement de l’État sous forme d’aides et de subventions.
Une alimentation saine aide à lutter contre la pandémie
En assurant un approvisionnement régulier des marchés en produits frais, le secteur de l’agriculture joue, ce faisant, un rôle des plus importants dans la lutte menée contre la pandémie du covid-19. En effet, Ali Daoudi a expliqué qu’une bonne alimentation de la population contribue à l’aider à augmenter ses défenses immunitaires. Au passage, il juge que la réflexion que le gouvernement se propose d’engager autour du projet annoncé de création d’une Agence nationale de sécurité sanitaire gagnerait à prendre en compte l’aspect relatif à une bonne alimentation des Algériens.
Sarah Oubraham