Les travaux de la troisième réunion du dialogue inter-libyen, réunissant leaders, responsables politiques et activistes de la société civile, ont pris fin, jeudi dernier, par l’adoption de la Déclaration d’Alger. Document qui consacre les résultats des travaux des trois rounds du processus du dialogue entre les acteurs politiques libyens, regroupés à Alger, qui sont parvenus à enregistrer un consensus, autour de leur engagement, à faire preuve de concession, pour la mise en place des institutions dans leur pays, la Libye. En faisant preuve de responsabilité politique et aussi historique, les responsables et personnalités politiques et les acteurs de la société civile en Libye ont réussi à franchir une étape importante sur la voie de la mise sur pied des institutions libyennes, en vue de faire face à la situation difficile qui ronge leur pays. La Déclaration d’Alger du dialogue entre les acteurs libyens précités, outre qu’elle comprend l’expression de la volonté politique des participants au processus d’Alger, à conclure un accord définitif, dans les plus brefs délais, souligne notamment leur souci d’aller vers la formation d’un gouvernement d’union nationale, en Libye. Convaincus qu’avec le retour du rôle des institutions dans ce pays, la gestion de la vie politique, sécuritaire, économique et sociale, le bruit des armes connaîtra un net recul pour enfin se taire, en vue de faire face aux défis et risques majeurs qui se posent aux Libyens et guettent le pays, les acteurs politiques de la scène libyenne, réunis à Alger, ont réussi a enregistrer un grand pas dans cette direction. Une étape importante que viennent de franchir, jeudi à Alger, les acteurs politiques libyens, à l’issue de leur troisième réunion, à Alger, dans le cadre de ce processus de dialogue sous l’égide des Nations unies (ONU), et grâce, aussi, aux efforts consentis par l’Algérie dans ce sens. La formation d’un gouvernement d’union nationale, la mise en place d’un Haut- Conseil de l’État et le rôle assigné au Parlement libyen, à court et moyen terme, ont été les questions essentielles abordées par les acteurs politiques, notamment lors de leur 3e réunion, à Alger. Saluant la «forte volonté» des chefs des partis et acteurs politiques libyens, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel, a fait savoir que les participants ont placé, grâce à leur «conscience éveillée», a-t-il précisé, «l’intérêt de la Libye au-dessus de toute autre considération», a-t-il affirmé. Messahel a également estimé que «leur disposition à faire des concessions pour un retour immédiat de la paix et de la stabilité en Libye, les honore». Pour rappel, les travaux de la troisième rencontre du dialogue inter-libyen se sont déroulés sous l’égide de l’ONU, en présence du ministre Abdelkader Messahel. Pour Leon, la Déclaration d’Alger «est un grand appel» du fait de «la clarté et la légitimité qu’elle revêt», puisque, selon ce responsable onusien, «tous les acteurs politiques libyens ayant pris part à ce 3e round, représentent 95% de la société libyenne», a-t-il poursuivi,et qu’«ils appartiennent pour leur majorité à des partis politiques ayant marqué la scène politique libyenne, durant les trois dernières années». L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Libye a exprimé sa «reconnaissance» envers l’Algérie pour son «rôle important, constructif et neutre qu’elle joue pour le recouvrement de la paix en Libye», à travers ses efforts consentis, dans le cadre de ce processus, pour le retour de la paix, la stabilité et la sécurité en Libye.
Par la tenue, à Alger, des trois rounds du dialogue inter-libyen, de chefs et personnalités politiques et acteurs de la société civile, dont le dernier est sanctionné par une déclaration au contenu consensuel, rendu possible grâce aux concessions des participants, nourrit l’espoir des Libyens de voir la lumière du bout du tunnel, dans lequel le pays a été plongé, depuis près de trois années. Période durant laquelle les conditions et les ingrédients pour un aller, sans retour, vers le chaos dans ce pays ont été nourris, plongeant ainsi la grande partie du peuple libyen dans la spirale de l’instabilité et d’insécurité, n’engendrant que mort et désolation, un chaos au profit des groupes terroristes et leurs acolytes, qui se propagent là où le rôle des institutions de l’État est faible ou inexistant. Plongés, depuis la crise libyenne et l’intervention de l’Otan dans leur pays, les Libyens, au bout de près de trois années, la majorité du peuple libyen est usé de vivre au quotidien, sous le poids des inquiétudes sur leur avenir, d’être à la portée d’une mort certaine, par les conflits armés qui s’y déroulent ou par les actes barbares des terroristes. Et c’est à propos de cette situation en particulier des Libyens que la classe politique de Libye, engagée dans le processus d’Alger, est appelée à œuvrer considérablement en vue de permettre au pays de renouer avec la vie institutionnelle, pour que cesse définitivement le bruit des armes entre les Llibyens. Seule voie qui permettra aux Libyens en général et à leur représentants politiques, en particulier, de faire face aux défis auxquels est confronté, dont le terrorisme. Notant par ailleurs que le projet d’accord proposé par les Nations unies aux participants lors de du second round du dialogue inter-libyen d’avril dernier, à Alger, des recommandations et des réflexions ont été faites, visant à parvenir à un accord final entre les acteurs politiques libyens, répondant aux aspirations de toutes les parties.
Karima Bennour