La réduction de la facture des importations est en bonne voie – et c’est le cas de le dire – du côté de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires). Yacine Bendjaballah, son directeur général, a, en effet, annoncé, hier, lors de son passage à l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaîne 3 de la Radio nationale, que « le contrat en cours d’exécution portant sur l’importation de 30 locomotives et de 17 autorails, sera le dernier du genre à avoir été signé par la SNTF ».
Cette intéressante et bénéfique perspective pour l’économie nationale a été rendue possible, a-t-il expliqué, par la conclusion, avant-hier, à Alger, dans le sillage de la visite que vient d’effectuer dans notre pays le Premier ministre français, d’un accord portant sur la réalisation, à Annaba, d’une usine de montage, dans un premier temps, et de fabrication, à des taux d’intégration qui iront crescendo par la suite, d’autorails. Se voulant plus précis à ce propos, il a ajouté qu’il s’agit, en fait, « d’un élargissement de la gamme de production de Sital », une société mixte née d’un partenariat entre les entreprises algériennes Ferrovial et Métro d’Alger et l’entreprise française Alsthom, qui produit des rames de métro, « à la production d’autorails ».
Dans cette perspective, le DG de la SNTF a annoncé « la naissance, pour les tout prochains mois, de l’entité qui se chargera de cette production ». Une entité qui sera ainsi un des vecteurs de réalisation du programme d’amélioration de la qualité des services que la SNTF propose à ses usagers. Lequel programme vise, a déclaré Yacine Bendjaballah, «à lui faire atteindre le standard international en la matière ». Un objectif que les concepteurs du programme en question ont articulé, a-t-il précisé, « autour de deux axes : l’acquisition de nouveaux moyens et la formation ». Sauf que la concrétisation du premier axe n’attendra pas l’entrée en production, prévue pour 2018, de la nouvelle entité précitée ; l’acquisition, pour laquelle «une enveloppe de 127 milliards de DA a été dégagée, par le biais de l’importation, de nouveaux moyens roulants, étant entrée dans une phase pratique. Selon le DG de la SNTF, « les 10 premières locomotives, sur les 30 commandées, destinées au fret, en clair, au transport de marchandises, seront livrées d’ici la fin du mois prochain (mai 2016) et les 17 autorails, commandés auprès d’Alsthom, pour un montant de 22 milliards de DA, le seront, progressivement, durant les deux années à venir ».
C’est, a-t-il ajouté, « dans le même objectif que s’inscrit la réhabilitation décidée de 200 anciennes – elles ont été acquises dans les années 70 – voitures ». Une opération pour laquelle une enveloppe « de 8 milliards de DA » a été dégagée, qui portera, avant leur « versement » dans les grandes lignes et les lignes de banlieue, sur « leur équipement en nouvelles commodités, telles la connexion à l’internet et à la téléphonie mobile, et leur attribution d’un design plus agréable ». Toutes ces actions et opérations seront complétées par une action soutenue de formation : « C’est bien d’acheter (des équipements neufs) mais c’est encore mieux de bien les entretenir », a déclaré Yacine Bendjaballah. Surtout que, a-t-il ajouté, « l’ouverture de nouvelles lignes, certaines à grande vitesse, est pour bientôt ». Comme pour mieux préciser le lien entre l’ouverture des lignes à grande vitesse, il a déclaré que « rouler à 160 km/heure, comme c’est déjà le cas sur certaines lignes, c’est une nouvelle façon d’entretenir les voies, une nouvelle façon de conduire le train et une nouvelle façon de s’adresser à la clientèle ». C’est, à l’évidence, pour répondre, rapidement et qualitativement, à ces nouveaux et grands besoins en formation qu’entrainera inéluctablement le développement du transport par rail qu’un autre accord, cadre, celui-là, a été signé, avant-hier, avec la partie française. Avec la SNCF (Société nationale des chemins de fers français), pour être précis. Un accord qui porte « sur la formation des cheminots algériens ». Et qui comprend, a précisé le DG de la SNTF, quatre points importants : « l’établissement d’un état des lieux précis de la formation, en la matière, en Algérie ; la formation des formateurs ; l’élaboration d’un référentiel pédagogique ; et la mise en place d’un processus de certification ». Concernant le deuxième point, Yacine Bendjaballah a indiqué que son importance réside dans le fait qu’il permettra « un meilleur encadrement des écoles spécialisées existantes à Annaba, Rouiba et Batna et de celle prévue à Oran ». Revenant sur l’acquisition des 30 locomotives susmentionnées, il a déclaré que celle-ci s’inscrivait dans l’objectif de son entreprise « de relever ses capacités de transport de marchandises ».
Et ce, « pour améliorer ses parts de marché dans le transport terrestre de marchandises, actuellement de 2% seulement, et de les faire porter, à l’horizon 2020, à 17% ». Plus précis concernant ce point, il a ajouté que son entreprise « s’investira davantage dans le transport des minerais, essentiellement dans celui de fer et des phosphates, dans lequel elle a déjà une grande expérience ». Une décision qu’il a motivée par « les grands projets de réalisation, certains déjà en cours de réalisation, tels celui sidérurgique de Bellara, initiés par les pouvoirs publics dans le cadre de la relance industrielle décidée ». Non sans préciser, au passage, que « la SNTF, en tant que transporteur de masse, se place en amont et en aval de l’industrie ». Et de, ce fait « doit se placer dans la perspective établie par les pouvoirs publics de développer l’économie et l’industrie nationales dont l’extension programmée du réseau ferroviaire national est, assurément, un des vecteurs».
Mourad Bendris